De « steve » aux ganivelles

C’est fou le vocabulaire que l’on apprend lors des réunions de la Commission d’enrichissement de la langue française ! Qui a pour but, rappelons-le, de trouver en tous domaines (culture, environnement, biologie, mode, économie…) des équivalents français – proposés par des experts – à une ribambelle de termes anglais, ces équivalents étant ensuite publiés au Journal officiel. Exemple :

Journal officiel du 23/05/2020
infox, n.f.
Synonyme : information fallacieuse, loc.n.f.
Domaine : COMMUNICATION
Définition : Information mensongère ou délibérément biaisée.
Note : Une infox peut servir, par exemple, à favoriser un parti politique au détriment d’un autre, à entacher la réputation d’une personnalité ou d’une entreprise, ou à contredire une vérité scientifique.
Voir aussi : démystification, démystifier, infodémie, infox vidéo, pouvoir de manipulation.
Recommandation sur les équivalents français à donner à l’expression fake news
Équivalent étranger : fake news (en)
(sur le site France Terme)

Ainsi hier, la Commission, qui se réunit une fois par mois au ministère de la culture, devait examiner des listes concernant l’économie et la finance, puis l’astronomie et la spatiologie. Dans les documents, toujours passionnants, qui avaient été remis aux membres concernant un terme anglais du vocabulaire de la spatiologie, steve, acronyme pour Strong Thermal Emission Velocity Enhancement, un phénomène lumineux atmosphérique visible de nuit. La traduction littérale et mot à mot de l’acronyme (fort-thermique-émission-vitesse-amélioration) ne nous donne guère l’idée de ce qu’est ce strange shimmering ribbon of purple light, un « étrange et chatoyant ruban de lumière mauve », comme le décrit l’Agence spatiale européenne.

Les experts du collège (c’est ainsi que l’on dit) spatiologie avaient ajouté ce commentaire sous leur proposition de traduction (pas encore publiée au JO, patience…) :
Le nom « steve », attribué en 2016 par un groupe de chasseurs d’aurores canadiens de l’Alberta, vient d’un mot utilisé par les personnages du film d’animation « Nos voisins, les hommes » pour décrire un phénomène inconnu.

image extraite de la bande-annonce du film d’animation


Chasseurs d’aurores, c’est aussi beau (et pacifique) que chasseurs de nuages...
 Les experts, souhaitant imager leur propos (les néophytes les en remercient), précisaient que ce phénomène en mauve est « parfois accompagné de bandes vertes appelées “barrières de piquets” à l’image des ganivelles des côtes françaises ».

Nous fixions une longue lumière mauve, et nous voici maintenant les pieds dans le sable, longeant les ganivelles, connaissiez-vous ce mot ?… Littré définissait ainsi la ganivelle :


Les temps et les sens changent, voici maintenant des ganivelles, un peu couchées par le vent

photo : Philippe Ibars

 

Difficile de trouver l’histoire de cet élégant terme… Wiki’ nous dit que la ganivelle est également appelée « barrière girondine » (dans le genre “coussin berlinois”, question assemblage de mots), mais les dictionnaires usuels ne disent rien de son origine. Signalons, dans un autre genre, que « ganivelle » est aussi synonyme de “barrière Vauban”, “barrière Nadar”, ou encore “barrière de police”.

La photo ci-dessus, nous l’avons cueillie sur le site Étymologie occitane, où l’on trouve enfin une explication à « ganivelle » :

 Y penserez-vous quand vous les frôlerez la nuit ces ganivelles bordant les chemins vers la mer, apercevant – qui sait – une longue lumière mauve ?

 

une flamme olympique qui passe mal

Jesse Owens en 1936

Le relais de la « flamme olympique », dont on nous a bien rebattu les oreilles, est une tradition qui ne date pas de l’Antiquité, comme on pourrait le croire, ou voudrait nous le faire croire, avec mise en scène « en costume » à Olympie, en Grèce, mais des Jeux de Berlin de 1936, organisés par les nazis. Lesquels avaient, il est vrai, une grande dilection pour les retraites aux flambeaux, notamment à Nuremberg. Une idée du chef du comité olympique allemand qui avait bien plu à Goebbels.
Ces fameux Jeux lors desquels Hitler refusa de serrer la main du vainqueur du 100 mètres, l’épreuve reine, Jesse Owens (quatre médailles d’or), parce qu’il était Noir !
Il est des traditions dont on se passerait bien.

« sous quelle étoile suis-je née ? » : sous Macron !

Nous souhaitons ici la bienvenue à la petite Diana, venue en ce monde à Paris fin décembre 2023, et donc « née sous Macron ». Elle a ainsi échappé à un éventuel prochain « née sous Le Pen ». Mais qu’importe, Arlette Laguiller et Alain Krivine sont bien né(e)s l’une sous Daladier, l’autre sous Pétain…
Pour notre part, c’était sous Vincent Auriol, avec conception sous les auspices d’Antoine Pinay. Bien oubliés, eux. Mais c’était sous la IVe. Les chefs d’État éponymes (qui donnent leur nom aux années de leur « règne », comme jadis les consuls romains), ceux de la Ve République en tout cas, c’est pratique pour évoquer une époque, plus parlant que les quatre simples chiffres d’une date.

Quand on a des doutes sur l’état de ses neurones, on va chez le neurologue. Et — cela tombe bien —, l’un des premiers exercices mémoriaux y consiste à demander au patient la liste, dans l’ordre, des présidents de la Ve République.
Une série de huit. Que des hommes et tous de milieu privilégié, tous « allés aux écoles ».  Mais leur règne a  ses propres couleurs. Comme celles des rois qui les ont précédés. On parle bien de style Henri IV, Louis XIII, etc.

On ne présente plus de Gaulle : « dix ans, ça suffit » scandaient les manifestants en 1968. Normalement, il aurait dû en faire quatre de plus : il n’en fit que onze : les étudiants en soient remerciés Arrivé au pouvoir après un coup d’État en 1958, il finit par démissionner en 1969 (par ailleurs année érotique selon certaines sources).
Il fut remplacé par Pompidou, banquier intello qui roulait en Porsche et fumait lors des conférences de presse. Ledit banquier trépassa prématurément en 1974. Pour certains, le règne pompidolien, ce fut le « bon temps ». C’était avant la crise du capitalisme, que l’on date de 1973, et qui dure toujours… A tel point que l’on parle désormais de « crise structurelle », concept hardi.

Arriva alors Giscard, dont le septennat fut le plus « à gauche » de toute la Ve République (sans rire) : majorité à 18 ans (avant, c’était 21), droit à l’IVG, 90 % de son ancien salaire pour un chômeur pendant un an (une mesure qui serait qualifiée aujourd’hui de bolchevique et mortifère pour l’économie par un certain Lemaire).
Il fut pourtant remercié en 1981 et remplacé par Mitterrand, pour quatorze longues années, le règne le plus long de la Ve. « Tonton » abolit la peine de mort, au moins la guillotine, car on risque toujours d’être envoyé dans un monde meilleur pour « refus d’obtempérer », surtout quand on est jeune.
Arriva ensuite, en 1995, Chirac, homme aux convictions à géométrie variable.  On le présente maintenant comme un bon vivant paterne et volage, adepte de Corona et de mojitos. Nous nous souvenons que le Canard enchaîné l’avait surnommé « Facho-Chirac »… Il effectua un septennat, puis un quinquennat qui se termina en 2007.

Après, Sarkozy (2007-2012), l’homme de l’expédition libyenne, pour laquelle personne ne lui demande de comptes, puis Hollande (2012-2017), celui de la « loi travail », sans doute nommée ainsi par antiphrase. Qu’ils sortent vite de notre mémoire.

Enfin, vint Macron, en 2017. Il y a un « style » Macron. Avec lui, fini le paternalisme des précédents (l’affiche de campagne de Pompidou, en 1969, affirmait  paternellement : « Il tient ce qu’il promet »…). Il parle cash et ne passe pas la main dans le dos du tout-venant, non, Il lui dit qu’il est nul et ne compte pour rien.
Avant, il était banquier d’affaires, lui aussi. Cela fait donc deux banquiers dans la série de huit, soit le quart de ladite série, ce qui fait beaucoup. Les électeurs ne choisissent pas des gens qui leur ressemblent. 
Avec lui, on voit bien que le président est le seul aux commandes et que tous les autres sont au mieux des « collaborateurs ». Il fait penser à un DRH (de la start-up nation). Lui, préfère parler de « premier de cordée ».  Par exemple il est le seul, l’unique, à décider d’entrer en guerre ou pas. « Il va falloir que j’envoie des mecs à Odessa », aurait-il déclaré récemment, un soir de vin d’honneur. Notez le « je ». Un seul « mec » qui décide pour 70 millions d’habitants !  C’est la démocratie. Mais voilà, dans trois ans, il va lui falloir passer la main.
À moins d’un changement de la Constitution qui lui donnerait du rabiot : soit revenir au septennat, ce qui lui donnerait deux ans de plus, soit permettre un troisième quinquennat consécutif, soit les deux à la fois (ce qui ferait neuf ans). Cela peut se produire, et se fait même beaucoup en ce moment de par le monde.

Voir aussi nos notes président éponyme et conçu sous Pinay. Le titre de cette note fait évidemment référence à une chanson de Michel Polnareff.

les pets de Damoclès ou les vents contraires

Une bévue ministérielle (jeter l’eau propre pour l’opprobre) et celle d’un prévenu en cour d’assises (je suis un bouquet mystère, pour bouc émissaire) ont attiré l’attention sur la multitude de confusions dues à l’homophonie et qui font douter du degré de compréhension de beaucoup d’expressions figées.
Un sketch de Coluche en rendait déjà compte (Le Clochard analphabète).
Ledit clodo vivait de récipients, avait signé en bonnet difforme et on ne lui avait pas inculpé les bonnes manières. Son frère était ingénieur à Grenoble et de ce fait fier comme un bar tabac, et il gagnait des sommes gastronomiques. Il connaissait aussi un gars qui s’était écrasé les gesticules, avait attrapé des coliques frénétiques, pour lequel on avait fait venir un savant de Marseille.
L’éventail homophonique est très ouvert, car en bonne et due forme peut aussi se dire en bon uniforme ou en bonnet du forme. En voici un autre : le piédestal peut devenir le pied des stades, le pied des stalles, mais aussi le pied des stals (pour staliniens). Quant au bouquet mystère déjà évoqué, il peut aussi devenir le bouc hémisphère.
On pourrait se dire que tout part à vélo, si l’on ne se souvenait que cela remonte à la nuit d’étang.

tour de vis, vis sans fin

La presse emploie volontiers l’expression « tour de vis » pour désigner la « réforme globale de l’assurance-chômage » annoncée par le gouvernement Attal. Ledit tour de vis prend un sinistre sens quand on sait que, dans l’exécution par garrotage, il consiste à briser les cervicales du condamné.
En mai 2010, nous écrivions ceci, sous le titre rigueur et austérité : encore un tour de vis, monsieur le condamné ? :

À propos de l’Espagne, soumise à un plan beaucoup plus draconien que la France, un titre du
Monde (14 mai) va infiniment plus loin : « Pour apaiser les marchés, l’Espagne se résigne à donner un tour de vis social. » « Tour de vis », en Espagne, prend un sens nettement sinistre, bien pire que « rigueur ». Dans ce pays, quand il est question de « tour de vis », on pense au garrot (el garrote), qui fut longtemps le mode d’exécution capitale. […]. Comment mieux suggérer que, pour « apaiser les marchés », comme jadis on « apaisait » Moloch ou le Minotaure, il va falloir du sang et des victimes ?

Depuis 2010 — c’était sous qui, déjà ? —, la vis a tourné, toujours dans le même sens, et elle fait plutôt penser à une vis sans fin. Les « acquis », ces fameux acquis qui ne le sont pas, sont régulièrement rabotés. Il en reste encore beaucoup à limer, voire à supprimer : le code du travail, les CDI, le droit de grève, le droit de manifester. Cela peut venir vite, dans le cadre de l’économie de guerre.

Le quotidien helvète Le Temps parlait récemment en ces termes de M. Attal :
Né dans un foyer aisé, éduqué dans la meilleure école privée parisienne que l’argent puisse acheter, passé par cette institution bâtie sur le bavardage qu’est Sciences Po Paris, formé dans la politique étudiante et rentré dans le monde des cabinets ministériels sans jamais être passé par la case « boulot ».

On pense à l’expression : « naître avec une cuiller d’argent dans la bouche ». Et on se pose la question : pourquoi faut-il que les dirigeants soient immanquablement issus de milieux privilégiés ? M. Attal fait penser à un DRH : chantre des vertus du tour de vis, sans grande culture, sans épaisseur, exécutant sans états d’âme, unidimensionnel pour tout dire, et néanmoins donneur de leçons : nous ne travaillons pas assez, et c’est quelqu’un qui n’a jamais « bossé » qui l’affirme.

 

Heure et langue d’été (et d’hiver)

UNE commission de l’Assemblée nationale portant le nom  de « lexical commission » vient d’être discrètement créée dans les derniers jours de mars. Née de la constatation que  Françaises et Français sont désormais bien accoutumés à l’usage de l’anglais, devenu familier en tous domaines dans l’Hexagone (My French Bank, Paris Fashion Week, IZI by EDF, Click & Collect…), grâce – rappelons-le – aux choix de l’Élysée (Choose France, France Tourisme TechFrench Tech…), cette commission, déclare son rapporteur dans un premier document qui nous a été communiqué, « aura à cœur de valoriser la langue anglaise sur notre territoire afin de répondre le plus efficacement possible à la réalité linguistique de la planète ».

C’est ainsi qu’en ce qui concerne les dénominations « heure d’été » et « heure d’hiver », vont être proposées à leur place celles de « summer hour » et « winter hour », qui – même si l’on peut critiquer, et nous le faisons ici, ce choix de politique linguistique sans concertation aucune – ne manquent pas d’harmonie sonore ; ce qui explique sans doute que hour ait été préféré à time. C’est là que se montre le fameux French esprit rebelle.

Circé, Calypso, Nausicaa ?

Anathema ton aitio (maudit soit le responsable) est une des plus belles chansons du répertoire traditionnel grec, chanson d’amour et de séparation de l’île de Lesbos, en Egée orientale, aussi nommée Mytilène. Il suffit de taper ce titre sur Youtube pour voir arriver une foule d’interprétations plus envoûtantes les unes que les autres. Les commentaires postés après celle de Lina Rodopoulou (image bucolique ci-dessus) parlent de voix angélique, de grâce, de magie, de magicienne. Nous avons immédiatement pensé à celles de l’Odyssée, citées dans le titre, aux dryades, hamadryades et sylphides. Que Lina ne s’en offusque pas. Elle s’accompagne à la harpe celtique et a un sens certain de la mise en scène.

Khorassan et khorassan

En 2021, Le Monde avait publié un article sur le groupe terroriste État islamique au Khorassan (ou EI-K) à propos d’un attentat commis à Kaboul. On y lisait notamment ceci sur le nom de Khorassan :
Ce nom fait référence à une ancienne région qui englobait des parties de l’Afghanistan, du Pakistan, de l’Iran et d e l’Asie centrale actuels.
Toujours utile de le savoir puisque ce groupe (qui semble trouver les talibans mous du genou) fait reparler de lui près de Moscou, Daech (autre nom de l’EI) ayant revendiqué l’attentat du 22 mars dans une salle de concerts.

   Wiki’, de son côté, nous donne ce bref cours d’histoire :
Le Khorassan est considéré par les Afghans comme le nom médiéval de l’Afghanistan puisqu’il s’étendait du nord-est de la Perse (Iran actuel) sur tout le territoire de l’Afghanistan actuel et englobait le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan jusqu’au fleuve Amou-Daria.

Moyen Âge, la référence suprême de l’EI-K…

Une page de l’ouvrage « Du Khorassan au pays des Backhtiaris – Trois mois de voyage en Perse », de Henry-René d’Allemagne, 1911 – Source : Gallica

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DANS un tout autre domaine, Khorassan nous a fait penser à un pain du même nom (ou khorasan, ou khorazan) à la mie serrée, délicieux, confectionné avec un blé ancien.

Sir Ernest Alfred Thompson Wallis Budge

    Peut-être le trouverez-vous également sous le nom « kamut », qui est la marque d’une entreprise états-unienne. La farine vient-elle uniquement des States ? si c’est le cas, bonjour l’empreinte carbone ! Sur le site de l’entreprise Kamut, on lit que ce mot signifie « blé » en ancien égyptien, et que kamut « a été trouvé dans le dictionnaire Egyptian Hieroglyphic Dictionary d’E. A. Wallis Budge, publié pour la première fois à Londres par John Murray en 1920. S’agissant d’une langue morte et KAMUT n’étant pas un mot utilisé couramment dans d’autres langues, il a été possible de l’enregistrer comme marque déposée ».


Consultant (en ligne) le dictionnaire de Sir Ernest, et entrant comme terme de recherche wheat (blé), nous n’avons pas trouvé de kamut, mais notre connaissance de l’égyptien ancien et du classement de son vocabulaire est si menue qu’il n’y a rien là d’étonnant. Si quelque LSPiste féru de cette langue pouvait nous éclairer, merci d’avance !

Sur le Larousse en ligne, kamut est traduit… kamut mais aussi Polish wheat. Ce blé polonais est-il différent de notre khorassan égyptien, perse ou afghan ?…

 

Devinette pour un samedi

Chers et Chères LSPistes, quel est le nom de ce siège ?

* Réponse : Comme l’a suggéré « fromage » et comme l’a dit leveto, il s’agit bien d’une radassière, ou radassier, siège provençal. Nous avons pris cette photo dans le très beau château de Lourmarin, Vaucluse.

la maïeutique peut-elle casser des briques ?

Lu ce passage dans la critique élogieuse, par Le Monde, d’ « Une famille » (la famille comme lieu d’oppression), le documentaire de Christine Angot, qui sort aujourd’hui en salles, que nous n’avons pas encore vu : 
« Sans doute, la maïeutique de Christine Angot est-elle propre à casser des briques. »
La maïeutique étant l’ « art de faire accoucher » — y compris les esprits (n’est-ce pas, Socrate ?).
Cette phrase fait référence au titre d’un film de kung-fu (un navet) aux dialogues entièrement détournés par René Viénet (en 1973), dans un esprit situationniste, et à mourir de rire, Leveto ne nous dira pas le contraire. Ce film est visible sur Youtube, même si de mauvaise qualité. Le lecteur attentif, non moins que la lectrice, remarquera qu’il prône le développement de la lutte des classes et le renforcement du matérialisme dialectique.
Il existerait aussi un Maciste contre le capital, dont nous ne savons rien.