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Alpes-Maritimes : le maire de Mandelieu obtient le départ des gens du voyage

Ce mercredi, la vingtaine de camions a finalement quitté les lieux. Le départ pourrait être lié à un dialogue constructif entre les forces de l'ordre et les gens du voyage.
Ce mercredi, la vingtaine de camions a finalement quitté les lieux. Le départ pourrait être lié à un dialogue constructif entre les forces de l'ordre et les gens du voyage. Adobe Stock - Illustration

Deux policiers avaient été blessés à leur arrivée, selon le maire Sébastien Leroy, qui a également dénoncé l'inaction de l'État en temps de contraintes sanitaires. Ce mercredi, la gendarmerie a obtenu le départ des caravanes.

Après deux jours d'occupation et un début de polémique sur le respect de la règle des dix kilomètres, les caravanes des gens du voyage ont finalement quitté le parking du magasin Décathlon de Mandelieu-la-Napoule, ce mercredi 14 avril. Le maire (LR) de la commune Sébastien Leroy, qui déplorait de nombreux troubles et une «impunité» en temps des restrictions sanitaires, a salué l'action de la gendarmerie et de la police municipale.

Hier mardi, l'élu avait détaillé la situation : «Pour la deuxième fois en un mois, une zone commerciale de Mandelieu est envahie et prise en otage par ces gens, arrivés de loin alors que nous sommes soi-disant en confinement national». Après avoir constaté l'irruption des caravanes, venues de loin, et l'inaction de la préfecture, Sébastien Leroy avait dénoncé l'attitude de l'État, qui selon lui, fermait les yeux et empêchait la gendarmerie d'agir concrètement. Il avait évoqué une rupture d'égalité dans l'application de la loi et le traitement des citoyens, et par conséquent, avait demandé à sa propre police municipale de ne plus contrôler les attestations concernant la règle d'interdiction des déplacements de dix kilomètres. Sébastien Leroy avait également dénoncé les faits commis sur deux agents de la police municipale, renversés par des caravanes alors qu'ils tentaient de maîtriser les arrivants. Des dégradations avaient également été recensées.

Ce mercredi, la vingtaine de camions a finalement quitté les lieux. Le départ est la conséquence d'un «dialogue» entre les forces de l'ordre et les gens du voyage, et du travail de persuasion des gendarmes, selon Anne Frackowiak-Jacobs, sous-préfète de Grasse. Pour la mairie de Mandelieu, les «autorités de l'État ont été sensibles à notre message, qui appelait à l'action». Selon son entourage, le maire (LR) Sébastien Leroy «se dit pleinement satisfait que le territoire communal soit libéré d'une occupation illicite» et a appelé le colonel de gendarmerie, la sous-préfète de Grasse et le préfet des Alpes-Maritimes pour les remercier de leur intervention.

La municipalité annonce également que «la police municipale va reprendre ses autres missions», incluant le contrôle des règles sanitaires. «Nos effectifs ont dû se focaliser sur ce problème des caravanes pendant 48 heures, pour surveiller, sécuriser. Prioriser était nécessaire. Aujourd'hui, nos agents vont pouvoir reprendre leurs autres missions essentielles».

Le préfet salue également le travail de la gendarmerie

La destination des gens du voyage, chez qui les contraintes sanitaires gouvernementales posent clairement la question du mode de vie, était inconnue ce mercredi. Avant leur départ, la préfecture des Alpes-Maritimes avait de son côté publié un communiqué de «mise au point» sur l'affaire, apportant des «précisions» sur l'installation illicite des gens du voyage, et annonçant notamment que dimanche et lundi, 29 verbalisations avaient été dressées, pour non-respect des règles du confinement. Plus largement selon la préfecture, le département «ne dispose toujours pas à ce jour d'un schéma départemental d'accueil des gens du voyage opposable», et ce «en raison de l'opposition de nombreux élus à la révision d'un tel schéma» et «malgré les incessantes invitations des services de l'État».

C'est donc «le défaut de respect par la commune de ses obligations légales», qui aurait rendu le recours à la force publique impossible. Une divergence existe sur ce point entre la mairie de Mandelieu-la-Napoule et l'État, le maire soulignant hier qu'un terrain avait été proposé pour l'accueil des gens du voyage, mais refusé par l'État au motif qu'il était inondable. Ce mercredi, Sébastien Leroy a une nouvelle fois appelé à retravailler le texte de loi, affirmant sur Twitter qu'«Il y aura d'autres incursions similaires tant que la Loi et la doctrine de l'exécutif ne changeront pas», et appelant à «redonner aux Préfets la liberté d'agir!».

Le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez a toutefois rejoint l'élu en saluant «l'action des gendarmes qui, encore une fois, s'emploient à gérer au mieux cette nouvelle installation illicite». Depuis, leurs efforts sur le terrain ont semble-t-il payé.

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212 commentaires
  • Heros 34

    le

    Ils vont s'installer dans un autre parking : auchan carrefour leclerc super u casino

  • Tizef di Nizza

    le

    Bravo au maire de Mandelieu la Napoule. Commisérations au maire qui va les voir débarquer demain.

  • Berthaud francois

    le

    Un journaliste serait avisé de faire un reportage sur l'état des aires légales d'accueil quelques mois seulement après leur mise en service : Tuyaux de cuivre arrachés pour récupérer le métal, détritus répandus, fumées toxiques, carcasses de voitures à l'abandon (volées ?) désossées, et branchements sauvages...

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