Yvelines : deux ans de prison pour s’être introduit chez son ex pour la frapper

Un homme de 28 ans comparaissait mercredi devant le tribunal pour une série d’actes de violence sur son ex-conjointe commis depuis le début de l’année à Guyancourt. La victime a eu le tibia brisé.

 Illustration. Agée de 28 ans, Junior s’en prenait à la mère de ses deux enfants, aujourd’hui âgés de 4 et 7 ans.
Illustration. Agée de 28 ans, Junior s’en prenait à la mère de ses deux enfants, aujourd’hui âgés de 4 et 7 ans. LP/Frédéric Dugit

    C'est un conjoint violent qui semble ne rien comprendre aux avertissements et aux décisions de justice. Cet homme de 28 ans comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel de Versailles pour une série de violences sur son ex-conjointe, entre février et septembre à Guyancourt, au point de lui briser le tibia. Il a été condamné à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Il a également l'interdiction de se rendre à Guyancourt pendant cinq ans.

    Dans le box de la salle d'audience, Junior, sweat-shirt blanc et physique sportif, se tient bien droit. Il a déjà été condamné à huit reprises dont une fois en 2012 pour des violences commises sur la mère de ses deux enfants, aujourd'hui âgés de 4 et 7 ans. Cet homme originaire du square Léo-Lagrange à Trappes, ne travaille pas et fait un peu de musique dont il espère un jour tirer quelques revenus.

    «Je ne vois pas ce que je peux faire à part la tuer»

    Malgré cette première condamnation, le couple avait repris la vie commune avant de se séparer en 2017. Le 2 février, il fait irruption au domicile de son ex. Il la gifle à plusieurs reprises et jette son fils contre un mur, parce qu'elle a osé aller sans lui au mariage de son frère. Le 10 mai, après une sortie au cinéma avec les enfants, il la surprend dans la rue. Il veut savoir à qui elle parle, tente de s'emparer de son téléphone avant de la pousser. Elle se brise le tibia et souffre d'un œdème au genou. Junior prend la fuite.

    Le 31 mai, il pense que son ex et son avocate ourdissent un complot contre lui. Il appelle quatre fois l'auxiliaire de justice et annonce qu'il « va faire une dinguerie », avant d'ajouter, « je ne vois pas ce que je peux faire à part la tuer ». Le 18 septembre, Junior se glisse par la fenêtre de l'appartement de son ex car il veut voir ses enfants. C'est le fils aîné de la femme, aidé d'un voisin, qui le chasse en projetant du gaz lacrymogène.

    « Je m'excuse pour ce qui est arrivé. […] Je ne sais pas comment elle s'est cassé la jambe »

    Le jeune homme est interrogé par la présidente et fait amende honorable. « Je m'excuse pour ce qui est arrivé. J'avais besoin de voir mes enfants et de quelques explications, déclare-t-il. Je ne sais pas comment elle s'est cassé la jambe. Je pense qu'elle est tombée lorsque j'ai tenté d'attraper son téléphone ».

    Le procureur avait requis deux ans de prison ferme, mettant en avant le cauchemar de la victime et son insécurité permanente, dans la mesure où cet homme s'introduit régulièrement chez elle et la menace de mort.

    L'avocat du prévenu, Me Guillaume Gombart, estime que cette affaire est d'abord celle « d'une relation toxique. C'est le récit d'un homme qui souffre de ne pas voir ses enfants ». Avant de demander à la justice de prononcer une peine avec un sursis avec mise à l'épreuve.