Les amateurs de baseball retrouvent leur équipe au Stade Canac [PHOTOS]

Deux ans plus tard, le baseball professionnel est enfin de retour à Québec.

La musique sur la terrasse, les employés qui nettoient le marbre et préparent les boîtes des frappeurs, l’odeur de la bouffe du casse-croûte, les spectateurs qui arrivent avec le sourire, la présentation des joueurs, le lancer protocolaire. Oui, le baseball était de retour au Stade Canac, vendredi soir.


«Et je vais être encore ici pour les matchs de samedi et dimanche, je n’ai pas l’intention d’en manquer d’ici la fin de la saison», admettait Michel Hains, un détenteur d’abonnement de saison depuis le premier jour des Capitales, en 1999.

Ils étaient tous là, visages connus ou pas. Il ne manquait que Mme Paquet, fidèle partisane des admissions populaires, décédée en 2020. Il y a fort à parier qu’elle aurait à son poste, installée deux heures avant le début du match.

Michel Hains

«Les Capitales m’ont manqué. Je connais plein de monde, je rencontre plein d’amis, ici, mais depuis la pandémie, on ne s’est pas vu beaucoup. Si ça peut finir, cette maudite cochonnerie-là, on s’en serait passé», ajoutait Michel Hains.

Il prenait place derrière l’abri des joueurs de l’équipe adverse, comme à l’habitude, avec son ami Roger à ses côtés.

«C’est Michel Laplante qui m’avait vendu mes billets en avril 1999, on était venu le choisir et il avait enlevé la neige avec sa pelle. Il ne comprenait pas pourquoi je ne voulais pas me mettre derrière celui des Capitales, je lui ai fait comprendre que je préférais voir ce qui se passait sur leur banc», dit en riant celui qui était à la tête de l’équipe de La Bourgeoise à la belle époque de la balle-molle.

«Je suis bien installé chez moi pour regarder du sport à la télévision, et par chance, il y avait du hockey en plein été [l’an passé et cette année], ça aidait parce que les soirées auraient longues.

Il était hors de question pour lui de ne pas être présent, vendredi. «J’attendais juste ça qu’ils reviennent», disait-il en parlant du club local qu’il considère encore comme étant les Capitales même s’il s’agissait d’Équipe Québec.

Derrière le marbre, Marius Prémont était bien heureux d’être de retour. «C’est une belle activité d’équipe. Et en plus, le match est important, les Capitales ne peuvent pas trop en échapper contre eux. J’espère qu’ils auront un peu de renfort bientôt, on m’a dit que ça pourrait venir du Mexique quand la saison se terminée là-bas», confiait celui pour qui la victoire est importante, même pour Équipe Québec.

Retour au Québecistan

Si plusieurs joueurs québécois d’Équipe Québec étaient enfin de retour à la maison, il en allait de même pour le gérant des Boulders de New York, T.J. Stanton, qui habite toujours à Shawinigan avec sa femme. Il a d’ailleurs fait le voyage en voiture, histoire de pouvoir se déplacer un peu et prolonger son séjour jusqu’à lundi au lieu de rentrer aux États-Unis, dimanche soir.

«Je suis de retour au Québecistan ! Et tu peux écrire ce que tu veux… Dans la région de New York, on n’a pas besoin de porter de masque, je n’en ai même pas un seul en ma possession. C’est le fun de pouvoir revenir, même si c’était compliqué. Le gouvernement est pourtant supposé travailler pour nous», disait-il avant le match.

Il était surtout furieux d’être privé de sept joueurs, qui ne répondaient pas tous aux normes pour entrer au Canada.

«Certains n’avaient pas encore eu leur deuxième dose de vaccin, d’autres l’ont eu, mais seulement tout récemment. On est ici avec 18 joueurs, on verra ce que ça donnera. Ce n’est pas l’idéal de se priver de joueurs pendant que d’autres traînent des blessures», ajoutait l’ancien gérant des Aigles de Trois-Rivières et instructeur des lanceurs des Capitales.

Peu de temps après, la foule ovationnait le président de l’équipe Michel Laplante pour tous les efforts déployés depuis le début de la pandémie afin de lui offrir du baseball, le maire de Québec grimpait sur le monticule pour effectuer le lancer protocolaire, une prise évidemment, suivi du partant du jour, Karl Gélinas, qui a connu une première manche 1-2-3. Deux ans plus tard, le baseball professionnel est enfin de retour.