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Éducation nationale : 30 radiations pour pédophilie en 2016

VIDÉO - Le nombre d'exclusions est en hausse par rapport à 2015. Elles ont été rendues possibles par la loi dite de Villefontaine, votée en avril dernier, qui permet le contrôle des casiers judiciaires des équipes encadrantes.

Le ministère de l'Éducation nationale a procédé l'an dernier à 30 radiations liées à des cas de pédophilie. C'est un chiffre en augmentation par rapport à 2015, avec 27 cas, a annoncé jeudi l'institution, qui emploie plus de 850.000 agents exerçant auprès de mineurs.

Au total, en incluant les «fautes graves», 41 radiations ont été prononcées en 2016 dans l'enseignement public et privé, dont 16 en primaire et 25 dans le secondaire, a indiqué le ministère. Ce bilan inclut «quelques cas d'enseignants radicalisés révoqués», a précisé un porte-parole, sans autre détail.

Le nombre de radiations pour des affaires de mœurs (avec des faits qui ne se sont pas forcément produits dans un cadre scolaire) était de 27 en 2015, 19 en 2014, 26 en 2013 et 15 en 2012, rappelle la rue de Grenelle. Contacté par le Figaro, Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat enseignant SE-Unsa voit pourtant dans ces chiffres «une bonne nouvelle. Il y avait des dysfonctionnements, c'est une régularisation importante et nécessaire». Il s'attend d'ailleurs à une nouvelle hausse pour l'année 2017.

Une prise de conscience suite à «l'affaire de Villefontaine»

L'Éducation nationale a été secouée en mars 2015 par l'affaire de Villefontaine (banlieue de Lyon), avec la mise en examen du directeur d'une école maternelle pour des viols sur ses très jeunes élèves. Radié quelques jours après sa mise en examen, il s'est suicidé en détention en avril 2016.

» Lire aussi: Villefontaine: le directeur d'école accusé de pédophilie se suicide en prison

Dans cette affaire, l'enseignant avait été condamné en 2008 pour recel d'images pornographiques, mais il avait continué d'exercer - après un long congé maladie -, l'Éducation nationale n'ayant pas été informée des faits.

Après ce scandale, les ministres de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem et de la Justice (Christiane Taubira à l'époque) ont mis en place des référents au sein des parquets et rectorats pour fluidifier la transmission d'informations.

Une loi dite de Villefontaine oblige désormais le procureur de la République à informer l'administration des condamnations et de certaines mesures de contrôle judiciaire prononcées à l'encontre des personnes exerçant une activité en contact avec des mineurs, notamment pour des infractions sexuelles. Cette loi, qui a créé un dispositif «complet» d'après le secrétaire général de SE-Unsa était «un devoir auprès des familles et de l'institution, estimant que «l'exigence de propreté de la société est légitime».

Une aide psychologique est désormais systématiquement proposée afin d'accompagner les familles , mais également l'équipe enseignante chez qui un «sentiment de culpabilité» peut parfois apparaître, d'après le syndicaliste. Il fait le constat que «certains collègues se remettent ensuite en question» avec des questionnements du type: «J'étais dans la salle de classe d'à côté et je n'ai rien vu».

Vérification systématique des casiers judiciaires des fonctionnaires de l'Éducation nationale

Le ministère de l'Éducation a aussi décidé de passer au peigne fin les casiers judiciaires de ses agents, pour s'assurer qu'il ne reste pas dans les classes des enseignants condamnés pour des faits de mœurs ou de violences, sans qu'il le sache. D'après Christian Chevalier, «cette mesure permet une traçabilité, afin que plus personne ne passe entre les mailles du filet».

» Lire aussi: Pédophilie: le casier de plus de 300.000 agents de l'Éducation nationale vérifié

À ce stade, les casiers de 363.745 agents ont été vérités dans douze académies, ce qui a permis de détecter dix condamnations «mettant en cause des faits de mœurs ou de violences concernant des mineurs, ou de mœurs sur majeurs», a précisé le ministère jeudi.

Parmi ces dix cas, deux agents ont été révoqués. Deux exclusions temporaires de fonctions pour une durée maximale de deux ans ont été décidées «suite à des condamnations pour des faits de mœurs concernant des majeurs».

Les six autres agents ont été suspendus et la procédure disciplinaire est en cours. Les consultations des casiers se poursuivront dans les 18 autres académies jusqu'en décembre 2017.

Éducation nationale : 30 radiations pour pédophilie en 2016

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289 commentaires
  • Prunelle-Sultan-754-

    le

    Depuis le temps que cela "traînait" dans l'Education Nationale ...
    Tout le monde savait très bien qu'il y avait de graves problèmes de cette nature depuis des lustres mais ....
    Ils se contentaient de muter les gens à "problèmes" comme ça ils allaient "saccager" d'autres gosses ailleurs ...

  • Realisticdreamer

    le

    Soit. Mais à la base il ne devrait pas y avoir de pedophiles travaillant avec des enfants. Une selection des tests psychologiques poussé s'impose ainsi qu'une surveillance forte. On parle toujours des pedophiles ou des parents de victime. Jamais des enfants qui peuvent garder des traces à vie. Un acte pedophile envers un enfant peut tres bien condamné ce dernier à des souffrances psychologiques toutes sa vie. Ainsi qu'à des handicaps sociaux lourds!

  • MERLE8306

    le

    Les équipes encadrantes ne sont pas des enseignants. Veuillez revoir vos copies.

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