Une clochette, une boîte à meuh et un jouet d’enfant ressemblant à une trompette. Les trois objets, posés négligemment sur un meuble, peuvent surprendre dans les très sérieux bureaux du cabinet conseil Serenis Consulting, à Saint-Grégoire (35) près de Rennes. « On n’a pas un métier forcément très drôle alors il faut bien avoir quelques moments de détente », sourit son patron et fondateur Marc Le Bras. À chaque nouveau client remporté, l’un ou l’autre des « instruments » retentit dans l’open space. Et dans un rôle bien défini : la clochette pour la taxe d’aménagement, la boîte à meuh pour une taxe foncière et la trompette pour le jackpot à six chiffres.
Rémunération au pourcentage
Car la société d’audit créée en 2003 est spécialisée dans le calcul de la fiscalité immobilière pour les professionnels. Ou plutôt sa vérification. « Ces taxes, c’est du déclaratif. Quand une entreprise prend possession d’un nouveau bâtiment, elle reprend les surfaces déclarées par l’ancien propriétaire, sans les vérifier. Et bien souvent, elles se trompent. Notre métier est de réajuster les bases fiscales en fonction de ces nouvelles surfaces », explique le chef d’entreprise. Une société de 20 salariés, 2,5 M€ de chiffre d’affaires et prévoyant de déménager dans le quartier de la gare à Rennes l’an prochain, qui présente une particularité : elle ne se rémunère que si elle trouve une différence entre la déclaration et la surface réelle. Et ça marche. « On a une croissance à deux chiffres depuis 2007 », se félicite Marc Le Bras.
Jusqu’à 1,4 million d’euros pour un client
Car dans 30 % des cas, ses experts trouvent des erreurs sur les déclarations. Et ça peut rapporter beaucoup aux entreprises concernées. « Pour le plus gros, on a ramené 1,4 M€ ». En général, ce sont plusieurs dizaines de milliers d’euros qui sont restituées pour chaque entreprise, soit une remise moyenne de 20 % de leur taxe foncière.
Serenis Consulting, qui sponsorise notamment l’ex-athlète reconverti à la voile Jean Galfione, réalise plus de 2 000 audits par an partout en France à travers l’analyse de plus de 4 millions de m² de surfaces. « Mais ce n’est pas de l’optimisation fiscale, précise le patron. C’est de la correction d’erreurs ». Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les services des impôts ne voient pas d’un mauvais œil ce travail. « Ils sont demandeurs. Ils préfèrent avoir des bases conformes à la réalité », assure Marc Le Bras. Un patron plutôt serein quant au développement de son business compte tenu de l’actualité. « Avec la suppression de la taxe d’habitation, je vois mal la taxe foncière baisser… » Preuve en est : mis en ligne il y a quelques semaines et gratuitement, le simulateur de taxe de Serenis rencontre un certain succès sur internet.