- Pierre Colin
Messes et Motets
Pierre Colin : Missa Estans assis, Magnificat Septimi Toni, Missa Ava gloriosa et une sélection de motets. La Note Brève, Simon Gallot (basse et direction).
Né dix ans après Claude Lejeune, dont le rayonnement a traversé les siècles jusqu’à influencer Olivier Messiaen, Pierre Colin (1538-1572) n’a pas connu la même fortune posthume. Si le nom de ce représentant de la Renaissance française désigne une rue à Autun (Saône-et-Loire), non loin de la cathédrale où il a exercé les fonctions de chantre, il apparaît pour la première fois au fronton d’un disque avec la monographie très soignée que lui consacre l’ensemble La Note Brève, quintette vocal à l’aise avec les polyphonies colorées. Des deux messes au programme, la Missa Estans assis paraît la plus accessible à l’auditeur d’aujourd’hui, par un propos expressif toujours évident. Plus ouvragés mais aussi élégants que le Magnificat, les motets parleront davantage aux spécialistes. Interprétée à l’orgue, une chanson de jeunesse complète ce tour d’horizon pour nous permettre, explique la notice, « d’imaginer le vieux maître de chapelle à la fin de sa carrière ». Vieux ? Pierre Colin est mort à 34 ans. Pierre Gervasoni
1 CD Paraty.
- Kenny Wollesen et Ned Ferm
Heart in Hand
Avec ses mélodies qui ont pour point commun leur clarté dans l’écriture, l’album Heart in Hand, enregistré par un quartette dirigé par Kenny Wollesen et Ned Ferm, mène en une suite de tranquilles paysages musicaux. Les deux Américains, multi-instrumentistes, Wollesen à la batterie, aux claviers, au vibraphone, et Ferm au saxophone, flûte, clarinette, violon et claviers, sont accompagnés par deux Danois, le guitariste Rune Kjeldsen et le contrebassiste Anders Christensen. Tous dans une attention au son d’ensemble, à créer de subtils liens dans le jeu entre improvisation jazz et composition. Six sont de Wollesen (de courts intermèdes un rien planant et le thème titre), cinq de Ferm (dont Barn Dance et Finding Dorian), le disque commençant et se terminant par un standard, respectivement Sonny Boy et Oh, What A Beautiful Mornin’. De l’ensemble se dégage un charme constant, invitation musicienne vers l’imaginaire. Sylvain Siclier
1 CD Stunt Records/UVM Distribution.
- Neil Young and Promise of The Real
Noise & Flowers
Un mois après la publication de Toast, album enregistré en 2001 par Neil Young avec son groupe Crazy Horse et longtemps mis de côté, voici Noise & Flowers. Cette fois avec une autre formation, Promise of The Real, qui collabore régulièrement avec Young depuis 2015. Il s’agit d’un recueil d’extraits de concerts qui ont eu lieu durant une courte tournée de neuf dates dans les premières semaines de l’été 2019. Dans le livret de pochette, Young indique que durant cette tournée, « chaque note a été jouée pour notre grand ami en musique, Elliot ». Soit Elliot Roberts, manager de Young depuis la fin des années 1960, qui était mort, le 21 juin 2019, quelques jours avant le début de la tournée. Le savoir conduit peut-être à ressentir plus d’émotion à l’écoute de Young et ses camarades, plutôt emportés dans une approche rock (Mr Soul, Alabama, Rockin’in A Free World, le sombre blues On The Beach, Fuckin’Up en conclusion rageuse), avec quelques apaisements country folks (Helpless, Comes A Time, Are You Ready for The Country ?). S. Si.
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