La plupart des médias américains misaient sur le cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago et figure de premier plan de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), pour prendre la tête du Comité pour les activités pro-life, stratégique dans un pays où les questions éthiques ont une importance majeure.

Mardi 14 novembre, à l’occasion de l’assemblée d’automne des évêques américains à Baltimore, un vote serré (96 contre 82) a finalement désigné l’archevêque de Kansas City, Mgr Joseph Naumann, pour occuper cette charge et succéder au cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York.

« Résistance » à la vision de François

La presse a abondamment commenté cette élection surprise, y voyant une forme de « résistance » à la vision de François dans le domaine moral. En effet, Blase Cupich est connu pour ses positions ouvertes sur les questions familiales, très en phase avec le pape. Pour expliquer l’écart des voix plus serré que d’habitude entre « conservateurs » et « progressistes », certains rappellent la tradition d’élire un cardinal à ce poste. D’autres y voient une progression des « pro-François ». Les experts soulignent aussi que l’engagement de longue date du nouveau président sur la thématique pro-vie a été reconnu par ses pairs.

Comme ses prédécesseurs, Mgr Naumann aura ainsi à cœur d’intervenir dans le débat public sur les deux grands sujets qui mobilisent les catholiques américains, l’avortement et l’euthanasie. De son côté, le cardinal Cupich souhaitait ajouter à ces deux combats la lutte contre la peine de mort et en faveur d’une protection sociale élargie, dans une acception plus large des thématiques liées à la vie.

D’autres votes ont également eu lieu lors de cette Assemblée plénière de deux jours. Un autre évêque au profil plutôt classique, Mgr Kevin Rhoades, du diocèse de Fort Wayne-South Bend, a été élu président du Comité pour la doctrine. L’année dernière, il avait sanctionné l’université catholique Notre-Dame, sous sa juridiction, pour avoir récompensé le vice-président démocrate Joe Biden, en dépit de son soutien au droit à l’avortement.