Logement étudiant : « ça fait plus d’un mois que je cherche à Toulouse »
Chaque année, à quelques semaines de la rentrée universitaire, de nombreux étudiants peinent encore à trouver un logement à Toulouse où ils sont plus de 80 000 à loger durant leurs études. Témoignage.
C’est chaque été le même casse-tête pour des centaines d’étudiants qui, pour une raison ou une autre, se retrouvent sans solution de logement à quelques semaines de la rentrée universitaire à Toulouse.
Certains jouent parfois de malchance, mais la réponse des loueurs privés n’est pas toujours immédiate pour les jeunes diplômés impatients de se loger.
Après avoir lâché son appartement toulousain, en avril dernier, pour effectuer un stage à l’étranger, Yasmine, une étudiante revenue depuis à Toulouse pour sa deuxième année de Master, connaît toutes les difficultés du monde à retrouver un logement. Pour l’heure, elle ne cible quasiment que des offres sur le site internet leboncoin.
« Qu’une seule réponse… »
« Quand je suis partie à l’étranger, je ne voulais pas continuer à payer mon appartement pendant plusieurs mois, donc je l’ai laissé, explique l’étudiante en robotique à l’UPSSITECH (école d’ingénieurs de l’université Toulouse 3 Paul Sabatier). Je suis revenue cette semaine à Toulouse mais ça fait depuis le mois de juillet que je cherche un logement. Mais sur 30 emails envoyés aux loueurs, je n’ai reçu qu’une seule réponse. »
Un budget de 580 euros
Avec un budget « de 580 euros, maximum », assure Yasmine, la jeune femme âgée de 22 ans souhaite, pour l’heure, « éviter les agences immobilières qui prennent souvent des honoraires importants ».
L’étudiante « préfère passer par des particuliers ». « J’ai peut-être trop d’exigences, poursuit-elle, mais je cherche un appartement de 25 m2, dans l’idéal situé près de la ligne B du métro ou du bus 34, mais c’est très demandé ».
Selon Yasmine, la fréquence des annonces sur internet marque une « forte baisse depuis le début du mois d’août ». De quoi lui mettre davantage la pression alors qu’elle fait sa rentrée à l’UPSSITECH le 2 septembre. « Actuellement, je suis logée chez une amie qui a bien voulu m’héberger, mais je ne vaux pas abuser de son hospitalité. »
La question du logement étudiant
La ville de Toulouse manque-t-elle de logements pour les étudiants ? La question est sans cesse d’actualité, alors que la Ville rose voit chaque année l’attractivité de son offre universitaire grossir. Résultat, en dix ans, Toulouse Métropole a accueilli près de 30 000 étudiants supplémentaires. Ils sont plus de 110 000 jeunes à poursuivre leurs études à Toulouse.
« La ville compte environ 83 000 étudiants vivant de façon régulière sur son territoire parmi les 115 000 inscrits, soit plus de 32 000 étudiants provenant des territoires et intercommunalités voisines, habitant parfois encore au domicile de leurs parents », note dans son observatoire du logement étudiant 2022 l’Agence d’urbanisme et d’aménagement Toulouse aire métropolitaine (AUAT).
Un studio en priorité
L’enquête porte sur quatorze intercommunalités de l’académie de Toulouse, où l’on recense 32 000 logements étudiants. Mais les exigences des étudiants en quête d’un toit ont changé. Le site de location et colocation LocService.fr, qui publie son indice 2022, estime que « sur l’ensemble des demandes de locataires étudiants analysées, une majorité (55 %) recherche en priorité un studio ou un appartement T1 (une pièce). L’appartement avec une chambre (T2) est le choix de 19 % d’étudiants ».
Ce n’est pourtant pas la diversité de l’offre qui manque à l’appel : c’est notamment le cas des cités U, résidences Crous, résidences gérées par les bailleurs sociaux, résidences services privées, les foyers publics ou privés, les résidences école, les internats et les foyers de jeunes travailleurs…
Les étudiants, une population qui augmente à Toulouse
Qui dit plus d’étudiants à Toulouse et dans l’aire métropolitaine, dit plus de logements. Un enjeu de taille pour les collectivités territoriales. « En 6 ans, relèvent les derniers chiffres de l’Agence d’urbanisme et d’aménagement Toulouse aire métropolitaine (AUAT), les effectifs se sont accrus de 15 % sur l’ensemble du périmètre d’observation, soit 18 000 étudiants supplémentaires. En volume, près de 80 % de cette croissance s’est réalisée sur la métropole toulousaine (14 000 étudiants supplémentaires sur la période) ». La tendance, note l’AUAT, n’est pas franchement à la colocation, même si le phénomène gagne du terrain. « Près de la moitié des étudiants décohabitants vivent seuls dans leur logement, explique l’Agence. Environ 15 % résideraient en colocation, tendance qui semble s’accentuer, en lien notamment avec un désir croissant de vie collective et partagée et le souhait de disposer d’un logement moins onéreux ».
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