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61% des Français pour une majorité pénale à 16 ans

Des affrontements ont eu lieu, samedi, entre les manifestants et la police lors du rassemblement pour Théo, place de la République, à Paris. LIONEL BONAVENTURE/AFP

SONDAGE - Cette proposition de François Fillon emporte l'adhésion des électeurs des Républicains et du Front national.

Quels échos ont eu les violences urbaines de ces dernières semaines dans l'opinion publique? Pas de quoi bouleverser le regard des Français sur les banlieues, selon un sondage réalisé par l'Ifop pour Le Figaro les 16 et 17 février dernier. «Le diagnostic que les Français portent sur les banlieues dans leur ensemble n'a pas été modifié par les récentes violences qui ont suivi l'affaire Théo, analyse Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l'Ifop. Ou alors à la marge. Ce qui montre que la grille de lecture qu'on plaque sur ces territoires s'est relativement figée et consolidée.» Par ailleurs, la proposition reprise par François Fillon d'abaisser la majorité pénale à 16 ans,«un sujet qui anime périodiquement les débats depuis les violences de 2005, où les experts avaient mis l'accent sur la jeunesse des émeutiers», rappelle Jérôme Fourquet, séduit une nette majorité de Français (61%). Et même une forte proportion d'électeurs de gauche.

Les banlieues sont-elles «des territoires perdus de la République» ou bien «regorgent-elles de multiples talents dont le pays aurait tort de se priver» ? Trois quarts des Français choisissent la proposition optimiste. Mais ils sont aussi 58% à juger les banlieues «perdues». «C'est stable par rapport à notre précédent sondage de 2015, qui avait été réalisé à l'occasion du dixième anniversaire des émeutes de 2005», précise l'expert.

Pour 82% des Français - et pour 95 % des sympathisants les Républicains -, les banlieues sont un territoire plus violent que le reste du pays

Les tensions entre jeunes et police en 8e position

Reste que pour 82% des Français - et pour 95 % des sympathisants les Républicains -, les banlieues sont un territoire plus violent que le reste du pays. Parmi les facteurs explicatifs des violences en banlieue, les personnes interrogées citent d'abord «la présence de bandes organisées et le trafic de drogue»,«la démission des parents», puis «le chômage». «Les tensions entre les jeunes et la police n'arrivent qu'en huitième position, citées seulement par 10% des sondés», observe Jérôme Fourquet. Qui note «une évolution de fond» : «Sur les causes perçues, on est passé progressivement, au gré des répliques de ces violences, d'une explication sociologique - chômage, démission des parents - à la thématique de la criminalité organisée, explique-t-il. Il y a une grande proximité des réponses entre l'électorat LR et FN, même si les sympathisants FN insistent plus sur la présence d'un nombre important d'immigrés dans ces quartiers.» Trois Français sur cinq approuveraient donc une réforme de l'ordonnance du 2 février 1945 relative à la justice pénale des mineurs. «Certes, par rapport à 2011, où ce thème figurait parmi les propositions de Nicolas Sarkozy, dans une campagne aux accents très sécuritaires, il y a un tassement, souligne Jérôme Fourquet. Mais par rapport à janvier 2006, soit trois mois après les émeutes de 2005, on est en progression de dix points. Sur ce sujet, on a un électorat LR (83%) complètement en phase avec celui du FN (81%)» Et même si Emmanuel Macron et Benoît Hamon se sont démarqués de François Fillon, en rejetant l'idée d'une majorité pénale à 16 ans avancée par le candidat les Républicains, la proposition séduit tout de même 43% des électeurs de gauche.

61% des Français pour une majorité pénale à 16 ans

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