Ce jeudi 24 novembre avaient lieu les dernières rencontres des premiers matchs de la Coupe du monde, avec à l'affiche les groupes G et H. Entraient alors en lice le Brésil, la Suisse, le Cameroun, la Serbie (groupe G), ainsi que le Portugal, l'Uruguay, la Corée du Sud et le Ghana (groupe H). Dans le groupe G, si l'attention générale était portée sur les débuts de la Seleçao, un des grands favoris à la victoire finale, il fallait cependant ne pas occulter la rencontre entre le Cameroun et la Suisse qui offrait des retrouvailles spéciales entre un joueur et son pays natal.

Breel Embolo, le lion de la Nati

Breel Donald Embolo est né à Yaoundé au Cameroun le 14 février 1997. Et ce jeudi, il défendait pour la 60ème fois les couleurs de la Suisse, sélection qu'il représente depuis 2015. Néanmoins, lors de cette occasion, c'était contre le Cameroun, son pays natal où il a vécu les premières années de sa vie, qu'il allait devoir performer. De quoi créer un sentiment particulier chez le joueur qui avait dit, en amont, qu'il essaierait de ne pas célébrer en cas de but.

Repéré à l'âge de 13 ans par le FC Bâle, Embolo a rapidement commencé à évoluer avec les sélections jeunes de l'équipe nationale suisse. Il raconte qu'en 2014, le Cameroun et Volker Finke, sélectionneur de l'époque, l'avaient approché pour le Mondial au Brésil.

« J’ai repoussé au maximum ma prise de décision, c’était très difficile. Et puis un jour, tu te réveilles, tu as ta réponse et tu te dis : “C’est ça que je veux. Pas de retour en arrière”. Dans la famille, il y avait des partisans des deux sélections. Mais tout le monde a respecté mon choix. »

Embolo, le dompteur de lions

Évidemment, ce qui devait arriver arriva : Embolo inscrivit le seul but de la rencontre (48') et offrit à la Nati les trois précieux points de la victoire (1-0).

Si côté suisse le but a été accueilli avec bonheur et enthousiasme, côté camerounais l'ambiance était plus proche de la soupe à la grimace qu'autre chose. Pire, sur les réseaux sociaux, une vague de critiques à son égard a vu le jour malgré la non-célébration de son but par respect pour sa patrie. Ayant une partie de sa famille au Cameroun, dont son père, et ayant toujours gardé un lien très fort avec le pays où il se rend une à deux fois par an ; les invectives du peuple camerounais à son égard ont dû être difficile à vivre pour lui.

Mais également pour sa famille.

Sa maman, très agacée, a réagi dans un audio qui a été diffusé sur les réseaux sociaux, en ne manquant pas de souligner les pratiques peu orthodoxes de la FECAFOOT (Fédération Camerounaise de Football), qui auraient empêché Embolo de rejoindre les Lions indomptables.

« Laissez mon fils tranquille. Laissez-le tranquille. Les Suisses l’ont formé et il a fait le job. Formez vos joueurs. Il n'y a que la magouille chez vous. Pour rentrer dans l’équipe nationale, il faut donner telle somme. Il faut être dans Utopia (ancienne agence de management soutenu par Samuel Eto’o, ndlr). Pendant que les Suisses forment mes enfants. Embolo ne se reproche rien du tout. [...] Arrêtez de culpabiliser mon fils ! », dixit Germaine Embolo, mère de Breel Embolo.