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Pape François : sa réforme à l’épreuve de la pédophilie

Cinq ans après son élection, François fait l’objet de critiques pour ses hésitations dans la lutte contre les abus sexuels commis par des prêtres.

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Publié le 10 mars 2018 à 10h13, modifié le 01 avril 2022 à 17h45

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Le pape François à Iquique (Chili), le 18 janvier 2018.

Le 16 janvier, le pape François témoignait devant quatre-vingt-dix jésuites chiliens que « la grande paix » éprouvée par lui au moment où il a compris qu’il allait être élu pape « ne [l]’a[vait] pas quitté » depuis. Deux mois plus tard, pourrait-il encore l’affirmer ? Car depuis ce premier jour du voyage qui l’a conduit au Chili et au Pérou, s’est ouverte la crise la plus violente de son pontificat, cinq ans après son élection, le 13 mars 2013.

En l’espace de trois semaines, le scandale de pédophilie qui secoue le clergé chilien depuis des années est devenu le scandale qui ébranle la figure du pape François. A l’heure des premiers bilans d’un pontificat censé remettre de l’ordre à la tête de l’Eglise, cela tombe mal. Cette affaire est d’autant plus dommageable pour François qu’elle écorne trois des marqueurs attachés à son identité de pape.

François met constamment l’accent sur la défense des faibles, des démunis, des méprisés face aux forts et aux puissants. De Lampedusa, où il fulmine contre la « mondialisation de l’indifférence » qui laisse périr les migrants en mer, au discours de Santa Cruz (Bolivie), qui enrôle l’Eglise aux côtés des « mouvements populaires », des prisons qu’il ne cesse de visiter aux « esclaves sexuels » dont il prend la défense, le pape argentin tonne contre le « Dieu argent », les trafiquants d’êtres humains et les fabricants d’armes.

Le pontife argentin a accusé des fidèles et une partie du clergé du diocèse d’Osorno, au chili, d’être manipulés par des « gauchistes »

Pourquoi, alors, ne semble-t-il pas prêt à voler au secours de simples fidèles durablement meurtris par des « puissants » de sa propre Eglise, à savoir des prêtres et des évêques ? Pourquoi, lors de son voyage au Chili, a-t-il choisi de s’afficher à plusieurs reprises en compagnie d’un évêque, Mgr Juan Barros, accusé (il s’en défend) d’avoir couvert un prêtre, le père Fernando Karadima, qui, dans le passé, agressait des jeunes confiés pour leur éducation spirituelle ?

Pourquoi n’a-t-il pas rencontré les victimes qui l’accusent ? Depuis deux ans, des fidèles et une partie du clergé du diocèse d’Osorno, dans le sud du pays, refusent d’avoir pour évêque Juan Barros. François, qui l’y a nommé, a balayé leurs demandes en les accusant d’être manipulés par des « gauchistes ».

En accordant plus de crédit à la parole d’un hiérarque qu’à celle de simples fidèles, le pape François a prêté le flanc à l’accusation de cléricalisme. A chaque discours annuel à la curie romaine, à chaque rencontre avec le clergé des pays qu’il visite, François vitupère cette tendance à considérer que, dans l’Eglise, les clercs ont une autorité supérieure aux autres croyants, prétexte pour refuser d’accorder du pouvoir aux laïcs. Pour lui, elle est facteur de sclérose.

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