Perspectives prometteuses pour les sables bitumineux albertains
Image tirée du documentaire Enfants du sable
Photo : Jeff McIntosh
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La production de sables bitumineux canadiens devrait atteindre de nouveaux records en 2017 et elle devrait continuer d'augmenter dans les prochaines années, selon un analyste du milieu.
Le projet Fort Hills, qui doit se mettre en branle vers la fin de l’année, devrait produire jusqu’à 194 000 barils par jour en 2018. C’est le dernier grand site canadien d’exploitation de sables bitumineux à être développé par une importante société d’énergie.
Une douzaine d’autres projets thermiques qui sont en construction ou en développement accroîtront aussi la production. Plus petits, ils utilisent la vapeur pour récupérer le bitume lourd dans les puits.
C’est difficile d’imaginer que la production de sables bitumineux diminuera.
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Production à la hausse, prévoit la province
Le budget albertain déposé jeudi prévoit que la production de sables bitumineux atteindra 2,5 millions de barils par jour en 2016-2017 et continuera de croître pour atteindre 3,3 millions de barils par jour en 2019-2020.
Michael Dunn soutient que les entreprises d’exploitation de sables bitumineux ont réduit leurs frais d’exploitation au cours des deux dernières années, alors que les prix étaient bas, et que même si cela semble paradoxal, un des meilleurs moyens d’y arriver est d’accroître la production.
C’est pourquoi la pétrolière Canadian Natural Resources achète la plupart des actifs des sables bitumineux de Royal Dutch Shell, en même temps que la production du projet Horizon Oil Sands grandit, précise M. Dunn.
La disponibilité de la ressource ne préoccupe personne, puisqu’on estime que les sables bitumineux albertains contiennent 1,8 billion de barils, et qu’environ 168 milliards de barils peuvent être récupérés avec la technologie actuelle.
À la fin de l’année dernière, l’Alberta comptait cinq exploitations de sables bitumineux et une vingtaine de projets thermiques commerciaux.
Plus de 70 autres projets d’expansion ou de sites vierges pour des opérations de forage et des exploitations minières ont déjà été approuvés, mais attendent des décisions d’investissement des promoteurs.
Dans les prochaines années, la hausse de la production résultera en une plus grande quantité de pétrole qui sera acheminée par train, en attendant que la canalisation 3 d’Enbridge et TransMountain soient construits.
L’impact environnemental pourrait changer les choses
La croissance de l’exploitation pourrait toutefois être limitée par l’impact environnemental, puisque la province a imposé aux sables bitumineux une limite annuelle d’émissions de gaz à effet de serre à 100 mégatonnes par an et que les émissions atteignent déjà 70 % de la limite. Les nouvelles taxes sur les émissions devraient augmenter avec le temps.
L’Institut canadien de recherche énergétique affirme, dans une étude à paraître, que le recours à de nouvelles technologies pourrait permettre de continuer d’accroître la production de sables bitumineux. Une de ces technologies se sert de solvants pour produire du bitume dans les puits, utilise peu ou pas d’eau, et a une consommation énergétique réduite.
La croissance des sables bitumineux n’est pas inévitable, fait toutefois valoir Charlie Kronick, un militant de Greenpeace basé à Londres.
L’industrie pétrolière croit qu’elle aura toujours des prix plus élevés, des nouveaux pipelines, une demande croissante et des réglementations favorables, selon lui. Or, « ces choses ont changé beaucoup depuis 2008, souligne-t-il. Beaucoup ne sont pas seulement des changements cycliques, mais sont devenus structurels. »
Avec les informations de La Presse canadienne
