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La branche Afrique du négociant en bois Rougier placé en redressement judiciaire

Le tribunal a fixé au 18 mai une audience sur le maintien d’une période d’observation pour Rougier Afrique International, très présent sur le continent.

Le Monde avec AFP

Publié le 13 mars 2018 à 10h58, modifié le 13 mars 2018 à 10h58

Temps de Lecture 2 min.

Taille d’une grume dans une scierie nigériane, en août 2014.

La justice française a placé, lundi 12 mars, en redressement judiciaire la branche Afrique du négociant français en bois Rougier, très présent sur le continent où est concentré l’essentiel de ses 3 000 salariés, en particulier au Gabon et au Cameroun. Saisi le 2 mars du dépôt de bilan de Rougier SA, la holding de tête de l’entreprise, le tribunal de commerce de Poitiers (dans le centre de la France) l’a placée en procédure de sauvegarde et sa branche Afrique International en redressement judiciaire.

La procédure de sauvegarde implique que l’entreprise a des difficultés financières, sans être en cessation de paiement. Elle est plus légère que le redressement judiciaire, qui signifie que l’entreprise ne peut plus faire face à ses paiements mais qu’une solution (un « redressement ») est possible.

Audience en mai

Le tribunal a fixé au 18 mai une audience sur le maintien d’une période d’observation pour Rougier Afrique International (RAI), qui emploie en Afrique l’essentiel des 3 000 salariés du groupe. D’ici là, un rapport devra établir si les capacités financières de l’entreprise permettent une poursuite d’activité.

Le tribunal examinera à la même date le sort de Rougier SA pour statuer sur le renouvellement de la période d’observation, l’arrêt du plan, le prononcé du redressement ou la liquidation, sur la base de la liste des créanciers, dettes et contrats recueillis. Les dirigeants de la holding devront déposer quinze jours avant l’audience un projet de plan s’il existe une possibilité sérieuse de sauvegarder l’entreprise.

Le tribunal a fixé dans un premier temps au 12 mars 2019 la fin de la période d’observation, pour la procédure de sauvegarde comme pour le redressement judiciaire.

La décision du tribunal est conforme aux demandes faites par le groupe lors de l’audience du 9 mars. « Les mesures de protection ont été demandées de manière à conduire une restructuration forte que nous allons mener pour redresser la situation, réorganiser l’entreprise et préserver le maximum des 3 000 emplois », a écrit dans un communiqué Francis Rougier, directeur général du groupe et petit-fils du fondateur.

Réduire « son ampleur » en Afrique

Récemment rappelé pour tenter de réorganiser la société, il s’était montré prudemment optimiste, affirmant que le groupe allait « perdurer » mais en réduisant « son ampleur » en Afrique. Il avait alors expliqué que Rougier SA faisait face à des « difficultés persistantes au Cameroun », évoquant notamment l’ensablement du port de Douala qui avait « profondément perturbé les activités des filiales camerounaise, congolaise et centrafricaine ». « Cette situation a provoqué des tensions de trésorerie persistantes, accentuées par le retard des remboursements des crédits de TVA des filiales opérationnelles africaines », avait-il ajouté.

Fin 2016, Rougier supportait une créance de 8 millions d’euros de TVA non remboursée par le seul Cameroun, et de 15,6 millions d’euros en incluant les créances du Congo et du Gabon.

La cotation des titres du groupe, qui a accusé en 2016 une perte nette de 6,3 millions d’euros, avait été suspendue à sa demande le 27 février. Le chiffre d’affaires 2017 affichait une baisse de 7,5 % sur les 149,4 millions d’euros de 2016.

Rougier possède six usines de sciage en Afrique : trois au Gabon (à Mevang, Ivindo, et Mbouma), deux au Cameroun (à Djoum et Mbang) et une, depuis peu, en République centrafricaine (à Moualé), ainsi qu’une usine de déroulage de contreplaqué au Gabon. Il exploite au total 2,3 millions d’hectares de forêts. La famille Rougier possède 60 % du capital, celle d’Eric-Bastien Ballouhey 4,2 %, les salariés 2,1 %, et le flottant en Bourse s’élève à quelque 32,7 % avec 1 % d’autocontrôle.

Le Monde avec AFP

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