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Qui est « l’Emir blanc », mentor de djihadistes français ?

Olivier Corel, principal mentor d’un réseau salafiste de la région toulousaine, a été condamné mercredi à six mois de prison avec sursis pour possession illégale d’un fusil de chasse.

Par  (Toulouse, correspondance)

Publié le 25 novembre 2015 à 09h11, modifié le 26 novembre 2015 à 06h42

Temps de Lecture 3 min.

A Artigat (Ariège), près de la maison d'Olivier Corel, le 24 novembre.

Plus de soixante gendarmes, deux hélicoptères… Onze jours après les attentats du 13 novembre, le domicile d’Olivier Corel, 69 ans, surnommé l’« Emir blanc », principal mentor d’un réseau salafiste de la région toulousaine par lequel sont passés les frères Clain ou encore Mohamed Merah, a fait l’objet d’une perquisition administrative, mardi 24 novembre. En fin d’après-midi, il a été placé en garde à vue pour possession illégale d’une arme de chasse. Son interpellation s’est faite en même temps que quatre autres perquisitions administratives dans l’Ariège et six assignations à résidence. Il a finalement été condamné à six mois de prison avec sursis pour détention d’arme, mercredi 25 novembre, en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Foix.

Depuis plus d’une décennie, ce Syrien naturalisé français, de son vrai nom Abdel Ilat Al-Dandachi, est dans le collimateur de la justice et des policiers de l’antiterrorisme. Il n’avait jamais été condamné. Arrivé en France en 1973, ex-responsable de l’Association des étudiants islamiques de France, proche des Frères musulmans syriens, Olivier Corel a fondé, en 1987, la communauté islamiste du hameau ariégeois de Lanes, près d’Artigat, dans la vallée de la Lèze. De là, il enseignait la parole salafiste, sous couvert de cours de religion et de conférences sur la géopolitique au Moyen-Orient. C’est dans sa modeste maison qu’il recevait.

Olivier Corel, en mars 2012.

Tout le clan Merah est passé par là : Mohamed, sa sœur Souad, leur frère Abdelkader. Un certain Sabri Essid aussi. Le demi-frère par alliance de Mohamed Merah est réapparu, le 11 mars, dans une vidéo ultraviolente de l’organisation Etat islamique (EI), trois ans jour pour jour après les tueries de ce dernier dans les rues de Toulouse. Les services antiterroristes l’ont clairement identifié comme l’homme qui encourage un jeune garçon d’une dizaine d’années à tuer à bout portant un Arabe israélien, qualifié « d’espion du Mossad ». L’enfant serait le beau-fils de Sabri Essid.

« Question liée au divorce dans l’islam »

Olivier Corel a surtout eu comme élèves les frères Clain, Fabien et Jean-Michel. D’origine réunionnaise, convertis et mariés à deux femmes portant la burqa, leurs deux voix ont été identifiées sur la bande audio de revendication des attentats de Paris par l’EI. Tous les deux ont assidûment fréquenté la communauté d’Artigat depuis la fin des années 1990.

En 2009, Olivier Corel a bien été poursuivi pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » dans le cadre du procès d’une des premières filières démantelées d’envoi de candidat au djihad en Irak. Mais il a obtenu un non-lieu. Sabri Essid, lui, écope à l’époque de cinq ans de prison, tout comme Fabien Clain, condamné en 2009.

En novembre 2014, Olivier Corel a une nouvelle fois été placé en garde à vue, dans le cadre de l’affaire Merah. Mais il est là encore ressorti libre. Il affirmait alors avoir rencontré Mohamed Merah seulement une dizaine de jours avant son premier meurtre. Le jeune homme était venu le consulter dans sa maison d’Artigat pour une « question liée au divorce dans l’islam », avait-il soutenu. Lors de son audition, il a refusé de condamner le tueur au scooter.

Prédicateur

En sortant de prison en 2012, Fabien Clain et Sabri Essid vont s’expatrier et rejoindre les rangs de l’EI. Fabien Clain réapparaîtra en avril, lors de la tentative d’attaque ratée d’une église de Villejuif (Val-de-Marne). Un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, projetait de mitrailler la sortie de la messe. Il a été interpellé à Paris après s’être tiré une balle dans la jambe. L’enquête a établi que deux membres français de l’EI avec qui le jeune homme communiquait pour élaborer son attaque ont été endoctrinés à distance par Fabien Clain.

Devenu prédicateur à son tour, Fabien Clain semble avoir recréé en Syrie le biotope d’Artigat. Avant leur départ pour la Syrie, Fabien Clain et son frère Jean-Michel auraient toutefois pris leurs distances avec l’« émir blanc », estimant qu’il « avait beaucoup vieilli ».

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