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Quelles sont les sept bonnes raisons de « garder un préservatif sur soi » ? Le ministère de la Santé dit avoir la réponse et a livré sa liste pour inciter au port du préservatif via le site On SexPrime, bâti sous la direction de l'agence Santé publique France. Problème : ces bonnes raisons sont vivement critiquées sur les réseaux sociaux, rapporte Franceinfo. Pour les internautes, elles ne font que culpabiliser les jeunes qui auraient eu un rapport non protégé au lieu de les sensibiliser à l'importance de l'usage d'une protection lors des rapports sexuels.
Un visuel reprend l'ensemble de ces raisons, parmi lesquelles : avoir un préservatif sur soi « évitera d'annoncer à l'infirmière/le médecin que tu as eu un rapport non protégé » ou encore « évitera de faire la queue à la pharmacie pour acheter un test de grossesse ». De « bonnes raisons » qui ne passent donc pas, surtout la première citée. « Vous enfoncez le clou en insinuant que c'est honteux d'avoir eu un rapport non protégé (un rapport non protégé pouvant être un oubli, une rupture ou un glissement) », dénonce un utilisateur de Twitter.
Super ! En plus d'avoir un graphisme digne d'un CP vous enfoncez le cloud en insinuant que c'est honteux d'avoir eu un rapport non protégé (un rapport non protégé pouvant être un oubli, une rupture ou un glissement). Super alors si on vous suit...
— Le Vorace (@RBSP92) August 7, 2018
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Le message envoyé ? Celui du silence, pour certains
Certains internautes, issus de professions médicales, sont également montés au créneau. « Si, un jour, je m'occupe de vous, sachez que vous pouvez, à mes collègues et moi, nous dire ce genre de choses. (...) On est soignants. Pas juges », explique un infirmier. Dans les colonnes du magazine TÊTU, le président de l'Association de lutte contre le VIH (Aides), Aurélien Beaucamp, estime de son côté que la campagne lancée par le ministère de la Santé est « stigmatisante » et porte des « jugements de valeur ». « C'est aberrant qu'en 2018 on considère toujours le préservatif comme seul moyen de prévention et que l'on stigmatise à ce point les jeunes, dénonce-t-il. C'est quoi, le message qu'on envoie ? Ne parle pas de tes relations non protégées à ton médecin. »
A titre informatif. Je suis infirmier, c'est ma tronche en PP. Si un jour je m'occupe de vous sachez que vous pouvez à mes collègues et moi, nous dire ce genre de choses on est là aussi pour ça. On a probablement fait la connerie avant vous. On est soignants. Pas juges. https://t.co/JQo4Hmlaax
— Salejul (@salejul) August 7, 2018
C'est une blague ces visuels ou bien ? La culpabilisation n'a jamais marché, surtout chez les jeunes. C'est hyper gênant en 2018. https://t.co/ApKMdOI6pG
— Mathieu Brancourt (@MBrancourt) August 7, 2018
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Face au tollé provoqué par sa campagne, Santé publique France s'est expliquée auprès de Franceinfo. Sa campagne « utilise l'humour et les codes des réseaux sociaux des adolescents » afin de promouvoir l'usage du préservatif. « Il est difficile pour les adolescents de parler de sexualité avec des adultes en général, y compris les professionnels de santé, aussi bienveillants et accueillants soient-ils. C'est ce point de vue des adolescents que la campagne adopte à travers sept messages différents », clarifie ainsi Nathalie Lydié, responsable de l'unité santé sexuelle.
Je ne comprends pas : un campagne, ça se teste auprès d'un panel représentatif : soit on la fait et on est passé outre, soit les contestataires sont en quantité négligeable et "forts en gueule".
j'attends de voir la communication.
Je les trouve bien chatouilleux ! C'est pourtant la vérité qui leur est dite. Ils préfèrent continuer à mettre la tête dans le sable ?
Que pour la sécurité routière ? Le pathos, le pathos et encore le pathos. Ca n'est absolument pas représentatif de ce que pensent les citoyens, jeunes ou moins jeunes, mais bien de l'etat d'esprit de l'hygienisme sécuritaire de la haute fonction publique française, aussi déconnectée de la vie des gens que pouvait l'être Marie Antoinette...