Remonter l'Amazone de Belém à Manáos

Lundi 1 mai 2017 à 14h18

Vous recherchez une aventure originale qui sorte des sentiers battus ? Alors pourquoi ne pas envisager une remontée de l’Amazone de Belém à Manáos. Plusieurs solutions sont possibles, mais la plus insolite, celle qui vous fera découvrir non seulement des paysages et des villages typiques mais aussi un peuple accueillant, est de le faire sur un bateau de ligne, un de ceux qu’empruntent les locaux pour se déplacer sur le fleuve.

Belém la ville de départ

La capitale de l’état du Para, Belém est située sur la rivière Guama dans la baie de Guajará sur l'estuaire des fleuves Rio Tocantins et Rio Pará. Elle est séparée du Delta de l’Amazone par l’île de Marajó. C’est une ville importante qui a vu sa population grandir rapidement pour devenir avec plus de 1,4 millions d’habitants la deuxième ville du Nord Brésil après Manàos. De par sa situation géographique (01°27’ S, 48°30’W), elle a un climat équatorial sans saison sèche avec une température relativement constante autour 30°C et des précipitations qui peuvent être importantes de janvier à mai (entre 300 et 400 mm d’eau) pour se stabiliser en moyenne à 120 mm de juin à décembre.

Visiter Belém et ses environs

La ville de Belém mérite une longue visite qui vous permettra de découvrir ses avenues bordées de manguiers géants, ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle "la cité des manguiers", ses marchés, ses musées et ses nombreux commerces de rue. A ne pas manquer, le marché (Ver o Peso) situé au bord du fleuve, en particulier celui aux poissons et aux plantes médicinales, censées tout guérir, voire plus. L’arrivée des bateaux de pêche est également un spectacle impressionnant. Ce quartier a été entièrement rénové et de nombreux restaurants et boutiques s’y sont installés. Lorsque vous aurez exploré toutes les richesses de cette ville, y compris son fort (Forte do Predépio), vous pouvez vous rendre à l’Amazone Bioparque situé à une dizaine de kilomètre. Là, vous pourrez découvrir une faune et une flore riches qui résument les paysages amazoniens. Si vous êtes « lève tôt » (4h du matin) ne manquez pas l’île aux perroquets, leur réveil est un beau spectacle. Sur le fleuve au large de Belém, il y a une cinquantaine d’îles plus ou moins grandes dont la majorité est sauvage et inhabitée. Si vous recherchez les plages, choisissez Mosqueiro encore appelée « l’île de l’amour » qui offre 18 plages de sable fin. Plus dépaysant, l’île de Marajo, d’une superficie d’environ 40.000 km², voisine de celle de la Suisse, mérite que l’on s’y attarde. Pour s’y rendre des bateaux réguliers partent de Belém, comptez 3 heures de traversée. Sur cette île, la plus grande au monde entourée d’eau douce, vous découvrirez des plages de sable fin sur la côte orientale alors que la majeure partie de la côte occidentale est recouverte d’une forêt dense souvent inaccessible. La faune, surtout des oiseaux, est importante et variée : perroquets, flamants roses, échassiers… ainsi que les ibis rouges (guaras), symbole de l'île. Mais il y a aussi des reptiles comme les grands anacondas et d’autres espèces comme le bothrops considéré comme très dangereux. Côté mammifères, ce sont les singes qui dominent. La ville principale, considérée comme la capitale, est Soure (environ 20.000 habitants). La population de l’île vit principalement de l’élevage des buffles, de la pêche et de l’agriculture. Le buffle est utilisé aussi bien pour se déplacer que pour traverser la mangrove ou encore comme monture par la police, ce qui peut surprendre la première fois.

L’Amazone de Belém à Manáos

Pour remonter de Belém à Manáos, le moyen le plus dépaysant est d’emprunter un bateau local. C’est ce que font les locaux pour rejoindre les villages situés au bord du fleuve. Ne vous attendez pas à une croisière grand luxe ; vous avez le choix entre le hamac ou une cabine appelée pompeusement suite mais qui dispose au minimum de deux lits superposés, d’une douche et de la climatisation. Sur le bateau que nous avons pris, sur les 250 places, il n’y avait que 6 cabines de 2 lits. La remontée dure plusieurs jours et vous vivez aux rythmes de la vie à bord, des escales et de la diversité des paysages.

Manáos ville d’arrivée

Là, nous changeons d’état, on quitte le Para pour celui de l’Amazonas tout en gardant le même climat équatorial. Manáos, porte d’entrée de la forêt amazonienne, avec pratiquement 2 millions d’habitants en est la capitale. A la grande époque de l’industrie du pneumatique (fin du XIXe), Manáos se lance dans la récolte du latex (matériau de base du caoutchouc), elle connaît alors un grand développement économique et culturel grâce aux capitaux venus principalement d’Europe. Mais en 1876, un explorateur britannique (H. A. Wickham) rapporta une grande quantité de graines à partir desquelles les agronomes réussirent à faire pousser des hévéas en serre. Au début du XXe siècle, la culture intensive de ces arbres en Malaisie et Indonésie où ils avaient été transplantés et la production de latex qui en découlait, mirent fin brutalement aux productions de Manáos devenues trop chères. Toutefois de son passé, elle a gardé des monuments comme le théâtre (Teatro Amazonas) qui dispose de sept cents places et a été construit avec des briques importées d'Europe, des verres français, du marbre italien et des tuiles d'Alsace ou le marché municipal ainsi que le port flottant. Vous pouvez aussi visiter le jardin botanique (espèces végétales et animales), le parc municipal du Mindu, le parc animalier et il faut voir la rencontre des eaux. Ce phénomène naturel est produit par la confluence des eaux noires du fleuve Negro avec les eaux beiges du fleuve Solimões, qui se rejoignent pour former le fleuve Amazone. Sur une longueur de six kilomètres, les eaux des deux fleuves coulent conjointement sans se mélanger. Ce phénomène est dû à l'écart de température entre les eaux et à la vitesse de leur courant.  

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l'atout voyage et évasion de l'équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l'actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne. Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant Ros
Sophie Savant Ros
Sophie Savant Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l'édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com. Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l'Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
François Tregouet
François Tregouet
François Tregouet
Depuis toujours, François est passionné de voile en général et de multicoques en particulier. En croisière ou en course, de l’Europe à l’Australie, il ne les délaisse que lorsque le règlement l’exige : Mini-transat, Fastnet, Giraglia… Jamais rassasié de nouveautés, il a assisté à la plupart des salons sur les cinq continents. Depuis 2018 il se consacre entièrement à la rédaction et à l’information, notamment pour Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s'est toujours intéressé à l'équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l'auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d'occasion et qui décrivent non seulement l'évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son Targa 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…