Coronavirus - Des Catalans bloqués à l'étranger supplient d'être "pris en charge par l'armée"

À l'autre bout du téléphone, la voix de Mélisande tremble. À l'autre bout du monde, à Punta Cana, son compagnon Florian et elle ne trouvent aucune issue pour rejoindre Latour-Bas-Elne. "Air Caraïbes ne nous donne aucune information concernant un rapatriement. Et l'ambassade de France prétend ne rien pouvoir faire et nous demande de faire le point avec... Air Caraïbes, rend compte la Catalane depuis sa chambre d'hôtel. Mardi, des Français en séjour avec le Club Med ont pu rentrer grâce à des avions spécialement affrétés par la compagnie de voyage. Nous avons demandé au Club Med de nous prendre. Tout était complet." 

On nous a laissés tomber

"Depuis Santo Domingo, nous avons essayé de rentrer avec Air France. Ils n'ont pas voulu. Car lundi, Air Europa a annulé notre vol de retour sans prévenir et nous a attribué d'office un billet pour le 23 avril. Même Air Europa nous a laissés tomber", s'offusque Nadia d'Argelès-sur-Mer, elle aussi en vacances avec son époux en République dominicaine. "Les tours operators et les vols commerciaux rapatrieraient tous les Français. Mais nous, en vols secs, on est dans la galère. Air France propose des vols de 1600 à 3000 euros par personne. Mais nous, nous n'avons plus d'argent, regrette cette mère de trois filles. Nous partons en bus à Las Galeras, chez des amis, pour ne pas être à la rue."  

L'assurance de la carte bancaire de tous ces habitants des P.-O. ne prévoirait aucune prise en charge pour un quelconque rapatriement s'il n'est pas dans un cadre médical.

Autre barrière encore, la langue : "On ne parle pas espagnol, et personne ne parle français. C'est une grosse problématique pour réserver les logements. Il faut vraiment nous aider." "Il faut que le gouvernement français mette la pression sur les compagnies aériennes. Si nous ne sommes pas de retour dans les 24 heures, il faudrait que nous soyons pris en charge par l'armée", alarme Mélisande. Sur les trajets entre l'aéroport et les hôtels, il en irait même de leur sécurité : "On prend des risques à se déplacer. Dans l'aéroport, on nous interdit de filmer. La sécurité et la police viennent nous voir régulièrement."

A compter de ce jeudi, ce pays des Caraïbes muscle ses mesures de restrictions. "Je dois raccrocher, s'excuse Nadia. Il faut partir. Ils ferment notre hôtel."