Marc-Antoine Brûlé : du baseball à l’opéra

Originaire de Victoriaville, le ténor Marc-Antoine Brûlé, qui est en résidence avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, sera en spectacle le 21 novembre à la salle Wilfrid-Pelletier. Une occasion d’entendre et de voir celui qui fait carrière dans l’opéra.

En entrevue téléphonique, Marc-Antoine explique qu’il a vécu quelques années à Victoriaville (où il est né) avant de déménager à Québec avec sa mère. Son père Ghislain Brûlé, toutefois, est toujours dans la région, à Maddington Falls plus précisément.

Il raconte qu’au départ, c’est vers le baseball qu’il se dirigeait, lors de ses études secondaires. « Je me suis alors blessé à l’épaule », raconte-t-il. Cela a fait en sorte qu’il a dû laisser ce sport et se trouver une nouvelle passion, la musique (guitare électrique) en l’occurrence.

Cela l’a amené à faire un DEC en guitare classique au Cégep avec, comme élément complémentaire, on l’aura deviné, le chant. « À ce moment, je n’avais jamais chanté de ma vie », souligne-t-il.

Il faut croire qu’il y a pris goût et fait ses études universitaires en chant de même que la majorité des cours de la maîtrise.

Marc-Antoine Brûlé a fait son entrée à la résidence de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal au mois d’août, ce qui lui permet de continuer sa formation et même d’offrir des spectacles comme celui du 21 novembre. « Nous sommes 10 chanteurs et 2 pianistes en résidence », ajoute-t-il. Ainsi, pendant deux ou trois ans, il peaufinera son talent dans ce lieu culte de l’opéra au Québec. « Un tremplin extraordinaire pour ma carrière », apprécie-t-il reconnaissant de participer à ce programme, un des quatre du genre offert au Canada.

Une multi discipline

En choisissant l’opéra, Marc-Antoine n’a pas opté pour l’art le plus simple ou facile. En effet, la discipline demande, en plus de chanter, de faire du théâtre, d’apprendre et de comprendre plusieurs langues, etc. « Wagner a dit que c’était l’art le plus total », cite-t-il.

Ce choix, il l’explique par le fait qu’il a cette flamme de vouloir chanter, et ce, depuis longtemps. Pour lui, l’opéra où on chante à pleine voix, sans amplification, se veut une espèce de cri émotif qui vient le chercher. 

L’opéra est pour la majorité un art un peu moins connu, au Québec du moins, mais qui lui permettra, il l’espère, une longue carrière. « Les chanteurs de rock, pour la plupart (sauf quelques exceptions), ont une gloire éphémère », estime-t-il.

Avec l’opéra, l’âge modifie la voix et le corps, donc le casting change aussi. Il explique qu’à l’adolescence, et même un peu plus tard, la voix n’est pas pleinement installée. « J’ai 28 ans et elle commence à être stabilisée », compare-t-il. C’est donc le travail d’une vie, où le physique, le mental et l’artistique se complètent.

Ce choix de carrière l’amènera probablement à travers le monde, dans une vie de pigiste. Parce qu’au Québec, on s’en doute, il n’y a pas autant de représentations d’opéra qu’en Allemagne par exemple (qui compte la moitié des opéras présentés dans le monde).

Mais cela ne décourage pas Marc-Antoine qui veut faire sa place dans ce domaine artistique. Il a également d’autres projets comme la composition ou l’écriture peut-être. « Mais pour le moment, je travaille à améliorer mon chant et mon jeu », termine-t-il.