ENVIRONNEMENT - Rouler plus propre ou à plusieurs dans la même voiture pour payer moins. Une commission d’enquête du Sénat a remis, ce vendredi 18 septembre, un long rapport sur les concessions autoroutières. Dans ce texte de plus de 330 pages, le rapporteur Vincent Delahaye (sénateur UDI de l’Essonne) lance 38 propositions et juge notamment “impératif de ne plus prolonger la durée des concessions” autoroutières qui doivent arriver à échéance à partir de 2031.
La commission recommande également d’instaurer “un contrôle plus étroit des marchés des Sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA)” et de mieux partager avec “l’État et les usagers” leur “rentabilité hors norme” à partir de 2022, plutôt qu’avec les actionnaires de ces entreprises comme Vinci et Eiffage.
Un baisse de 30%?
Comment? En baissant les tarifs, en construisant de nouvelles infrastructures ou encore en “verdissant les autoroutes”, en “demandant aux SCA de mettre en œuvre, sans compensation, des modulations tarifaires à destination des véhicules légers les moins polluants et fonctionnant aux carburants alternatifs ou recourant au covoiturage”, recommandent les auteurs du rapport.
Le tarif des autoroutes pourrait ainsi baisser d’au moins 30% pour ceux qui font du covoiturage, ou pour ceux qui ont des véhicules peu polluants, en particulier pour les poids-lourds. “Le déploiement d’une offre d’abonnement sans frais pour les trajets domicile-travail garantissant des réductions tarifaires comprises entre 30 et 50%”, est également mise sur la table.
L’idée d’autoroutes moins chers pour les conducteurs les moins polluants n’est pas nouvelle. Certains concessionnaires ont d’ores et déjà sauté le pas: une réduction tarifaire de 80% est par exemple déjà accordée aux véhicules électriques sur le réseau ATMB et SFTRF. En 2016, l’ancienne ministre Ségolène Royal avait également proposé la gratuité des péages pour les véhicules électriques. Mais la mesure n’est jamais entrée en vigueur.
Le rapport sénatorial recommande l’organisation d’un “sommet des autoroutes associant les sociétés d’autoroutes, l’État, l’Autorité de régulation des transports et des représentants du Parlement”. Le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari a par ailleurs démenti vendredi la possible privatisation des routes nationales.
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