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Test complet Gimbal DJI Ronin-SC

C pour Compact

 

19 juillet 2019 par Thierry Philippon

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DJI Ronin-SC

Prix fabricant : 359 Euros
 

ronin-SC

Conçu par le chinois DJI, le Ronin-SC crée la surprise, un an après l'arrivée du Ronin-S. Il s'agit comme lui d'un stabilisateur 3 axes mécanique et électronique mais cette fois il se destine exclusivement aux boîtiers sans miroir, voire certaines caméras pas trop larges (BMPCC 4K sous réserve). Pour comprendre l'intérêt de ce nouveau produit, il suffit de jeter un oeil sur notre test du Ronin-S (voir test). Le poids conséquent, l'encombrement, faisaient partie des points contestés. Le Ronin-S était bien adapté pour des gros boîtiers, avec des optiques conséquentes mais s'avérait lourd pour des boîtiers plus légers ou intermédiaires.


DJI doit aussi répondre à l'offensive de son concurrent principal, Zhiyun, qui a commercialisé le Crane3 Lab et le Weebill Lab (testé sur magazinevideo), deux modèles compacts autour de 1,2 kilos avec batterie. On pourrait aussi ajouter le Moza Air 2, autre gyro-stabilisateur rival que notre collaborateur Benjamin Tantot a testé sur sa chaîne YouTube.


ronin-SC

Se maniant à une ou deux mains (Ronin-S = 2 mains obligatoires), le Ronin-SC revendique une charge utile maximale de 2 Kg, une charge presque deux fois inférieure à celle du Ronin-S (3,6 kilos). Mais beaucoup de boîtiers avec optique font largement moins de 2 kilos. Nu, il est donc plus léger que son grand frère : 1,1 kilo (sans le mini-trépied) au lieu de 1,85 kilos avec nacelle pour le Ronin-S...


Les dimensions sont aussi plus réduites : 220 x 200 x 75 mm contre 486 x 202 x 185 mm sur le Ronin-S. En volume d'encombrement, le Ronin-SC se situe même au-dessous du Weebill Lab de Zhiyun (300 x 190 x 70 mm) qui supporte toutefois une charge plus lourde (3 kilos).


Ce moindre encombrement du Ronin-SC facilite en tout cas son rangement comme le montre la vidéo de démonstration (transport dans un sac à dos). Un concept qui convient bien aux voyageurs... et aux appareils photo hybrides (sans miroir).


Car ce sont bien tous les appareils sans miroir qui sont la cible prioritaire du Ronin-SC. DJI fournit d'ailleurs une liste de boîtiers photo sans miroir compatibles.


Autre surprise, le tarif subit également une sacrée cure d'amaigrissement puisque le prix du Ronin-SC descend à 359 euros ! Une version plus évoluée, le Ronin-SC Combo Pro, existe aussi à 459 euros avec la roue Focus, un moteur Focus, un support de barre, une sangle d'engrenage, et un dédoubleur de câble RSS (contrôle Start/Stop). Mais la version de base a tout le reste, support smartphone compris ainsi que tous les câbles de commande caméra ! Des prix qui restent agressifs. On est loin des 749 euros du Ronin-S !


Enfin malgré son prix plancher, le Ronin-SC argue de nouvelles fonctions détonantes, parmi lesquelles l'étonnante fonction ActiveTrack 3.0. Celle-ci permet, à l’aide de l'application du Ronin-SC, de sélectionner un sujet que la nacelle suivra automatiquement.


On trouve aussi la fonction Force Mobile : inspiré de Force Pro, ce mode synchronise le mouvement de votre mobile (iOS) avec la nacelle du Ronin-SC. Les mouvements de la nacelle peuvent s'opérer à une distance de 25 mètres à l’aide de la nouvelle connexion Bluetooth 5.0.


Mais passons au test du Ronin-SC...


Test réalisé sur un appareil de série à partir d'un produit prêté par DJI.


ronin-sc reference

> LIRE LA SUITE : Le test terrain du DJI Ronin-SC

Le test terrain du DJI Ronin-SC

ronin-sc

Le Ronin-SC hérite à la fois de l'expérience acquise par DJI en matière de nacelle portative, mais aussi des retours des utilisateurs (et des testeurs !) sur son produit précurseur acceptant des charges plus lourdes, le Ronin-S.


Le nouveau venu est conçu pour les hybrides, l'idée étant de ne pas dépasser une charge utile (= Payload) maximale de 2 Kg théoriques. Sachant que le Ronin-SC pèse 1,1 kilo nu, on reste sur un poids total avec boîtier et optique qui se situe autour de 2 kilos, 2,5 kilos maxi. La liste (voir site DJI) des compatibilités testées est précisée par DJI qui recense entre autres le Nikon Z7 avec 24-70 mm, le GH5 avec 12-60 mm, le Fuji X-T3 avec 18-55mm, le Fuji X-H1 avec 18-135mm, le Sony A6300 avec 24-105 mm, le Sony A7M3 avec 24-105 mm ou 24-70mm, ou encore le Canon Eos R avec 35 mm. Certains appareils ne sont pas intégrés à la liste comme le A9 ou les A6500 / A6400 / mais devraient rester compatibles, par exemple on sait que les optiques micro 4/3 sont globalement assez légères même avec un boîtier un peu plus lourd comme le GH5 (725 grammes). Pour dépasser les 2 kilos, il faut vraiment le vouloir !


En revanche, seront éventuellement exclus des modèles non hybrides comme les Canon Eos 5D Mark II, III, IV / 6D, Nikon D850, et de manière plus générale, au cas par cas, les boîtiers associés à des optiques trop lourdes. Les camescopes, compatibles risquent aussi d'être rares, les dimensions de la nacelle du Ronin-SC étant moins grandes que celles du Ronin-S (205mm x 150mm x 98mm). Mais je ne pense pas que ce soit impossible.


C'est moins avoué par DJI mais selon le modèle et les accessoires qu'on peut ajouter (type moniteur, micro, torche...), l'équilibrage peut devenir compliqué.


Ce test a été réalisé avec un hybride GH4, boîtier plutôt léger et donc bien adapté, avec 2 optiques 12-35 mm et 14-140mm, soit un boîtier+optique de 900 grammes environ. On a ajouté un smartphone de 168 grammes, le support pour smartphone, et le mini-trépied (environ 160 grammes), autrement dit on a dépassé légèrement le kilo en charge utile (rappel 2 kilos environ autorisés pour une meilleure performance), soit environ 2,45 kilos en poids total à porter.


lifestyle

Donc la légèreté a été améliorée. Mais dire qu'on sent à peine le poids, comme j'ai pu l'entendre de la bouche d'un réalisateur qui fait apparemment de la muscu, est se laisser emporter par l'enthousiasme !C'est aussi exagéré que de dire que c'est bien plus lourd qu'une GoPro Hero7 Black de 150 grammes ! Le Ronin-SC est certes plus léger que le Ronin-S mais on le sent, pour preuve on a souvent besoin des deux mains.


sac dji ronin-sc
Bonne nouvelle cependant, le transport du Ronin-SC est possible sans avoir besoin de séparer tous les différents éléments (Gimbal, poignée...) pour qu'il tienne dans un sac (à dos). On retire juste le trépied si besoin. On bloque les loquets. Cela permet un usage "run and gun" ou quasiment (si on refixe juste le trépied).
verrouillage
Toujours côté transport, le Ronin-SC fait encore mieux que le Ronin-S, d'abord parce que ses dimensions sont plus réduites (rappel : 220 x 200 x 75 mm), permettant de l'emporter dans un sac à dos standard, ensuite car pour chaque axe, un verrouillage indépendant est proposé, qui facilite le transport. Le Ronin-S n'avait pas cet atout, les bras "se baladaient" et s'entrechoquaient dans le sac. DJI s'est visiblement inspiré du Zhiyun Weeebill Lab qui possède ce même verrouillage...
ronin-SC
Ce qui frappe également, c'est le nombre d'accessoires fournis à 359 (version simple) comme à 459 euros (version Combo Pro), sachant qu'on est 300 à 400 euros au-dessous que le Ronin-S de 2018 ! Parmi les accessoires, on trouve l'adaptateur de smartphone, 4 câbles, un adaptateur type-C vers micro-USB, toutes les vis nécessaires, et l'extension grip / mini-trépied comme sur le Ronin-S. La version Combo a le dédoubleur RSS, la roue Focus, le Focus Motor, le support de barre et sa sangle d'enregnage en plus. C'est un peu l'équivalent de la version du Ronin-S Essential Kit.
mini-trépied

Ce mini-trépied malin et dont l'assise tient bien au sol, a trois usages : il permet de reposer le stabilisateur pour des mouvements automatisés (voire des vues fixes), il sert ensuite pour calibrer le gimbal en position verticale. Enfin, replié, il sert d'extension de la poignée pour allonger la prise en mains. Pas mal... Son seul défaut : il est en plastique.


dji ronin-sc

A l'usage, la stabilisation du Ronin-S est toujours aussi agréable : marcher, courir, faire des vues au ras du sol, panoter, change tout avec un stabilisateur ! On peut user du mode "Pan Follow" où l’axe panoramique suit vos mouvements ou Pan&Tilt Follow (idem mais avec l’inclinaison Tilt) ou encore le mode FPV (axes pano, inclinaison et roulis suivent vos mouvements) qui n'existait pas avec le Ronin-S. On dispose même d'un mode très frime nommé "Roll 360 3D", dans lequel la nacelle pivote sur 360° (mode dit "lampe-torche"). Mais ce type de mouvement me semble réservé plutôt aux prises de vues d'artistes, et avec le smartphone sur la griffe, on ne peut pas l'utiliser, ce qui restreint son usage.


Si les vues au grand-angle seront toujours privilégiées, on peut envisager éventuellement des focales "portrait" (maxi 60-80 mm). En revanche, ce type de Gimbal, contrairement à une Osmo Pocket, un Sony R0 II, ou même une simple GoPro sur poignée, n'est pas vraiment fait pour effectuer des VLOGS (Vidéo-blogs)... C'est lourd. Même si ça reste possible.


Comme sur le Ronin-S, et aussi chez la concurrence (dixit DJI), la plateforme du Ronin-SC est plus haute (DJI a descendu le moteur arrière), du coup le boîtier et son écran se trouvent surélevés, ne gênant pas la vision de l'écran, du moins si l'écran s'ouvre sur le côté. Sinon c'est un peu juste.


poignée dji ronin-SC

La prise en mains de la poignée est bonne, il s'agit d'une vraie poignée, pas juste un "tube" en aluminium, reproche qu'on pourrait faire à d'autres marques. Conséquence : la poignée ne m'a jamais glissé des mains.


Notez que la batterie du boîtier photo s'éjecte généralement par le dessous, vous ne pourrez pas la changer sans retirer le boîtier. Mais il vous suffit de repérer sur l'échelle graduée à quel endroit vous l'aviez équilibrée, et le tour est joué !


Si vous voyagez, la batterie du Ronin-SC doit être déchargée au-dessous de 30%.


renversé dji ronin-sc

On peut aussi retourner le Ronin-S pour effectuer une vue au ras du sol, à hauteur d'animal par exemple. Il faut que le mode Utilisateur permette cette circonvolution, à défaut votre Gimbal risque de trembler. Attention à ce qu'un bout de l'armature de la nacelle ne se voit pas à l'image en position renversée ! Il faut tenir la poignée bien verticale, voire légèrement en arrière pour éviter cette gêne. Attention aussi à ne pas trop frôler le sol, même si le loquet évitera toute rayure de l'armature. Bien sûr, l'écran se voit difficilement dans cette position, mais on peut l'incliner.


Avec un GH4, et un 12-35 mm, la sensation de fluidité est plus grande en FullHD car avec un GH4, le crop factor est de 2x en FullHD au lieu de 2,3x en 4K, soit 24 mm au lieu de 27,6 mm. Avec un GH5, le crop factor est identique partout (x2).


Si votre boîtier dispose d'un stabilisateur interne au capteur et / ou un stabilisateur côté optique, les micro-vibrations seront réduites grâce à eux. Donc oui, vous pouvez activer ce stabilisateur mais la différence ne sera pas forcément criante.


Notez que le Ronin-SC a des moteurs plutôt très silencieux sauf à tendre très bien l’oreille, du coup le boîtier photo-vidéo enregistre peu de ce bruit.


adaptateur phone
Ronin-sc

Le Ronin-SC est aussi fourni avec un système adaptateur pour smartphone, le mobile se fixant sur la griffe du boîtier photo. Ce smartphone va permettre de mieux monitorer la scène que sur votre petit écran d'appareil photo, mais il va surtout permettre de faire fonctionner l'Active Track 3.0 (voir chapitre suivant) en se basant sur la caméra avant du smartphone qui transmet les informations (par Bluetooth) aux moteurs du Gimbal.


smartphone au-dessus DJI ronin-sc

La présence de ce smartphone ne gêne pas exagérément comme on aurait pu le craindre de prime abord. Malgré tout, l'inconvénient est que le smartphone est fixé au-dessus du boîtier, du coup certains mouvements deviennent impossibles à réaliser : par exemple, on ne peut pas inverser le manche pour des prises de vues au ras du sol car le smartphone "cogne" contre l'armature. L'autre écueil est d'être obligé de rééquilibrer le Gimbal quand on décide de retirer le smartphone et son adaptateur. D'ailleurs le stabilisateur vous avertit par des bips et les moteurs se mettent en veille !


ronin-sc

Si on souhaite bénéficier tout de même d'un peu de monitoring et surtout de l'accès aux réglages de l'application Ronin (autres que l'Active Track) tout en évitant les problèmes de gêne ou de rééquilibrage, le mobile peut être placé en latéral sur le port RSA à 8-pins (emplacement normal de la roue Focus). Par contre, à cet emplacement, l'Auto Tracking sera voué à l'échec, puisque la caméra du smartphone n'est pas du tout à la même hauteur et ne suivra pas forcément la même inclinaison que la tête du Gimbal. Le boîtier s'orientera en l'air, un peu n'importe où !


Notez aussi que ce même port RSA, comme sur le Ronin-S, peut a priori accueillir des accessoires tels que le transmetteur HF.


autonomie ronin-sc

On pouvait craindre l'autonomie car la poignée étant plus petite, la batterie, logée dedans, risquait de l'être également. Malgré cet handicap, le Ronin-SC revendique 11 heures d'autonomie, soit seulement 1 heure de moins que le Ronin-S ! On pourra d'ailleurs noter que la capacité de la batterie est passée de 2400 mAh à 2450 mAh.


Au risque de choquer, je trouve même l'autonomie du Ronin-SC exagérée. Je n'ai jamais pu arriver au terme des batteries ! Peut-être dans des endroits dépourvus de courant ? Soit, mais ça reste un cas marginal. Je me demande si des batteries de moindre autonomie (6 ou 8 heures) n'aurait pas permis de gagner une centaine de grammes car la poignée pèse tout de même 400 grammes à elle seule.


Si vous devez malgré tout recharger dans l'urgence, sachez que le temps de recharge est de 2,5 heures seulement.


Notez que la batterie du grip ne se change pas. Il faudra donc changer le grip si la batterie tombait par hasard en rade complète. Interrogé sur cette question pour le Ronin-S, DJI ne connaissait pas encore le prix de cet éventuel changement, mais déclarait qu'utilisée correctement, la batterie avait une durée de vie de plusieurs années.


ronin-sc

Notez qu'on allume le Ronin-SC à droite du pavé de commandes du Gimbal, "derrière" le Joystick et plus du tout en bas du grip, à côté des diodes. Cela facilite beaucoup la vie par rapport au Ronin-S qui comporte deux commandes indépendantes de mise sous tension. On oubliait parfois celle d'en bas ! Il y a toujours un bouton en bas mais il sert uniquement de vérificateur de charge.


joystick

Sur la face avant, on manipule le Ronin-SC avec le Joystick quadri-directionnel qui est à vitesse variable selon la pression exercée. Il est plutôt pratique d'utilisation mais nécessite une certaine concentration pour que le Joystick suive une ligne bien horizontale (ou bien verticale).


On dispose aussi d'un bouton M qui offre un raccourci direct (autre que via l'application) aux fameux trois Profils Utilisateur.


C'est aussi via ce bouton qu'on accède au mode Sport. Dans ce mode, le temps de réponse du Ronin-S est augmenté en conséquence, de telle sorte qu'on reste stable jusqu'à 75 km/h théoriques.?? Ce qui permet d'utiliser le Ronin-S sur un véhicule par exemple. Pour accéder au mode Sport, il faut maintenir le bouton M appuyé.


Enfin à droite, on distingue le bouton Start / Stop qui - attention - ne fonctionne qu'avec les caméras compatibles.


ronin-sc

Le Ronin-SC dispose d'un déclencheur arrière (un "trigger") : le système est déjà connu chez DJI et même chez les rivaux : on bloque l'orientation du Gimbal (qu'on peut orienter à la main si besoin) en pressant et en maintenant le Trigger. Mais le plus courant est de cliquer deux fois pour recentrer le Gimbal, 3 fois pour obtenir un selfie. Vous presserez (très !) souvent 2 fois pour recentrer le Gimbal. Les selfies restent plus difficiles à obtenir que sur un système amateur type Osmo Pocket ou GoPro en raison de la lourdeur du Gimbal, bras tendu. Ce n'est pas trop fait pour ça mais ça reste possible.


roue focus dji ronin-sc

Comme sur le Ronin-S, on retrouve sur la verion Combo (seule) la roue Focus compatible entre autres avec les Sony A7 et les GH5 / GH5s. C'est un régal pour faire le point (à condition d'être dans une position où on voit l'écran bien sûr). Ici on peut même tenir la poignée de la main droite et actionner la roue de la main gauche, car le Gimbal est moins lourd que son grand frère. Par contre pour certains autres modèles, le Focus devrait faire l'objet d'un prochain firmware.


Il faut toutefois relativiser l'utilité de ce Focus car stabiliser, cadrer et faire le point manuel en même temps est tout de même ardu. Du coup, le Ronin-SC de base 359 euros s'avère peut-être sufisant ? :)


ronin-SC
dji ronin-SC cables

Le port "caméra" en USB-C du Gimbal se situe à hauteur du plateau, USB-C à ne pas confondre avec le port au-dessus du manche qui sert à recharger ! Ce port camera supérieur sert à connecter un boitier photo avec port USB-C via un des deux câbles de contrôle "Multi-Camera Control Cable" (fournis). L'un est pour les boîtiers Sony, l'autre est "universel". On dispose même, ultime raffinement, d'un adaptateur type-C vers micro-USB au cas où votre boîtier photo en serait équipé. On trouve enfin un câble long d'1 mètre en USB-C vers USB pour recharger le Gimbal.


Cette liaison permettra de déclencher le Start / Stop et la Capture de photos. Sont compatibles (liste non exhaustive), les GH5 / GH5s / Sony A7sII, A6300, / A6400, Start / Stop.


dji ronin-s câble Panasonic
Le contrôle du start / stop s'opère par un des câbles fournis mais il existe également des câbles optionnels comme celui (non-disponible pour le moment) qui pilote un boîtier Panasonic type GH4 (prix : 19€), qui se branche sur le connecteur Remote du GH4.
dedoubleur RSS

Il existe aussi un câble dédoubleur RSS (contrôle Start/Stop) plus anecdotique qui permet simultanément le contrôle de la caméra et l’alimentation du moteur Focus du Ronin-SC. Bien sûr ce câble ne vaut que si le boîtier est adaptable.


Signalons aussi dans au catalogue des accessoires DJI l'existence d'une perche qui se visse sur la poignée du Ronin-S pour en étendre les possibilités. Notez aussi que la pluie n’est pas recommandée à cause des interfaces électroniques.



(Test complet Gimbal DJI Ronin-SC)

Équilibrage du Ronin-SC

ronin-sc
ronin-sc équilibrage

L'équilibrage du boîtier sur les 3 axes Pan, Tilt et Roll est une étape cruciale car c'est de lui dont dépend la réussite des prises de vues futures. Cet équilibrage prend toujours un certain temps car il n'est pas si aisé qu'on veut bien le dire, d'autant que la notice n'est pas si claire, et que les vidéo-tutos uniquement en anglais, n'expliquent pas tout. Par exemple, le réglage des axes Roll, Pan, et Tilt se nomment axes Roll, Pitch et Yaw (!) lorsqu'on vérifie l'équilibrage dans l'application, ce qui fait qu'on ne sait plus très bien quel axe pose problème. En outre et surtout, chaque dizaine de grammes et leur répartition importent pour l'équilibrage. Pour preuve, pensez bien à enlever le bouchon de l'objectif (une erreur fréquente) car l'équilibre ne sera pas tout à fait identique avec et sans !


smartphone DJI ronin-SC
begin test

L'équilibrage se complique également lorsqu'on change franchement d'optique (avec une grosse différence de poids) ou lorsqu'on ajoute un smartphone sur la griffe, ce qui entraîne un rééquilibrage à chaque fois. On peut seulement tenter de faire un simple Auto-Tune sans rééquilibrer si la différence de poids (et de forme) est très proche.


Et très honnêtement, on a bien galéré pour équilibrer le Gimbal avec le smartphone en plus. Ce n'est pas un problème de poids (la charge utile n'est pas atteinte) mais de répartition du poids et d'encombrement global, le smartphone pouvant toucher un des axes lors de ses mouvements. Personnellement, je n'ai jamais réussi à obtenir un Excellent partout.


Lorsque vous équilibrez, un autre petit détail, pensez à ouvrir l’écran, surtout s’il s'articule sur le côté. Cela joue dans l’équilibre si vous testez écran fermé, ou écran ouvert. Notez que sur des appareils comme les GH4 / GH5 / GH5S, il est possible dans l'absolu de laisser l'écran dans l'axe de l'optique, mais l’armature du Ronin-SC finit par gêner un peu et la vision est moins confortable.


plateau

Pour fixer le boîtier, on retrouve la même logique que sur le Ronin-S sauf que DJI a abandonné son plateau d’attache rapide Manfrotto (501PL type quick release plate). A la place, il a conçu une plaque propriétaire qui est incompatible avec le Ronin-S et vice versa. Notez qu'on peut fixer un élévateur de caméra (fournie) pour les caméras légères type A6300 / A6400 ou les gros diamètres d'optiques comme le 16-35mm du Sony A7M3. Ce n'est pas obligatoire pour les autres mais ça marche quand même très bien.


On apprécie plusieurs choses sur cette nouvelle plaque :


light-heavy


-on dispose dessous d'une indication "Lens" pour ne pas se tromper de sens, et surtout de deux mentions "Light" d'un côté, "Heavy" de l'autre pour ajuster la plaque selon la lourdeur de l'équipement qu'on fixe dessus. Vous pouvez fixer 1 ou 2 vis. Par expérience, avec une vis, ça a bien tenu au début mais ça a fini par se dévisser.


-l'échelle graduée sur chacun des axes - particulièrement la position sur le plateau d'attache rapide - vous aide à faire des essais progressifs de calage ou à retrouver vos repères si vous retirez le boîtier. Cela existait déjà sur le Ronin-S.


-par rapport au Ronin-S, le Ronin-SC a un atout supplémentaire : des crantages qui permettent de coulisser le plateau plus précisément.


-vous disposez d'un curseur en forme de vis coulissante qui s'avère précieux car il va servir de butée et vous permet de retrouver la position du boîtier photo la fois suivante. Ce curseur est très utile en cas de changement de batterie du boîtier hybride qui oblige invariablement à retirer le boîtier.


En revanche, le déplacement latéral de la plaque est très rugueux, c'est assez pénible.



(Test complet Gimbal DJI Ronin-SC)

L'application DJI Ronin pour Ronin-SC

DJI Ronin-SC

Le Ronin-SC est connectable par liaison Bluetooth (il n'y a pas de Wi-Fi) avec l'application gratuite DJI Ronin. La dernière mise à jour de l'application gratuite Ronin avait intégré le Ronin-SC au moment où je l'ai testé. Mais elle n'a pas changé de nom, on peut donc virtuellement les confondre.


Cette application assez puissante d'une portée de contrôle de 10 mètres, sert à la fois à régler le Gimbal, à couvrir des fonctionnalités précises mais aussi à varier les paramétrages pour étendre les possibilités du Ronin-S.


DJI ronin-SC device

La connexion à l'application (compatible iOS / Android) nécessite de s'inscrire chez DJI, de valider plusieurs formulaires, un catcha, et d'entrer un mot de passe. On a un peu pataugé et il est probable que d'autres utilisateurs rencontrent le même type de problèmes s'ils ont déjà établi une connexion avec un autre appareil via une application DJI. Le smartphone "voit" alors le nouveau venu mais l'appairage échoue. En tout cas, lorsque j'ai effacé cette ancienne "trace" de mon smartphone, la connexion a pu enfin s'établir. J'y ai passé une bonne demi-heure, tentant de vérifier d'abord que l'application était bien compatible avec Android, source de complication éventuelle, DJI mettant souvent à jour ses applications pour iOS en premier (exemple avec la fonction Force Mobile). Mais il n'en était rien...


Passées ces petites contraintes, le Ronin-SC est immédiatement reconnu dans la "Device List" (Liste d'appareils). S'il ne l'est pas, repassez par Configuration et reconnectez-vous, ça marche très bien. Je n'ai rencontré aucun souci d’appairage malgré une bonne centaine de connexions / déconnexions volontaires. Seul bémol, l'application est en anglais, or pour certains réglages techniques particuliers, la compréhension est limite (tel que le réglage du deadband ou encore les termes Yaw / Pitch !).


Motor begin test

En premier, vous pouvez et même devez absolument régler les Paramètres (Motor Parameter) des 3 moteurs Pan, Tilt et Roll. DJI appelle cela l'étalonnage automatique, terme un peu bizarre en vidéo. Pour cela, faites appel à la fonction Auto Tune qui optimisera la rigidité des moteurs en fonction du poids supporté. En effet, si la nacelle doit supporter des charges lourdes, la valeur de rigidité devra être plus élevée pour garantir les meilleures performances. Vous n'avez rien à régler ensuite, sauf réglage manuel volontaire. Il faudra renouveler l'Auto-Tune lors de tout changement d'objectif. Détail : l'Auto-Tune génère des tremblements du Gimbal un peu anxiogènes mais normaux !


Test

Ce réglage automatique n'est pas à confondre avec celui de la Balance Adjustment qui contrôle que votre équilibrage est correct. Et c'est une bonne manière de faire car le résultat est rarement parfait du premier coup ! En effet, il existe 3 niveaux de résultats : Excellent, Good, et Bad (avec précision de refaire l'équilibrage) ! Si vous voulez que tout se passe bien, vous devriez en théorie obtenir Excellent sur les 3 résultats Yaw (Lacet, cad gauche-droite), Roll (Rotation en longitudinal) et Pitch (Tangage). Si vous obtenez Excellent sur 2 des paramètres et Good sur le 3e paramètre, en théorie continuez à chercher ! Ce réglage reste non-obligatoire mais vous le paierez par la suite en termes de comportement du Gimbal, donc autant le faire tout de suite !


Enfin, l'application donne accès à une calibration du système (sorte de réinitialisation) si vous constatez que la nacelle dérive ou penche d'un côté systématiquement. ???


User profile

DJI propose 3 Profils d’Utilisateur : par exemple vous pouvez assigner un Pan &Tilt follow au Profil 1, un Pan follow au Profil 2 et un FPV au Profil 3. Le Gimbal bloquera certains mouvements ou au contraire, suivra vos mouvements. Puis vous pouvez customiser chacun de ses réglages, ce qui décuple les possibilités du Ronin. Customiser peut s'avérer intéressant, vous atteignez ainsi des vitesses très basses ou très élevées du Pan (rotation gauche / droite), du Tilt (inclinaison bas / haut) et du Roll (inclinaison sur la gauche / droite).


DJI-ronin-SC controle

Libre à vous d'affecter une vitesse Low au Pan, High au Tilt et Medium au Roll ! Une vitesse de 15 ou 20 en Pan pour un paysage somptueux, c’est idéalement lent… Mais attention, la vitesse dite "lente" peut être considérée comme trop rapide selon vos goût car elle correspond en réalité à 30. Pour l'abaisser jusqu'à 1 (!), le truc est de la customiser, réglage qui se trouve complètement à droite.


D'une manière générale, une faible vitesse est peut-être préférable si vous maîtrisez encore peu le Ronin-SC. Vous pouvez même affiner le « Deadband », il s'agit de la zone morte qui aide à réguler le mouvement de la nacelle.


D'autres réglages Utilisateur sont possibles tels que le smoothing - bien différent de la vitesse du mouvement. Le smoothing vous permet de décider que le mouvement soit doux ou au contraire, instantané, dans le balancement. Plus le chiffre est élevé, plus le mouvement d’arrêt est « souple » et progressif. Plus il est bas, plus le mouvement d’arrêt est brutal. Personnellement, j'aime bien un smoothing élevé, mais tout dépend de l'intention du réalisateur.


Create DJI ronin-SC

sous Android (au 24/07/2019)


 


sous iOS (au 24/07/2019)


 


L'application regorge aussi de programmes de création : si le Timelapse et le Motionlapse sont habituels, on retrouve les modes Panorama, Track (Poursuite) et Virtual Joystick (Prise de vues = Video) qui sont intéressants. Le Panorama permet de créer un déplacement de la caméra (de 360° au maximum) tandis que Track peut définir jusqu’à 10 positions prédéfinies entre lesquels la caméra se déplacera. Absolument idéal pour affiner un plan complexe au plus près.


Video
Quand au mode nommé "Virtual Joystick", il est intéressant pour piloter les mouvements dans l’espace du Ronin-S à l’aide d’une petite boule représentant le joystick qu'on déplace à volonté…
active track
active track

Le Ronin-SC argue d'une fonction détonante qui n'existait pas sur le Ronin-S. Il s'agit de la fonction ActiveTrack 3.0, autrement dit le suivi du sujet, réalisable avec la caméra d'un smartphone. Celle-ci permet, à l’aide de l'application du Ronin-SC, sans le moindre câble, de sélectionner un sujet (voire un objet) que la nacelle suivra automatiquement. Et sans latence perceptible. C'est rudement pratique par exemple pour un vidéaste qui filme un danseur ou un chanteur en tournant autour de lui car il a l'assurance que son sujet reste bien au centre.


Mais comment ça marche ? En fait, l'ActiveTrack se sert de la caméra avant du smartphone pour capter des données et les envoyer au Ronin-SC qui les reproduit à l'identique. Le stabilisateur "apprend" ou du moins "comprend" la nature de la forme selon une logique de "Deep learning". Il sélectionne automatiquement la forme si c'est un visage à identifier ou on lui indique la forme à suivre en délimitant celle-ci sur l'écran du smartphone.


Les utilisateurs placent le smartphone sur le boîtier photo grâce à l'adaptateur de griffe (fourni), puis lancent l’application Ronin pour sélectionner le sujet à suivre automatiquement. Puis... ça marche tout seul ! Si l'Active Track ne fonctionne pas bien, c'est que votre sujet n'est pas assez distinct, va trop vite (un chat qui court !) ou que vous avez placé votre smartphone à l'envers, tête en bas ! Mais il se peut aussi que votre smartphone soit incompatible : une liste est fournie mais à mon avis, elle n'est pas du tout exhaustive.


Notez que DJI n'a rien réellement inventé, l'Active Track est finalement celui qu'on trouve sur des drones comme le Mavic 2 pro. La bonne idée est de l'avoir implémenté sur l'application du Ronin et d'avoir conçu la logique autour du smartphone, lui-même placé sur ce stabilisateur.


dji ronin-sc
Enfin, DJI a ajouté sur le Ronin-SC la fonction Force Mobile : inspiré de Force Pro, ce mode synchronise le mouvement que vous exercez sur votre mobile avec celui de la nacelle du Ronin-SC. Force Mobile est disponible sur iOS seulement (Android devrait venir). Les mouvements de la nacelle peuvent s'opérer à une distance de 20 mètres à l’aide de la nouvelle connexion Bluetooth 5.0. Si le procédé est incontestablement spectaculaire, et la nacelle très réactive, les applications ne sont pas si évidentes, excepté dans des configurations professionnelles où le maniement du stabilisateur est séparé de celui du mouvement du Gimbal qui a besoin d'être opéré à distance. Un Youtubeur a toutefois trouvé un usage comique assez intéressant à voir au début de sa vidéo...


(Test complet Gimbal DJI Ronin-SC)

Conclusion sur le Ronin-SC

Ronin-SC

Ce Gimbal signé DJI dénote un nouveau avoir-faire indiscutable de la marque avec un soin particulier apporté à la fabrication. On apprécie l'adaptabilité aux seuls appareils hybrides, permettant de réduire le poids du stabilisateur. Malgré tout, il serait faux de dire que le poids du Ronin-SC ne se sent pas. On est loin par exemple d'un ensemble Feiyu G6 Plus et compact expert qui atteint le kilo tout compris ! Là on peut dire "je le sens à peine".


Le nombre d'accessoires et le prix très agressif des deux versions du Ronin-SC (359 euros pour le modèle de base déjà très complet, 459 € pour le Combo pro), lui confèrent un atout indiscutable. Car on pouvait craindre qu'il y ait moins d'accessoires que sur le Ronin-S, moins de fonctions, ou des compromis fâcheux sur l'autonomie, or il n'en est rien. C'est même presque le contraire !


L'Active Track a une vraie utilité bien plus grande que la fonction Force Mobile, spectaculaire mais plus anecdotique à mon avis. On apprécie aussi que la molette Follow Focus soit intégrée sur la version Combo, permettant de régler le point sur certains boîtiers. Son usage reste toutefois délicat.


Des petites finitions et améliorations sont également bien vues comme le verrouillage des axes en position de transport, le repère de butée de la plaque, l'unique bouton d'allumage ou encore l'adaptabilité du smartphone.


Le Ronin-SC n'est pas sans défaut. L'équilibrage implique souvent de rééquilibrer un des axes quand on vérifie les résultats. Et parfois le résultat s'obstine à afficher que c'est mal équilibré, encore plus avec un smartphone placé sur la griffe qui est bien moins simple qu'affiché. Peut-être un problème de mise à jour du firmware ? Autre point, DJI doit toujours gérer les différents protocoles de télécommande du Start / Stop (le câble du GH4 était indisponible partout). Rien d'étonnant : la marque chinoise est toujours "victime" de la disparité des boîtiers du marché aux protocoles de télécommande différents. Autre grimace, l'application Force Mobile est compatible uniquement avec iOS. DJi a beau promettre une compatibilité Android, on est comme Saint-Thomas, car on a déjà vu des promesses de compatibilité non-honorées. Enfin, tout est en anglais, manuel et application, parfois c'est limite... Consolation, la FAQ de DJI est en français dans le texte. Ouf.


Côté concurrence, reeconnaissons qu'on ne voit pas très bien qui se hisse à la hauteur du Ronin-SC étant donné que la marque chinoise frappe fort côté fonctionnalités et tarif. Le Zhiyun Weebill LAB se rapproche du Ronin-S côté poids, compacité, et fonctionnalités, mais il accuse un écart de prix conséquent (649 euros) et concède l'absence de Roue Focus et de support pour smartphone. Pas non plus d'Active Track ni de Force mobile. En revanche le Weebill est plus oecuménique, acceptant des charges jusqu'à 3 kilos, du coup pas de crainte en cas d'évolution de son matériel photo-vidéo. Enfin le Weebill dispose d'une plus grande polyvalence de modes de préhension, le mini-trépied étant fixable de deux façons.


A choisir dans cette catégorie, le Ronin-SC l'emporte.



(Test complet Gimbal DJI Ronin-SC)

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DJI Ronin-SC

Prix fabricant : 359 Euros
 

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