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Le fameux Saint Jean-Baptiste de Léonard de Vinci conservé au Louvre va subir une toilette. Pour les conservateurs du musée, des détails qui se voyaient encore il y a vingt ans, comme la croix en roseau tenue par la main gauche ou les boucles de la chevelure du saint protecteur de la ville de Florence, ne sont aujourd'hui pratiquement plus visibles. La restauration, qui durera dix mois, consistera à retirer une partie de la dizaine de couches de vernis qui ont été successivement appliquées sur la planche de noyer de 69 cm x 67 cm.
Mais dans la patrie du maître de la Renaissance, la restauration ne fait pas l'unanimité. « Je suis contre les restaurations en général, à moins que la survie de l'œuvre ne soit menacée, a déclaré Carlo Pedretti, sommité mondiale et titulaire d'une chaire d'études léonardiennes à l'université de Los Angeles. Léonard de Vinci pensait que le temps ferait son œuvre sur sa toile. Un rien peut détruire l'œuvre. La restauration des tableaux de Léonardo est devenue une manie contagieuse des musées pour se faire de la publicité. » Et le critique d'art Philippe Daverio de lui faire écho. « En France, on aime le neuf. Les Anglais aussi : ils ont même fait disparaître les traces de pinceau de leur Canaletto. »
Guerre intestine
La querelle n'est pas nouvelle, surtout lorsqu'il est question du maître de la Renaissance. La restauration de Sainte Anne avait provoqué une guerre intestine à l'interne du comité scientifique du Louvre et conduit à la démission de plusieurs de ses membres. Reste que le Saint Jean-Baptiste est le troisième des six Léonard de Vinci détenus par le Louvre à être restauré, confirmant ainsi la ligne restauratrice du plus grand musée du monde.
Et les yeux se portent naturellement sur La Joconde. « Nous procédons pas à pas, a déclaré Sébastien Allard, directeur du département des peintures du Louvre. Pour l'heure, ni la restauration de La Vierge aux rochers ni celle de L a Joconde ne sont à l'ordre du jour. » Un « pour l'heure » qui a mis en émoi le monde académique italien de l'art léonardien.
Au vu de l'état de déliquescence quasi généralisée du patrimoine artistique en Italie —dont Pompéi n'est que l'exemple le plus médiatisé—, je ne puis que me poser des questions sur la pertinence des critiques émanant de la péninsule…
J'aimerai voir les couleurs que le maître avait utilisées dans son superbe saint
Sébastien devenu bien sombre avec les an?ées.
Le Louvre est capable de bien restaurer.
Je croyais que les restaurations étaient réversibles.
Et que les ajouts non réversibles s'appelaient des "repeints".