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Emmanuel Macron en visite officielle aux Etats-Unis pour ressouder les relations franco-américaines

Le président français est arrivé mardi soir à Washington pour une visite d’Etat qui mêlera les fastes de la Maison Blanche aux discussions stratégiques avec Joe Biden sur le protectionnisme commercial des Etats-Unis et sur la guerre en Ukraine.

Le Monde avec AFP

Publié le 30 novembre 2022 à 04h34, modifié le 30 novembre 2022 à 05h59

Temps de Lecture 3 min.

Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron à leur arrivée à la base militaire d’Andrews, en banlieue de Washington, le 29 novembre 2022.

Emmanuel Macron commence, mercredi 30 novembre, sa visite d’Etat de trois jours aux Etats-Unis pour ce qui devrait sceller, après une grave crise diplomatique entre les deux proches alliés, la réconciliation bilatérale malgré quelques remous autour du protectionnisme commercial américain.

« USA ! Un moment pour célébrer l’amitié entre nos deux pays. Un moment pour progresser ensemble dans une période de grands défis », a-t-il tweeté, en anglais, peu après son arrivée mardi vers 19 h 40 (1 h 40 mercredi matin à Paris) à la base militaire d’Andrews, en banlieue de Washington.

Le président français entend évoquer avec son homologue américain Joe Biden le plan massif de soutien à la transition énergétique – Inflation Reduction Act (IRA) – qui accorde de généreuses subventions aux véhicules électriques, batteries ou énergies renouvelables à condition qu’ils soient « made in America ».

Devant des grands patrons des deux pays reçus à déjeuner à l’Elysée juste avant de partir, Emmanuel Macron a estimé, selon la présidence, que cette loi allait « dans la bonne voie, au profit de la transition écologique », mais comportait « des mesures protectionnistes qui posent de forts enjeux aux industriels européens ».

Arracher des « exemptions »

« Pour y faire face, il a insisté sur l’importance d’une réponse européenne concertée et l’adoption d’un “Buy European Act” », qui donnerait, aussi, la priorité aux produits fabriqués sur le Vieux Continent, ont rapporté ses services.

Si Paris a évoqué ces derniers jours la possibilité d’arracher des « exemptions » à l’IRA pour quelques industries européennes, on sait aussi que cela ne changera pas l’architecture de ce plan crucial pour le bilan de Joe Biden.

D’autant que ces exceptions demeurent très hypothétiques. « Pour l’instant, nous sommes dans une phase d’écoute pour bien comprendre les inquiétudes de nos partenaires européens », a dit, mardi, à des journalistes français, un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, laissant entendre qu’il ne fallait pas s’attendre à des décisions concrètes durant cette visite. Il a assuré que ce plan était aussi favorable pour l’économie européenne que pour l’économie américaine. « Les investissements dans l’énergie propre » vont « bénéficier à tous », a-t-il plaidé.

Joe Biden lui-même ne semble pas d’humeur à s’excuser pour ses mesures en faveur de l’industrie des Etats-Unis qui doivent permettre de « ne plus être pris en otages » par d’autres pays, a-t-il prévenu, mardi, en visitant une usine de puces électroniques dans l’Etat du Michigan.

Ces frictions ne devraient en tout cas pas gâcher la fête de cette visite d’Etat, la deuxième pour Emmanuel Macron qui fut déjà l’invité d’honneur de Donald Trump en 2018. « Il s’agit de faire honneur à notre plus vieil allié », a dit John Kirby. « La France est littéralement l’un des fils dont est tissée notre nation », a-t-il ajouté, en multipliant les superlatifs à l’égard du « leadership », de « l’expérience » et de « la sagesse » d’Emmanuel Macron qui a notamment, aux yeux du gouvernement américain, l’avantage de la « longévité » dans ses fonctions par rapport à un chancelier allemand ou un premier ministre britannique arrivés plus récemment au pouvoir.

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Cela marque un changement d’ambiance depuis la colère française qui a surgi il y a un peu plus d’un an. En septembre 2021, les Etats-Unis annonçaient une nouvelle alliance, Aukus, avec l’Australie et le Royaume-Uni, suscitant l’ire de la France qui se voyait tenue à l’écart de la stratégie américaine pour la région-clé Asie-Pacifique et perdait, au passage, un mégacontrat pour vendre des sous-marins à Canberra.

Lire le récit : Article réservé à nos abonnés Entre Biden et Macron, une difficile réconciliation après l’accord Aukus

Depuis, Washington a multiplié les gestes pour apaiser son allié. « Le niveau de coopération, sa profondeur, est assez remarquable quand on pense à l’état des relations il y a environ un an », a estimé John Kirby.

« Au cours de la dernière année, la France a été littéralement au cœur de chacune des questions de sécurité nationale qui comptent pour les Américains et pour nos alliés », a-t-il insisté, évoquant un partenariat « résolument tourné vers l’avenir ».

Dîner privé, bureau Ovale et Nouvelle-Orléans

Mercredi, après avoir parlé de coopération spatiale avec la vice-présidente Kamala Harris en présence des astronautes français Thomas Pesquet et Sophie Adenot, d’environnement avec des parlementaires américains et de nucléaire civil avec des acteurs de la filière, le chef de l’Etat s’adressera à la communauté française puis retrouvera, en compagnie de son épouse Brigitte Macron, Joe et Jill Biden pour un « dîner privé ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron visite les Etats-Unis en allié non aligné

Jeudi, c’est dans un cadre beaucoup plus solennel, bien que festif, qu’Emmanuel Macron sera reçu à la Maison Blanche, fraîchement parée des décorations et illuminations mises en place pour les fêtes de fin d’année. Entre les sapins de Noël et les figurines, il sera accueilli par son homologue américain lors d’une cérémonie scandée par vingt et un coups de canon et par les hymnes.

Les drapeaux français et américain ornent le bâtiment du bureau exécutif Eisenhower, à côté de la Maison Blanche, pour la visite d’Etat du président français Emmanuel Macron à Washington, le 29 novembre 2022.

Après un entretien dans le huis clos du bureau Ovale, une conférence de presse conjointe et une réunion avec les dirigeants du Congrès américain, viendra le moment fastueux du dîner d’Etat. Sous une tente dressée dans les jardins de la Maison Blanche, il sera animé par Jon Batiste, chanteur et compositeur mais aussi personnalité engagée dans la défense des droits des Afro-Américains. Ce jazzman qui navigue entre la pop et la soul est un pilier de la scène musicale de la Nouvelle-Orléans, la ville de Louisiane jadis française où Emmanuel Macron se rendra vendredi pour une visite dédiée à la francophonie, en présence du cinéaste Claude Lelouch et du danseur et chorégraphe Benjamin Millepied.

Au-delà des questions commerciales, le rendez-vous américain doit permettre aux présidents des deux pays alliés d’afficher leur unité dans le soutien à l’Ukraine et, peut-être, d’esquisser un message commun en faveur de l’idée de négociations, à terme, pour mettre fin à la guerre lancée par la Russie – un thème cher au chef de l’Etat français que certains, à Washington, commencent aussi à défendre.

Le Monde avec AFP

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