Record de levées de fonds pour les start-up françaises en 2019

Les levées de fonds pour les start-up explosent en France. Il y en eu 736 l'année dernière, c'est un record contre 645 l'an passé. En terme de valeur, la progression atteint 39% sur un an passant de 3,6 milliards d'euros en 2018 à plus de 5 milliards en 2019, selon le dernier baromètre EY sur le capital risque.

Cinq entreprises sortent particulièrement du lot. Tout d'abord le surprenant Meero, spécialisé dans la photographie professionnelle, qui a opéré la plus grosse levée de fonds de la French Tech en 2019 : 205 millions d'euros. Derrière, Doctolib a levé 150 millions d'euros tandis la start-up d'élevage d'insectes pour l'alimentation animale, Ynsect, a levé 110.5 millions d'euros. Mano Mano (110 millions) et Wynd (72 millions) complètent ce Top 5.

Concernant le stade de développement des start-up, peu de changements entre 2018 et 2019. La plupart des levées de fonds sont réalisées avant la maturité. Seules 4 opérations concernent le "Growth Equity", c'est-à-dire le stade où l'entreprise propose enfin des concepts aboutis, pour un montant total de 576 millions d'euros, contre 4,17 milliards d'euros au Royaume-Uni et 2,95 milliards d'euros en Allemagne.

Des investissements qui vont permettre de faire émerger plus de licornes, ces pépites non cotées valorisées à plus d'un milliard de dollars, selon Franck Sebag, associé chez EY, qui était invité sur BFM Business ce jeudi. "Si l'horizon en 2025 c'est de faire 25 licornes, il faut beaucoup d'argent. Aujourd'hui, on a 4-5 licornes. Il y a cinq ans, 1 milliard d'euros avaient été investis. Aujourd'hui, nous sommes à 5 milliards. Quand on sait qu'il faut 5 ans pour créer une licorne, 2025 ça peut le faire".

Un tiers des fonds pour les sociétés de logiciels

Les investissements dans le secteur du logiciel ont triplé à 1,5 milliard, ce dernier a capté à lui seul prés d'un tiers de ces levées de fonds. Suivent les services Internet (1,1 milliard) et la Life Science (811 millions). Sur le plan géographique, elles sont encore très concentrées en Ile-de-France.

Seule ombre au tableau : individuellement, les start-up françaises peinent à récolter plus de 100 millions par tour de table. L'année dernière, elles étaient seulement 4 a avoir dépassées cette somme. C'est trois fois moins qu'au Royaume Uni, pays leader des levées de fonds.

Si les chiffres sont en augmentation, ils restent encore en deçà des deux principaux concurrents européens (11,43 milliards d'euros levés au total au Royaume-Uni et 6,09 milliards en Allemagne). "Force est de constater que, pour le moment, le Brexit n’a pas encore altéré le pouvoir d’attraction du Royaume-Uni" souligne d'ailleurs le baromètre.