(Tegucigalpa) Le Honduras a envoyé dimanche plus de 600 policiers aux frontières avec le Salvador, le Guatemala et le Nicaragua dans le cadre de l’état d’urgence décrété jeudi face à l’augmentation des activités des bandes criminelles, a indiqué à l’AFP la Police militaire (PMOP).

« Conformément à l’ordre émis par la présidente de la République et dans le cadre du Plan global de sécurité, plus de 600 policiers militaires sont partis aujourd’hui renforcer les opérations de sécurité aux points frontaliers », a indiqué le porte-parole de la PMOP, Mario Rivera.

Cette unité, composée d’éléments issus de l’armée, avait été créée par le gouvernement précédent.  

Ces renforts visent à « empêcher l’entrée » dans le pays « de membres de structures criminelles » en provenance des pays voisins et notamment du Salvador, a expliqué le porte-parole.  

La « guerre » contre les gangs menée par le président salvadorien Nayib Bukele a conduit à la détention depuis le début de l’année de quelque 58 000 personnes.  

Les renforts au Honduras ont été envoyés dans les départements de Choluteca, Valle (sud), La Paz, Intibuca, Ocotepeque (ouest), Santa Barbara, Cortés (nord-ouest), El Paraiso et Gracias a Dios (est), selon M. Rivera, qui a assuré qu’ils « resteront en place indéfiniment ».

La présidente du Honduras Xiomara Castro a décrété jeudi l’état d’urgence, afin, selon elle, de renforcer la stratégie du gouvernement « de récupération immédiate des territoires de non-droit ».

Le directeur de la police, Gustavo Sanchez, avait indiqué qu’au moins 20 000 agents seraient mobilisés dans le cadre de cette mesure, intervenue quelques jours après que des centaines de chauffeurs de bus ont manifesté dans la capitale contre les extorsions des gangs.  

Quelque 400 travailleurs du secteur des transports ont été tués depuis le début de l’année dans ce cadre, selon des dirigeants syndicaux.

Le Honduras est au cœur du « triangle de la mort », une zone de l’Amérique centrale minée par la violence, la pauvreté et la corruption. Les bandes criminelles, appelées « maras », y font régner la terreur, ainsi qu’au Salvador et au Guatemala.