"100 euros pour une soirée catastrophique", quand le réveillon d'une centaine de clients vire au cauchemar

Une heure d’attente dans le froid, une nuit debout, un service restauration pointé du doigt: plus de 156 personnes se regroupent après une soirée organisée le 31 décembre à La Crau. Ils saisissent la direction départementale de la protection des populations (DDPP).

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P.Poletto Publié le 17/01/2018 à 07:04, mis à jour le 17/01/2018 à 07:05
Des clients ont immortalisé leur repas du jour de l'an. Une soirée qu'ils n'ont pas oubliée. DR

Une (presque) gueule de bois sans manger ni boire.

Plus de quinze jours après le réveillon de la Saint-Sylvestre, pour Élisabeth, une des clientes de la soirée organisée à la salle Bleu Azur, dans la Zone artisanale de Gavary à La Crau, la pilule ne passe toujours pas. "J’ai passé mon pire réveillon".

Malgré la réservation préalablement faite auprès de l’organisateur dont la devise est "Toujours copié, jamais égalé", cette Toulonnaise et son compagnon ont terminé la soirée chez eux, peu avant minuit, devant la télévision. "On a dépensé 100 euros pour une soirée catastrophique et pour terminer dans notre canapé…"

Une heure dans le froid

Apprêtés comme beaucoup, le couple a commencé par faire, durant une heure, le pied de grue durant dans le froid avant de pouvoir rentrer. "Il fallait payer le vestiaire… "

Réservation faite au préalable, ils pensaient alors être installés à leur table pour profiter des assiettes "terre/mer" prévues au menu.

Point de table, point de chaises pour eux comme pour d’autres. Quelques mange-debout ou tables avaient été prises d’assaut. Arrivés à 21 h devant la salle, à l’intérieur à 22 heures, ils espéraient alors pouvoir se restaurer et s’amuser. "Ce fut de pire en pire. Impossible de manger ! On s’est retrouvé dans un coin de la salle, entourés par des fumeurs. Le bar réservé au ‘’snacking’’ était inaccessible. À un moment donné, j’ai demandé à une personne du personnel comment l’on pouvait faire pour manger ! Il y avait un monde fou. À 23 heures, nous avons décidé de quitter les lieux. Entre ce qui était présenté sur les flyers et la réalité, c’était totalement différent", dénonce-t-elle.

C’est en quittant les lieux, sur le parking, que le couple s’est aperçu qu’ils n’étaient pas les seuls déçus… "Manger à volonté ne signifie pas manger debout ! Comment même imaginer poser un verre ou une assiette quelque part sans table ?", relève Élisabeth.

Courrier adressé à la DDPP

Ils sont aujourd’hui 156 "réveillonneurs" à s’être regroupés pour faire part de leur colère. Des courriers ont été adressés à la direction départementale de la protection des populations (DDPP).

Sur les réseaux sociaux, les commentaires se sont multipliés quant aux multiples dysfonctionnements rencontrés lors de la soirée. Ce soir-là, tout semblait pourtant réuni pour que la fête batte son plein.

Les affiches annonçaient "La fiesta toute la nuit", "Une restauration non-stop et à volonté". Une navette ATE de transport payant avait même été mise en place afin d’assurer la sécurité des consommateurs. Indemnisation Quant à l’indemnisation proposée par la direction (un repas à 20 euros), la Toulonnaise ne veut pas en entendre parler. "On était venu pour s’amuser - la musique était d’ailleurs très bonne -, mais tout a été gâché. Nous avons fini l’année 2017 chez nous devant une émission de télé. Heureusement que j’avais du bon foie gras…", termine-t-elle.

La direction s'explique: " Nous avons été débordés !"

Sur le site Facebook d’ATE Association tout événement, dès le 2 janvier, un message d’excuses est posé. Bernard Baheux reconnaît avoir été "débordé par l’afflux de clients. Nous aurions dû doubler les vestiaires qui ont occasionné l’attente de plus d’une heure". Selon la direction, l’alimentation et les boissons étaient là "en bonne quantité. Mais nous n’avions pas prévu que 600 personnes souhaiteraient manger à la même heure (...) ce qui a provoqué une désorganisation du service".

Le responsable nous précise également qu’il s’agissait d’une soirée "en mode cocktail dînatoire". Sur l’absence de tables - ou du moins en nombre suffisant -, il affirme que la publicité faite autour de l’événement était claire mais il admet : "Notre clientèle n’est pas habituée à ce mode de service car tous les week ends nous recevons à table et à l’assiette".

Il faut noter qu’il était précisé sur les flyers "assiettes terre et mer". Sur la quantité l’une des responsables nous a assuré que les quantités de nourriture commandées étaient prévues pour 1.000 personnes. "Ce soir-là, il y avait donc suffisamment à manger puisque nous avons fait 600 entrées" souligne Aline Thomas (ATE).

M. Baheux nous indique également avoir proposé en terme de dédommagement "un repas offert à la date souhaitée". Un repas à 20 euros - au prix habituel - et non à 50 euros le tarif réglé pour la soirée de la Saint-Sylvestre, pourquoi ? "Le soir du réveillon, notre clientèle a tout de même profité de nombreux gadgets (bague lumineuse, lunettes et de chapeaux) ! Nous avons offert une bouteille d’alcool pour quatre personnes", commente Mme Thomas.

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Var-Matin

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