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Frappes en Syrie: Dominique de Villepin met en garde contre un "effet boomerang"

Dominique de Villepin le 5 juillet 2017

Dominique de Villepin le 5 juillet 2017 - Michel Euler-AFP

L'ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac craint un "effet boomerang" après les frappes aériennes menées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni en Syrie.

"Il y a un risque d'effet boomerang." Dominique de Villepin se dit inquiet après la décision d'Emmanuel Macron de participer aux bombardements en Syrie. Le 14 avril dernier, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené des frappées aériennes ciblées, notamment sur des centres de recherche chimique ainsi qu'une base de la garde républicaine, en réaction à l'attaque chimique de Douma attribuée au régime de Bachar al-Assad.

"Ces frappes sont le fruit d'un compromis entre une exigence morale et un impératif de réalisme, d'autant plus difficile que le président de la République avait fixé une ligne rouge qui obligeait à agir. Il résulte également d'un pari, forcément frustrant et insatisfaisant, que la fermeté française pousserait la Russie au dialogue et les États-Unis à la modération", assure au Parisien l'ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac lorsque ce dernier avait dit "non" à la guerre en Irak en 2003.

"La tragédie que vit le peuple syrien depuis sept ans"

Ancien Premier ministre, Dominique de Villepin met en garde contre d'éventuelles répercussions négatives. "Soyons bien conscients qu'il y a un risque d'effet boomerang au lendemain de ces frappes, au travers d'un engrenage militaire en Syrie et d'une image de la France empreinte d'unilatéralisme."

Il se dit favorable à une solution politique, "tant en raison de la tragédie que vit le peuple syrien depuis sept ans, qu'en raison des menaces croissantes d'escalade entre grandes puissances, avec les interventions de la Turquie, de l'Iran ou d'Israël".

C.H.A.