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Julien Bayou, la contre-attaque

Julien Bayou le 10 septembre 2022.
Julien Bayou le 10 septembre 2022. © MPP/SIPA
Laurence Ferrari , Mis à jour le

Retour sur la polémique Julien Bayou. Il a démissionné de son poste de secrétaire national des Verts et de président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale après avoir été accusé d'avoir brisé la santé morale de son ex-compagne.

Lâchés par Sandrine Rousseau sur le plateau de « C à vous » le 19 septembre dernier, les propos l’accusant d’avoir brisé la santé morale de son ex-compagne jusqu’à la pousser aux portes du suicide l’ont mis K.O debout. Broyé par la pression, Julien Bayou ne semblait avoir le choix qu’entre la honte et le déshonneur. Après avoir clamé son attachement à la lutte contre les violences faites aux femmes, comment sauver la face ? Il démissionne de son poste de secrétaire national des Verts et de président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale.

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Fermez le ban ? Pas vraiment, car à peine la tempête médiatique passé, on a vu le nouveau paria tenter d’orchestrer sa réhabilitation.Dans une conférence de presse, c’est son avocate, Me Marie Dosé qui monte au front, dénonçant  « une instrumentalisation politique » à la veille d’un congrès des écologistes prévu en fin d'année. « L'ambition politicienne ne saurait justifier toutes les croisades », martèle-t-elle.

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Dans le viseur : Sandrine Rousseau, accusée à demi-mots d’avoir voulu par ses accusations éliminer son rival. Un agenda caché que cette dernière réfute vigoureusement, plaçant son combat pour les femmes au-dessus de toute ambition. Alors Bayou, bourreau ou victime ? Lynché en public, le député écolo est déjà condamné sur les réseaux sociaux, alors que, contrairement à l’affaire mettant en cause Adrien Quatennens, aucune main courante n’a été déposée. Et le voici soumis à un tribunal médiatique plus prompt que la justice à aucun moment sollicitée. Même la cellule interne d'EELV dédiée aux violences et au harcèlement sexuel a refusé de l’auditionner alors qu’il l’avait réclamé  à quatre reprises. Et pourtant, il en connaissait parfaitement les rouages.

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Etre irréprochable devient un credo rassembleur

Si de tels comités ont été créés chez les Verts ou à la France Insoumise, ce serait, dit-on, pour contrecarrer les lenteurs du système judiciaire. Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti bondit : «  Stop à la justice privée ». Lui comme d’autres s’interrogent sur la finalité de ces instances partisanes : ne servent-elles pas surtout à contourner le circuit judiciaire ?  Ou comment étouffer les affaires en lavant son linge sale en famille… L’idée de créer des structures indépendantes pour échapper à l’emprise et l’omerta qui règnent au sein des chapelles politiques fait pourtant son chemin. Aucune formation politique ne s’épargne ces questionnements. Les LR réfléchissent d’ailleurs à une formule qui permettrait de faire remonter en interne ce type d’informations explosives mettant en cause des comportements plus que déplacés. Le sénateur Bruno Retailleau souligne à ce titre le devoir d’exemplarité des partis. A l’heure où la vague #MeToo atteint les élus, être irréprochable devient un credo rassembleur. 

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