Bas-Rhin Carte scolaire : tout pour l’éducation prioritaire

L'Alsace - 15 févr. 2018 à 17:45 | mis à jour le 15 févr. 2018 à 18:04 - Temps de lecture :
 | 
Illustration L'Alsace/Vanessa Meyer
Illustration L'Alsace/Vanessa Meyer

Après le boycott de la semaine dernière, les syndicats ont participé cette fois au Comité technique spécial départemental qui a livré pour le Bas-Rhin les projets d’ouvertures et de fermetures de classes, ainsi que la répartition des effectifs d’enseignants. Sur les 74 postes « donnés » à l’académie de Strasbourg par le ministère, 33 postes sont destinés au Bas-Rhin car, souligne le syndicat SE-UNSA67, un soutien au Haut-Rhin a été « jugé nécessaire en raison du nombre d’écoles en éducation prioritaire », et du dédoublement des maîtres qui y a été annoncé au niveau national par le Président de la République.

Comme dans le Haut-Rhin, les niveaux de CP et de CE1 sont particulièrement visés dans le Bas-Rhin par ce plan, qui absorbera à lui seul près d’une cinquantaine de postes. Du coup, regrettent les représentants d’enseignants, une baisse des effectifs se fera sentir dans les autres écoles, notamment rurales. L’Académie aurait évoqué « des emplois à remobiliser. »

Selon le SNUip-FSU du Bas-Rhin, « la dotation départementale est largement insuffisante et ne permettra pas de combler les besoins. Il aurait fallu 60 postes rien que pour dédoubler les classes de CP et CE1 » en éducation prioritaire. Le syndicat dénombre dans le projet mis à l’ordre du jour des instances paritaires pas moins de « 90 fermetures de classes. » Les ouvertures seraient presque du même ordre, d’après certains décomptes. Le syndicat dénonce aussi « la poursuite insensée de l’extension du bilinguisme (21 postes) qui contribuera à la dégradation des conditions d’apprentissage dans les classes monolingues. »

Parmi les actions spécifiques, il y aura une « brigade départementale » pour les ajustements de rentrée. Des moyens supplémentaires provisoires pourront être octroyés à une école pour une année scolaire, à hauteur de 20 postes au total.

À noter aussi l’intention de l’académie de « raviver le vivier » des enseignants de RASED (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté), dans un délai de trois ans. Une quinzaine de postes gelés en 2017-2018 seraient réimplantés pour la rentrée mais, estime le SE-UNSA67, « on peut penser que tous ne seront pas pourvus, comme chaque année. » D’après ce syndicat, « toutes les mesures (de fermeture et d’ouverture) seront réexaminées au comité technique spécial de juin, » sachant cependant que la marge de négociation est devenue « ridicule », l’Éducation nationale « n’envisageant d’évoquer une ouverture qu’en échange d’une fermeture ».