NBA. Le tableau des playoffs

Laurent Aquilo

Par Laurent Aquilo

La saison régulière désormais terminée, les playoffs NBA débutent dans la nuit de samedi à dimanche. Avec les Golden State Warriors comme principaux candidats à leur succession, mais sans LeBron James, resté à quai avec les Lakers. Tour d’horizon des forces en présence.

Les Milwaukee Bucks de Giannis Antetokounmpo (au centre) et les Houston Rockets de PJ Tucker et Chris Paul apparaissent comme deux des principaux rivaux des Golden State Warriors, double champions en titre.
Les Milwaukee Bucks de Giannis Antetokounmpo (au centre) et les Houston Rockets de PJ Tucker et Chris Paul apparaissent comme deux des principaux rivaux des Golden State Warriors, double champions en titre. (Photo EPA)

Conférence Est


1. Milwaukee Bucks (60v-22d). Dans le sillage de leur superstar Giannis Antetokounmpo, en lice pour le titre de meilleur joueur de la saison, les Bucks sont allés conquérir haut la main le titre de numéro 1 de la saison régulière, dépassant la barre mythique des 60 succès. Avec un jeu très porté sur la périphérie depuis l’arrivée de Mike Budenholzer aux commandes, de l’adresse extérieure (Middleton, Brogdon, B. Lopez), un Bledsoe consistant à la mène et un leader grec stratosphérique, la franchise du Wisconsin possède les arguments pour espérer rejoindre dans la légende sa devancière de 1971. À condition que la pression du favori ne pèse pas trop sur un ensemble qui n’a guère d’expérience des matchs couperet.

8. Detroit Pistons (41-41). Deux ans après un balayage face à Cleveland au premier tour des playoffs (4-0), revoilà les bad boys de Motorcity, vainqueur à New York, en phase finale. Où le sort qui leur sera réservé ne devrait guère différer, compte tenu des limites affichées tout au long d’une saison en dents de scie par cet ensemble composite que Dwane Casey, arrivé de Toronto, a réussi à conduire au bon terme. Mais la solidité de la paire Drummond-Griffin à l’intérieur et les coups d’éclat de Reggie Jackson au poste de meneur ne devraient évidemment pas suffire pour aller titiller les meilleurs.

4. Boston Celtics (49-33). Toujours vivants, toujours présents. Au bout d’une saison régulière marquée par des relations conflictuelles entre Kyrie Irving et certains de ses coéquipiers, par des sautes d’humeur et quelques « valises » lourdes à porter, les Celtics et leur expression collective semblent reverdir au printemps. Gordon Hayward se rapproche de son niveau du Jazz, la balle circule mieux et l’implication des hommes de Brad Stevens n’est plus sujette à caution. Cela devrait suffire pour se débarrasser, avec l’avantage du terrain, de Pacers amoindris. Ce sera une autre paire de manches, avec le seul Horford au pivot, face à la puissance des Bucks.

5. Indiana Pacers (48-34). Ils décrocheront la palme du mérite pour avoir su maintenir leur feuille de route après la grave blessure de leur leader et mentor Victor Oladipo, out pour la saison, en janvier dernier. Avec un Myles Turner en plein développement, un Sabonis qui entretient la légende familiale, un Bogdanovic toujours prêt à dégainer, la formation de Nate Mc Millan développe un basket collectif et inspiré, qui lui permet de rivaliser avec les meilleurs. Les battre ? Ce sera plus compliqué en l’absence de joueur all star.

3. Philadelphie 76ers (51-31). Le « Process » arriverait-il enfin à son terme ? Après avoir décroché le titre NFL avec les Eagles en janvier 2018, la bouillonnante « Philly » rêve de reconquérir un titre NBA qui échappe aux Sixers depuis 1983. C’est sur un pivot camerounais, Joël Embid, blessé durant ses deux premières saisons, et un meneur australien atypique, Ben Simmons, que la franchise se reconstruit après des années de galère. En adjoignant à cette base le fantasque Jimmy Butler et l’ailier-fort polyvalent Tobias Harris, les dirigeants des 76ers ont bâti une équipe capable du meilleur, qui a avancé masqué jusqu’aux playoffs ? Et si c’était leur année ?

6. Brooklyn Nets (42-40). Pendant que Manhattan se désespère de ses Knicks, Brooklyn peut fêter ses improbables héros. Malgré la très grave blessure de Caris LeVert, de retour en fin de saison régulière, les Nets ont décroché leur billet pour les playoffs, pour la première fois depuis 2015. Le meneur-scoreur D’Angelo Russell et ses partenaires, pour la plupart issus des divisions inférieures ou arrivés du banc des remplaçants, ont fait mentir tous les pronostics grâce à une intensité et une solidarité jamais démenties.

2. Toronto Raptors (58-24). Miser sur Kawhi Leonard, qui sortait d’une année blanche et d’une blessure mystérieuse à San Antonio, était un pari risqué. Se séparer de son leader offensif DeMar DeRozan également. Et pourtant, les Raptors, qui ont également transféré Valanciunas à Memphis, finissent deuxième à l’Est et feraient presque figure de favoris. Parce que devant le duo Lowry-Leonard, la révélation de la saison Pascal Siakam et Serge Ibaka apportent une dimension athlétique peu commune. Sans oublier que Marc Gasol est arrivé pour cimenter tout ça. Alors, un premier titre NBA pour le reste du monde ?

7. Orlando Magic (42-40). Personne ne les attendait là, pas mêmes eux, au bord du décrochage il y a de cela deux mois. Mais, sept ans après, revoilà le Magic en playoffs avec un effectif pourtant limité sur le papier. Les Floridiens, avec leur basket académique et fluide, emmenés par un Nikola Vucevic de gala, parfaitement secondé par Evan Fournier et Aaron Gordon, ont fini la saison en boulet de canon pour coiffer tout le monde sur le poteau. C’est déjà une grande victoire pour un groupe solidifié à la périphérie par l’arrivée de Carter-Williams et qui partage le ballon comme personne. Maintenant, le talent individuel sera supérieur en face, c’est une évidence.


Conférence Ouest


1. Golden State Warriors (57-25). Depuis 2002 et les Lakers version Bryant-O’Neill, personne n’a réussi le « Three peat », c’est-à-dire trois titres consécutifs. Voilà la tâche à laquelle se sont attelés des Warriors nettement plus irréguliers que les saisons précédentes. Mais la montée en puissance de DeMarcus Cousins, agrégée à la régularité de Kevin Durant, l’activité de Draymond Green et l’adresse de Stephen Curry et Klay Thompson, font des Californiens les favoris logiques et assumés à leur propre succession. Avant peut-être que le socle de cette dynastie n’explose avec les départs probables de Durant et Thompson l’été prochain.

8. Los Angeles Clippers (48-34). S’il ne devait en rester qu’un à Los Angeles, ce sont eux. Pendant que les Lakers de LeBron James faisaient naufrage, les Clippers continuaient à voguer vers le succès, malgré la perte en chemin du couteau suisse Tobias Harris, parti pour Philadelphie. Mais sous la houlette de Doc Rivers, Lou Williams, Danilo Gallinari, Montrezl Harrell et consorts ont su garder le fil d‘un début de saison fringant pour valider leur place dans le huit majeur à l’Ouest. Et si la suite s’annonce plus compliquée, on peut faire confiance aux Clippers pour batailler jusqu’au bout, à l’image de leur leader défensif Patrick Beverley.

4. Houston Rockets (53-29). Un an après leur défaite sans Chris Paul au match 7 contre les Warriors, revoilà les Rockets au rendez-vous des playoffs, malgré un début de saison catastrophique et une pluie de blessés. Sauf que James Harden a tenu le vaisseau à flot dans la tempête avant de retrouver ses lieutenants Chris Paul ou Clint Capela pour une fin de saison mieux maîtrisée. S’ils dépendent toujours beaucoup de leur réussite extérieure, les Rockets restent la principale équipe à même de contrarier des Warriors qui s’en méfient comme le lait sur le feu.

5. Utah Jazz (50-32). Après un début de saison compliqué, la franchise de Salt Lake City a retrouvé de l’allant cet hiver pour basculer du bon côté et assurer assez tranquillement sa qualification. Une réussite qui s’appuie avant tout sur le duo charismatique composé du meneur-scoreur Donovan Mitchell et du pivot français Rudy Gobert, devenu cette saison le meilleur dunker sur une année de l’histoire de la NBA, tout en restant la principale arme défensive d’une formation jamais facile à manier.

3. Portland Trail Blazers (53-29). La blessure de leur pivot Jusuf Nurkic, out jusqu’à la fin de la saison, pourrait signifier la fin des illusions de conquête pour les Blazers, qui doivent s’en remettre plus que jamais à leur phénoménale traction arrière Lillard-McCollum, capable d’enflammer n’importe quelle rencontre. L’épanouissement du pivot turc Enes Kanter sous le cercle laisse toutefois entrevoir des motifs d’espoir pour une franchise habituée à jouer les trouble-fête derrière les cadors de la conférence Ouest et qui a terminé en trombe la saison régulière. Mais qui risque de souffrir de son manque de profondeur de banc à l’heure des matchs à répétition

6. Oklahoma City Thunder (49-33). Une fois encore, le Thunder a alterné le pire et le meilleur au long d’une saison régulière branchée sur courant alternatif. Si Russell Westbrook a enrichi ses stats et sa collection de triple-doubles, si Paul George s’est affiché par périodes comme le leader offensif d’une équipe en quête de régularité, le Thunder a connu de nombreux et incompréhensibles trous d’air. Mais si le ramage d’OKC n’est pas toujours à la hauteur du plumage, son effectif possède suffisamment de talent pour faire trembler n’importe quel adversaire.

2. Denver Nuggets (54-28). C’est peut-être l’équipe qui produit le meilleur basket de la NBA et sa plus grosse énigme du moment. Restés d’un rien à la porte des playoffs les deux dernières saisons, les Nuggets de Nikola Jokic et Jamal Murray ont cette fois franchi le pas, et brillamment. Mais le collectif drivé par Mike Malone, et son expérience très limitée des matchs décisifs peut-il aller tutoyer les sommets ? Avec une profondeur de banc assez inégalée, des rotations multiples, les joueurs de Denver paraissent de taille à affronter les joutes des playoffs. Jusqu’à lutter d’égal à égal avec les Warriors ?

7. San Antonio Spurs (48-34). Tony Parker est à Charlotte, le maillot de Manu Ginobili est désormais accroché sous les cintres de l’ATT Center mais les Spurs de Gregg Popovich sont encore en playoffs, pour la 22e saison consécutive. En comptant sur leur style old school, sans pivot dominant, mais avec LaMarcus Aldrige en tête de pont, bien secondé par DeMar DeRozan ou Rudy Gay, les Texans maintiennent le cap en se montrant toujours solides à domicile et capables d’ennuyer les meilleurs. Cela ne devrait malheureusement pas suffire pour passer le premier tour.

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