Les Ulis : au pied des immeubles aussi, on sauve les crapauds !

Des citoyens se mobilisent pour aider les batraciens qui veulent aller se reproduire dans les étangs du parc Nord. Certains se retrouvent coincés dans les grilles d’aération des habitations collectives.

 Les Ulis, mars 2019. Des citoyens sauvent les crapauds qui se retrouvent coincés dans les grilles d’aération des immeubles.
Les Ulis, mars 2019. Des citoyens sauvent les crapauds qui se retrouvent coincés dans les grilles d’aération des immeubles. Jean Maurice Sattonnay.

    Les opérations de sauvetage des crapauds ne se déroulent pas que dans les campagnes. Aux Ulis, dans le quartier très urbanisé de la Treille, des citoyens se mobilisent aussi depuis quelques jours pour aider les batraciens à gagner les étangs du parc Nord. Comment? En les sortant des fosses d'aération situées au pied de certains immeubles dans lesquelles les amphibiens se retrouvent piégés.

    « Chaque année, en mars et avril, c'est la grande migration des crapauds », rappelle Jean-Maurice Sattonnay, photographe passionné de nature. Il s'était déjà mobilisé pour sauver des palmipèdes du parc, au bec coincé par des liens en plastique jetés par terre, et aussi à sensibiliser les promeneurs à ne pas donner de pain aux oiseaux. « Ces batraciens, une espèce protégée, quittent la terre pour gagner l'eau où ils s'accoupleront et se reproduiront, avant de retourner à leurs lieux de séjour habituels jusqu'à l'année suivante, reprend Jean-Maurice Sattonnay. Beaucoup se font malheureusement écraser en route. Aux Ulis, ils se retrouvent piégés dans des sorties d'aération. »

    Les crapauds coincés dans les trous d'aération

    Véronique Rémond, bénévole de l'association environnementale NaturEssonne, détaille le problème. Une fois tombés dans les bouches d'aération, « les batraciens ne peuvent plus en sortir et finissent parfois dans des caves ». Le 11 mars dernier, elle a extirpé l'un d'entre eux, emprisonné dans une de ces fosses du quartier de La Treille, et l'a conduit jusqu'aux étangs du parc Nord. « J'ai déjà sauvé une vingtaine de ces petites bêtes aussi dans ma résidence », témoigne-t-elle sur le blog de Jean-Maurice Sattonnay.

    Certaines aérations des immeubles de la Treille ne sont pas grillagées, et les crapauds tombent dedans sans pouvoir en sortir. Jean Maurice Sattonnay
    Certaines aérations des immeubles de la Treille ne sont pas grillagées, et les crapauds tombent dedans sans pouvoir en sortir. Jean Maurice Sattonnay Jean Maurice Sattonnay.

    Les citoyens mobilisés souhaitent que la mairie ou la copropriété installent des grillages au-dessus de tous ces trous. En attendant, Véronique Rémond diffuse quelques conseils pour que tous les habitants volontaires des résidences aident les crapauds.

    « Il suffit d'aller voir régulièrement si un crapaud n'est pas coincé dans les trous d'aération de son bâtiment ou tout autre trou, conseille-t-elle. Il faut soulever délicatement les feuilles mortes qui se sont accumulées au fond, car ils peuvent y être cachés, puis les emmener à l'eau sans attendre. »

    Elle recommande de les saisir avec des gants, car la peau des crapauds contient des substances qui peuvent irriter les yeux ou la bouche si on y porte les mains ensuite. « Il ne reste plus qu'à se mobiliser ! », lance Jean-Maurice Sattonnay.