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La Caisse d'épargne lance une carte bancaire à deux euros

Cette nouvelle offre bancaire permet de payer avec son smartphone, «avec Apple Pay, Paylib sans contact et Samsung Pay». LOIC VENANCE/AFP

Les clients pourront ouvrir à peu de frais un compte bancaire et bénéficier d'une carte de paiement internationale. Objectif affiché, concurrencer les banques en ligne dont le nombre de clients continue de croître.

La Caisse d'épargne lance la commercialisation de son offre à bas coût, ce lundi. Baptisée Enjoy,elle promet notamment un compte sur une application mobile, une carte de paiement Visa Classic ainsi qu'un conseiller joignable par courriel ou téléphone. Outre le règlement d'achats en magasin ou en ligne, cette nouvelle offre bancaire permet de payer avec son smartphone, «avec Apple Pay, Paylib sans contact et Samsung Pay», fait encore valoir le groupe BPCE, dont fait partie la Caisse d'Epargne, dans un communiqué du 11 septembre. Le tout pour la somme de deux euros par mois.

Le public visé: une clientèle dite autonome, à l'aise avec les outils numériques et dont les besoins en conseils sont minimes, selon Pascal Brian. «C'est une offre de conquête destinée à une clientèle qui ne connaît pas bien l'étendue des services digitaux de la Caisse d'épargne», ajoute le directeur de développement Pôle Banque de Détail Caisse d'épargne au Figaro. En quoi se différencie-t-elle vraiment de l'offre de base Visa Classic, dont la cotisation - dans le cadre d'une offre groupée de services - débute à huit euros environ par mois? Dans les faits, le nombre de service inclus est plus limité. La souscription à Enjoy ne permet pas, par exemple, d'accéder à une agence physique.

Concurrencer les banques en ligne

Pour justifier l'apparition de cette offre, la banque du groupe BPCE explique observer «une fragmentation des usages bancaires». C'est la raison pour laquelle, elle souhaite, à terme, développer cette offre digitale en y ajoutant des options. «Enjoy intervient comme une offre d'entrée de gamme, car nous préparons une gamme avec différents niveaux de service», soutient Pascal Brian. «C'est au client de choisir le niveau de services». En clair, il faudra débourser davantage pour obtenir un accès à une agence physique, relever son plafond ou autoriser un découvert. En étoffant cette offre mobile, la Caisse d'épargne espère ainsi «conquérir 550.000 nouveaux clients particuliers à horizon 2020, sur l'ensemble de la gamme».

Enjoy n'arrive pas par hasard. En novembre dernier, le Crédit Agricole a en effet annoncé le lancement d'une offre similaire, avec Eko - qui, à l'inverse de Enjoy, inclut l'accès à une agence physique dans ses services -, pour le même prix. En six mois, 50.000 comptes ont ainsi été ouverts, selon Véronique Faujour, directrice marketing du groupe Crédit agricole, citée dans les colonnes du Parisien. Pour Guillaume Clavel, fondateur du comparateur Panorabanques.com, l'objectif des banques traditionnelles est clair: «C'est clairement une contre-offensive face à l'arrivée des banques en lignes et des néobanques». Il faut dire que le nombre de clients de celles-ci continue de croître. Filiale de la Société générale, la banque en ligne Boursorama, elle, a franchi la barre de 1,5 million de clients cette année, et vise désormais deux millions de personnes d'ici à 2020. Autre enjeu de taille, cibler les jeunes. «C'est une cible intéressante pour les banques, car ils ont peu de besoins bancaires», atteste Guillaume Clavel. «On peut imaginer que les banques vont se concentrer sur des services réduits en début de relation».

«De la séduction on risque de passer à la désillusion»

Ces offres seront-elles pour autant bénéfiques pour les clients? Contacté par Le Figaro, le président de l'Association des Usagers des Banques, Serge Maître, émet quelques doutes. «Pour le consommateur, nous avons une offre qui s'inscrit dans un contexte de dématérialisation et déshumanisation de la relation bancaire», insiste-t-il. «Le souci c'est surtout lorsqu'il y aura des dérapages, et que le client devra faire à une assistance complémentaire. Cela risque de coûter un peu plus cher que prévu, et dès lors, ce n'est plus un compte low-cost. De la séduction on risque de passer à la désillusion».

Cinquante ans après l'inauguration du premier distributeur automatique de billets, la carte bancaire s'avère de plus en plus prisée par les Européens. Les paiements par carte ont en effet bondi de 11% l'an dernier, selon les dernières données de la Banques centrale européenne (BCE). Ils représentent désormais 52% des paiements scripturaux, rapporte Les Échos . En 2017, le montant total des transactions effectuées avec des cartes bancaires en France s'est établi à 564,6 milliards d'euros.

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15 commentaires
  • Odeleu

    le

    j’étais client d'une banque en ligne depuis 5 ans, CB gratis, pas de tenue de compte, zéro découvert, 50 000 euros en livrets : ils m'ont prié "d'aller voir ailleurs", "nous cessons toutes relations commerciales avec vous" dixit leur lettre recommandée et j'ai 2 mois pour ouvrir un compte ailleurs, eux, ils ferment le mien unilatéralement !!!!!!!!!!!

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