Micamac. Voilà une bande bien connue des Concarnois et Concarnoises. Difficile de ne pas connaître ce groupe de musiques andines et celtiques, qui existe depuis 49 ans et joue tous les jours de 11 h à 19 h, chaque été, dans la Ville close. Presque 50 ans d’existence, peu de groupes peuvent se prévaloir d’une telle endurance. Depuis son premier concert en 1975 dans la Ville close, Micamac n’a raté que trois saisons. « Il y a eu une année où on n’a pas joué, et puis deux étés qui sont passés à l’as avec la Covid », précise Michel Fièvre, chanteur et flûtiste. Il est le plus ancien des membres actuels du groupe, qu’il a rejoint en 1989.
Un public de fidèles qui viennent tous les jours
Autant d’années sur le même lieu de concert, la demi-lune, cette partie triangulaire située entre les deux portes d’entrée de la Ville close, donnent, forcément, des histoires à raconter. Membres plus vieux ou derniers arrivés partagent leurs anecdotes sur leur cher public. « Il y a ceux qui viennent tous les jours, pendant toute la saison et ceux qui nous font des cadeaux », apprécie Marcelle Carot, violoncelliste, chanteuse et percussionniste. « Vous vous souvenez de celui avec son chapeau à la Dallas ? », sourit Roland Petit, flûtiste, chanteur et percussionniste. « Il s’asseyait avant que la musique commence et attendait le premier morceau. Dès qu’on commençait à jouer, il partait. Il fallait qu’il entende le début, puis il partait ».
Fan de Micamac de père en fils
Tous affichent un sourire reconnaissant à l’évocation de cette dame âgée qui leur apportait quotidiennement, il y a quelques années, des gâteaux ou des fruits. Elle ne vient plus désormais. « Une fois, un père de famille est venu nous voir. Il nous racontait qu’il était venu ici gamin, et que maintenant il venait avec ses enfants. Cinquante ans, c’est presque trois générations ! Il n’y a pas de frontière entre nous et le public », s’enthousiasme Anthony Fayot, guitariste et chanteur.
En 50 ans, le groupe a connu des tensions, des décès aussi. « Ce n’est pas toujours évident, un groupe qui dure aussi longtemps. On recrute les nouveaux membres par affinités. Cela crée des choses différentes à chaque fois. L’arrivée de Marcelle avec son violoncelle, par exemple, change nos créations. À une époque on avait des accordéons », raconte Michel Fièvre.
Une grosse fête pour les 50 ans ?
La création musicale du groupe a en effet beaucoup évolué au fil des décennies. Si les dix premières années sont 100 % sud-américaines, avec le temps Micamac s’est emparé des musiques celtiques - irlandaises ou bretonnes. « Dès le départ, nous nous sommes inscrits comme un groupe entre deux continents », commente Michel Fièvre. En dehors des concerts, Micamac est beaucoup intervenu dans les établissements pénitentiaires dans les années 1990.
En milieu scolaire, le groupe se sert de la musique comme une métaphore de l’histoire du continent sud-américain. Flûtes de pan ou kena, petite guitare appelée charango ou bombo (un tambour) résonnent donc bien après l’été et le départ des vacanciers. Le cinquantième anniversaire, c’est l’année prochaine, en 2023. « On va marquer le coup », promet Anthony Fayot, qui rêve d’une « grosse teuf ». « Et pour les 100 ans, on verra… », plaisante Michel Fièvre. Un centenaire « micamacien », on voudrait voir ça.