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A deux pas de Westminster, un repaire de lobbys ultraconservateurs

Au 55, Tufton Street, à Londres, le siège des plus influents incubateurs d’idées ultralibéraux britanniques a été pris pour cible par des militants écologistes. Mettant en lumière leur rôle occulte auprès du parti tory.

Par  (Londres, correspondante)

Publié le 02 décembre 2022 à 02h22, modifié le 02 décembre 2022 à 02h22

Temps de Lecture 3 min.

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La façade du 55, Tufton Street, à Londres, repeinte en orange par les activistes de Just Stop Oil, le 25 octobre 2022.

LETTRE DE LONDRES

C’est une discrète adresse au cœur de Londres, à quelques centaines de mètres du palais de Westminster et de Downing Street, à deux pas du siège du Parti conservateur ou de la très sélect Westminster School, une école privée à 40 000 livres sterling (plus de 46 000 euros) l’année. Ces derniers temps, le 55, Tufton Street, un élégant immeuble de style géorgien (briques patinées, colonnades blanches) est devenu le symbole de ce que la droite britannique a produit de pire ces dernières années : les mensonges du Brexit ou les tentatives de favoriser sans vergogne les plus riches.

Fin octobre, les militants pour le climat de Just Stop Oil l’ont choisi pour cible, et ont aspergé sa façade de peinture orange. La BBC et d’autres grands médias britanniques se sont penchés sur ses activités et la bande de Led By Donkeys, un collectif londonien dénonçant les dérives des tories, lui a consacré une vidéo devenue virale.

La vidéo de Just Stop Oil

Au 55, Tufton Street siège une demi-douzaine de groupes de lobbying ultraconservateurs, dont la TaxPayers’Alliance, Civitas, Migration Watch UK ou le Global Warming Policy Foundation. L’organisation pro-Brexit Vote Leave, qui a coordonné la campagne du référendum en 2016, y a été hébergée quelques mois. Leave Means Leave, un autre groupe de pression euro­sceptique, coprésidé par le politicien d’extrême droite Nigel Farage, y occupait des bureaux jusqu’à sa dissolution, en 2020. Lui aussi influent, le très libéral Centre for Policy Studies est installé au 57, Tufton Street, dans l’immeuble mitoyen. L’Institute of Economic Affairs se trouve lui au 2, Lord North Street, juste au coin de la rue.

Une communauté de pensée

La plupart de ces think tanks affirment être « indépendants » et « non partisans », mais une simple visite sur leur site Web permet de constater leur communauté de pensée avec le Parti conservateur. La TaxPayers’Alliance invite à « rejoindre le combat pour le moins d’impôts possible » et propose quantité d’études sur le poids de la dette publique britannique ou les salaires des leaders des syndicats du pays – des poncifs des élus tory. Migration Watch UK dénonce une migration « massive » dans le pays, une préoccupation constante de la droite. L’Institute of Economic Affairs veut, lui, « promouvoir » le rôle du marché dans la société.

A peine connus du grand public, très proches du Daily Telegraph et du Spectator, des journaux pro-tories, ces think tanks sont des animateurs-clés du débat à droite et les principaux incubateurs d’idées des gouvernements conservateurs qui se succèdent à Downing Street depuis 2010.

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