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Syrie : calme relatif à Alep après l'accord de trêve

Alep, le 5 mai 2016. ABDALRHMAN ISMAIL/REUTERS

VIDÉO - Après quinze jours d'intenses combats qui ont fait 285 morts, le régime syrien et les rebelles se sont engagés à respecter un cessez-le-feu de 48 heures sur lequelle se sont accordés Américains et Russes.

Terrés durant deux semaines dans des cages d'escalier, des caves ou chez eux pour échapper à la mort, les habitants d'Alep sont sortis jeudi timidement avant de s'enhardir et flâner à nouveau dans les rues de leur ville à la faveur d'une trêve. L'eau et l'électricité fonctionnaient à nouveau, des bulldozers dégageaient les gravats des rues tandis que les commerçants déblayaient devant chez eux. Certains habitants ont installé des chaises et des tables sur le trottoir pour siroter leur thé ou fumer des cigarettes. Dans la nuit, les étals ont refait leur apparition sur les marchés avec quelques fruits, de la nourriture et même des douceurs.

Moscou et Washington à la manœuvre

Ce calme relatif intervient après quinze jours d'intenses combats entre régime et rebelles qui ont fait 285 morts, n'épargnant aucun quartier de cette ville du nord de la Syrie. Le régime de Damas et les rebelles se sont engagés à respecter un cessez-le-feu temporaire. «Nous sommes en faveur de toute initiative qui apaise la souffrance des civils et épargne leur sang et nous respecterons» la trêve, a affirmé Ahmad Sanada, un leader de l'influent groupe rebelle Jaich al-Islam à Alep. Le régime a pour sa part annoncé une trêve de 48 heures qui entrait en vigueur dans la nuit de mercredi à jeudi. Le secrétaire d'État américain John Kerry a exhorté «toutes les parties à respecter totalement la nouvelle trêve».

Moscou et Washington ont ainsi réussi à convaincre leurs alliés sur le terrain d'étendre à Alep, divisée depuis juillet 2012 entre secteurs gouvernementaux et rebelles, le relatif cessez-le-feu, instauré le 27 février dernier dans d'autres régions de Syrie. «Dans le cadre de nos efforts urgents pour faire baisser la violence en Syrie et réaffirmer la cessation des hostilités sur tout le territoire, les États-Unis et la Russie ont conclu un accord mardi soir pour étendre cet effort à la province d'Alep et à la ville d'Alep et ses alentours», annonçait mercredi le porte-parole du département d'État, Mark Toner. Depuis le début de la semaine, Washington et Moscou négociaient en effet un renouvellement de l'accord de «cessation des hostilités» qui a volé en éclats le 22 avril à Alep.

Calme précaire

Mais si le calme est revenu, la guerre n'est pas loin. Des bombardements ont été entendus dans la ville. Des combats ont en effet eu lieu au sud d'Alep entre le régime et une coalition de groupes djihadistes et islamistes. D'après le camp rebelle, il y a eu des tirs intermittents sur les principales lignes de front de la ville, même si les combats ont diminué d'intensité. Selon l'armée, des insurgés islamistes auraient violé l'accord dans la nuit par des tirs sur des zones résidentielles de la ville tenues par les forces gouvernementales.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé l'absence de bombardements. Il a toutefois fait état de la mort d'un civil dans un bombardement nocturne rebelle sur les quartiers ouest prorégime quelques minutes après l'entrée en vigueur de la trêve. De son côté, la diplomatie américaine confirmait mercredi «une réduction globale de la violence» malgré «la poursuite de combats en certains endroits».

La guerre n'est pas loin

Ailleurs dans le pays, les combats continuent à faire rage. Au moins 28 personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont été tuées dans des frappes aériennes qui ont visé jeudi un camp de déplacés de la province d'Idleb, près de la frontière turque, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

D'autre part, d'après des sources rebelles et l'OSDH, l'organisation Etat islamique s'est emparée du champ gazier de Chaer, sa première conquête territoriale dans le désert entourant Palmyre depuis que l'armée gouvernementale a repris la ville en mars. Selon l'agence de presse Amak, liée à l'EI, les djihadistes ont tué une trentaine de soldats syriens et se sont emparés d'armes lourdes, de chars et de missiles. Dans cette même région, des avions russes ont bombardé des positions de l'EI dans la ville de Soukhna.

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35 commentaires
  • Carlos K

    le

    Ils se sont mis d'accord : les russes au nom de Bashar El Assad, et les américains au nom des autres...

  • GaredeBaghdad

    le

    Tapez sur votre moteur de recherche Gergiev Palmyre et vous aurez accès au concert donné par le chef russe et l'orchestre de Saint-Pétersbourg dans le théâtre de Palmyre.

  • Pierre93

    le

    Enfin à lire SANA pour les Syriens c'est une trève de 48 heures, probablement extorquée par Kerry pour évacuer les rebelles blessés, faire entrer des renforts et des munitions, la consommation de roquettes des rebelles a l'air très conséquente, il va falloir solliciter FEDEX si ça continue.

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