MENACES - La Russie, qui soutient diplomatiquement et militairement le régime de Bachar al Assad en Syrie, a été spécifiquement visée par des menaces de l'organisation Etat islamique (EI). Elle a aussi été la cible d'attaques menées par des militants tchétchènes ces dernières années.
L'attentat commis le lundi 3 avril dans le métro de Saint-Pétersbourg a été perpétré par un "kamikaze" originaire du Kirghizstan, ont affirmé ce mardi les services de sécurité de cette ancienne république soviétique d'Asie centrale. Pour l'heure aucun groupe n'a revendiqué cette attaque, mais l'attention est portée vers le groupe Etat islamique, qui appelait depuis plusieurs mois à s'en prendre à la Russie. D'autant que le Kirghizstan a fourni un fort contingent de djihadistes à l'organisation.
Aussi, depuis plusieurs mois les services russes sont en état d'alerte renforcée. "La population russe vit depuis de longs mois, voire depuis de nombreuses années, avec la conscience de la possibilité d'un attentat", a déclaré Jean-Didier Revoin, correspondant en Russie, sur LCI, quelques heures après l'attaque.
Une lutte "constante" et "régulière"
"La presse russe se fait régulièrement l'écho d'opérations des services spéciaux", a ajouté Jean-Didier Revoin, lundi sur LCI. Et de détailler : "On a vu notamment dans le Caucase, dans la république du Daghestan, que plusieurs fois par mois, une cellule a été démantelée, un groupe terroriste a été neutralisé, des échanges de tirs ont eu lieu entre des personnes identifiées comme terroristes et les services de sécurité."
Ce dernier a notamment rappelé qu’ "au moment des Jeux Olympique de Sotchi, on avait parlé de mesures exceptionnelles maximales, et on avait même dit que Sotchi était coupée du reste de la Russie pour garantir la sécurité."
Selon lui, "dans le prolongement de cette volonté de protection", et compte-tenu du fait que "le risque terroriste existe depuis longtemps en Russie", la lutte contre les cellules terroristes est "constante" et "régulière".
Les précédents
Pour rappel, en octobre 2015, un mois après le début de l’intervention russe en soutien aux forces de Bachar al-Assad en Syrie, un avion reliant l'Egypte et la Russie avec 224 personnes à bord avait explosé au-dessus du Sinaï, un attentat revendiqué par l'EI.
Mais le pays a aussi déjà été à plusieurs reprises frappée par des attaques dans ses transports en commun. En 2013, deux attentats suicides à Volgograd (sud) avaient fait 34 morts, quelques semaines avant les Jeux Olympiques de Sotchi.
En mars 2010, le métro de Moscou avait été frappé par deux femmes kamikazes qui avaient tué au moins 38 personnes en déclenchant leurs ceintures d'explosifs au milieu des passagers de deux rames.
En septembre 2004, l'assaut donné contre un commando islamiste retenant des otages dont des enfants dans une école de Beslan, en Ossétie du Nord, avait fait plus de 330 morts.
Deux ans plus tôt, en octobre 2002, une précédente prise d'otages dans le théâtre moscovite de la Doubrovka s'était soldée par la mort de 120 otages.