Que faire des ruines de l’église de Bas-Caraquet, incendiée fin juin? Le comité de sauvegarde de l’édifice souhaite rebâtir une structure à partir des murs de pierres encore debout. La population se montre partagée.

Avant d’aller de l’avant avec un quelconque projet, les responsables du comité souhaitaient connaître la position des résidents du village. Ils les ont conviés à une rencontre publique, dimanche après-midi.

Une centaine de personnes ont participé. Cette réunion d’information a eu pour mérite de clarifier les intentions de l’organisme.

«Depuis quelque temps, j’entends toutes sortes de choses comme quoi on veut reconstruire notre église à l’identique. D’autres me demandent ce qu’on veut faire exactement. Il fallait remettre les pendules à l’heure», explique le docteur Gilbert Blanchard, président de la campagne de financement au sein du comité.

Lui et les autres membres garantissent ne pas avoir les mêmes ambitions que Nazaire Dugas, le bâtisseur de l’édifice religieux. Ils rêvent d’une structure qui serait à la fois lieu de culte et salle multifonctionnelle.

«Si ce n’est pas qu’une église, on peut espérer obtenir des subventions des gouvernements provincial et fédéral. Je rencontre d’ailleurs le député Serge Cormier (de la circonscription Acadie-Bathurst, NDLR), prochainement», révèle Lucie LeBouthillier, la présidente du comité.

Un projet de 3 millions $

Ce projet est-il concevable en incluant les ruines dans les plans? Impossible de l’affirmer avec certitude pour le moment, mais les premières indications sont encourageantes. Au cours des dernières semaines, des experts en ingénierie d’Halifax sont venus à Bas-Caraquet.

«Ils ont procédé à une inspection visuelle. Les murs paraissent solides», renseigne Mme LeBouthillier.

Les professionnels reviendront début septembre pour un examen plus approfondi.

«Cette fois, ils regarderont les pierres, ainsi que les surfaces intérieures et extérieures. Dans ces conditions, ils pourront aussi nous donner un aperçu de ce qu’on peut faire et nous dire combien ça coûtera.»

La question financière est essentielle pour le comité. Le Dr Blanchard prévient: «Oui, on veut sauver l’église, mais pas à n’importe quel prix.» Un projet de 2,5 millions$, voire 3 millions$ serait envisageable, mais pas au-delà.

Selon les dires de Lucie LeBouthillier, les assurances vont rembourser 2,5 millions$ pour compenser la perte de l’édifice ravagé par les flammes.

«Ils nous ont parlé de 2 millions$ pour le bâtiment et 500 000$ pour la destruction de l’ameublement intérieur.»

Les idées du comité séduisent.

«On est capable, on peut y arriver. Mais uniquement si on est tous ensemble. Je ne veux pas que ce sujet nous divise», témoigne Suzanne Lanteigne.

Sur ce point, rien n’est gagné. Tout le monde ne se montre pas emballé. Certains résidents préféreraient que les restes de l’église soient rasés et qu’une autre plus modeste prenne la place. Gilles Thériault pense ainsi.

«Il faut être réaliste. On n’a pas les moyens financiers de se lancer dans un truc comme ça.»

À défaut de susciter l’unanimité, le Comité de sauvegarde de l’église de Bas-Caraquet entend poursuivre sur sa lancée.

«Nous avons reçu des messages mitigés, reconnaissait Lucie LeBouthillier, dimanche après-midi, en fin de réunion. Nous allons continuer à explorer notre option. Nous reviendrons ensuite auprès de la population pour leur présenter des ébauches plus concrètes et des idées de coûts. Il sera temps de trancher à ce moment-là.»

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