Val-d’Oise : les indicateurs sont au vert pour le tourisme

Afflux de visiteurs dans le Vexin, réouverture de sites emblématiques… Le tourisme devrait connaître un mois de juin radieux dans le département.

 Le château de La Roche-Guyon, l’un des monuments incontournables du Val-d’Oise, rouvre ses portes ce samedi.
Le château de La Roche-Guyon, l’un des monuments incontournables du Val-d’Oise, rouvre ses portes ce samedi. LE PARISIEN

    Tout un symbole. Deux sites emblématiques de l'histoire et de la vie culturelle du Val-d'Oise vont rouvrir leurs portes ce week-end. Dans le Vexin, ces derniers sont déjà présents en nombre depuis deux semaines. Ils vont dès samedi pouvoir à nouveau visiter de l'intérieur le fascinant château de La Roche-Guyon. Précautions sanitaires obligent, le parcours de visite a été modifié et le port du masque est obligatoire. Le donjon et le pigeonnier restent pour le moment fermés et le potager fruitier rouvrira seulement le 6 juin.

    Un parcours spécifique à l'abbaye de Royaumont

    L'abbaye de Royaumont sort aussi de son sommeil. Un dispositif a été élaboré pour respecter les normes sanitaires, avec notamment l'installation de distributeurs de gel hydroalcoolique, ou la mise en place d'un système de circulation à sens unique. « Les visiteurs ne pourront pas se croiser, explique Francis Maréchal, le directeur général du monument construit au XIIIe siècle à Asnières-sur-Oise. Et cela offre aussi une vision renouvelée de l'abbaye. »

    Un parcours spécifique a été imaginé : l'intégralité du cloître va être ouverte, alors que deux galeries sont habituellement privées, la Bibliothèque Henry et Isabel Goüin, normalement très utilisée comme lieu de travail et de répétitions pour les artistes, est désormais visible, et l'ancienne salle du chapitre est rendue visible à tous. « Tout cela va permettre de voir Royaumont sous un autre jour », souffle Francis Maréchal. Seules 150 personnes pourront être présentes en même temps sur le site, qui accueille habituellement 65 000 visiteurs par an. L'abbaye ne sera ouverte pour l'instant que les vendredis, samedis, dimanches et jours fériés, avant une éventuelle « montée en puissance ».

    Le tourisme vert et local en vogue

    Et ces deux sites emblématiques ne sont pas les seuls à être prêts pour entamer une saison qui s'annonce prometteuse. Julien Masson et Fabienne Desheulles, qui proposent des sorties en canoës et à vélo dans le Vexin y croient. « Nous avons redémarré l'activité vélo dès le 11 mai et nous avons énormément de réservations, c'est hallucinant », témoigne Julien. Dès qu'il le pourra, le guide relancera les sorties en canoës sur l'Epte et le petit bras de la Seine. « Nous avons déjà une demande de dingue », confie le Vexinois dont le téléphone n'arrête pas de sonner.

    Pour surfer sur cette tendance de tourisme sportif vert et local, en pleine expansion, le couple a même créé une nouvelle entité. Avec Vexin outdoor aventure il entend proposer des micro-aventures aux portes de Paris. Sportifs ou familles pourront combiner diverses activités - canoë, randonnée, kayak, découverte de la nature - durant une journée ou même pour des séjours de quelques jours.

    La structure a déjà recruté un nouvel employé et réfléchit à un second recrutement. Car pour Julien « même sans la limite des cent kilomètres, c'est évident qu'en juillet et août nous allons avoir plus de demandes que d'habitude. Les gens vont devoir travailler davantage après le déconfinement et ils partiront en vacances moins longtemps. Ils vont vouloir faire des activités près de chez eux. »

    Les prestataires s'adaptent aux nouvelles normes

    De l'autre côté du Vexin, dans la Vallée de l'Oise, Philippe Guilhamon de Val-d'Oise aventures fait le même pari. La société loue l'intégralité de ses cent vélos chaque week-end, « nous affichons complets à 100 % », explique le dirigeant qui propose des départs de Parmain et Valmondois. « Beaucoup de gens nous ont connus à cause des 100 km et nous ont dit qu'ils reviendraient dès que nous remettrions nos canoës à l'eau dans l'Oise. »

    L'entreprise s'est adaptée, elle va notamment proposer une nouvelle boucle en bateau depuis le Port-au-Loup vers les îles adamoises. « Nous favorisons les boucles pour qu'il y ait moins de transfert en camion et que les gens se sentent ainsi plus en sécurité », indique Philippe Guilhamon. « Je pense que cet afflux de réservation va durer car les gens ont perdu du pouvoir d'achat. Ils ne vont pas pouvoir beaucoup dépenser pour les vacances. Nous, nous sommes accessibles en train depuis Paris. »

    LES CHAMBRES D'HÔTES PRISES D'ASSAUT

    Preuve de ce véritable engouement pour le Vexin, même les chambres d'hôtes et les gîtes affichent complets en ce moment. « Je suis obligé de refuser du monde pour les week-ends », explique Jacky, propriétaire de la demeure les Damiers à La Roche-Guyon. « Nous avons beaucoup de Parisiens qui ont besoin de prendre un bol d'air. »

    Yolaine, qui habite à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines) fait partie de ces Franciliens qui ont découvert le patrimoine local à la faveur du déconfinement. « Après être restée plusieurs mois confinée en appartement j'avais besoin de sortir, j'ai pris un compas pour rester dans la limite des 100 km et j'ai vu qu'il y avait le Vexin », raconte-t-elle. « J'ai eu du mal à trouver car beaucoup de chambres d'hôtes étaient prises, mais finalement je suis allée à Bréançon. C'était vraiment charmant et les gens très sympathiques. J'ai fait de la randonnée, visité Auvers-sur-Oise et La Roche-Guyon. Cela vaut vraiment la peine car on est très vite dépaysé. C'est même étonnant ! »

    Et même si la limite des 100 km a sauté, Yolaine compte bien profiter encore de cette découverte si proche. « J'aime bien faire de la randonnée donc je pense que je vais revenir. »