Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Vladimir Poutine étend son chantage nucléaire avec l’appui de la Biélorussie

La Russie prévoit de déployer sur le territoire de son alliée des stocks d’armes nucléaires tactiques, selon le chef du Kremlin. Une annonce condamnée par l’Union européenne, qui se dit prête à prendre de nouvelles sanctions contre Minsk.

Par  (Moscou, correspondant)

Publié le 27 mars 2023 à 10h37, modifié le 29 mars 2023 à 16h08

Temps de Lecture 5 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Le président russe, Vladimir Poutine (à droite), et son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko, à la résidence d’Etat de Novo-Ogarevo (Russie), le 17 février 2023.

Après des mois à agiter la menace d’une confrontation nucléaire, la Russie se dote dans ce domaine d’une nouvelle carte : selon Vladimir Poutine, Moscou a l’intention de déployer sur le territoire de la Biélorussie voisine des armes nucléaires tactiques. Le président russe en a fait l’annonce samedi 25 mars, lors du traditionnel entretien télévisé « Moscou. Kremlin. Poutine ».

Comme il le fait souvent, M. Poutine assure avoir pris cette décision « à la demande » de son homologue, Alexandre Loukachenko. En réalité, celui-ci est depuis 2020, et sa réélection frauduleuse contestée, le complet vassal de Moscou, sans la moindre marge de manœuvre. Le territoire biélorusse, qui sert déjà de base arrière à l’invasion de l’Ukraine, est désormais mis au service du chantage nucléaire que la Russie exerce sur l’Occident.

Le constat n’est d’ailleurs pas entièrement nouveau. Samedi soir, Vladimir Poutine a rappelé que la Russie avait déjà déployé sur le sol biélorusse des systèmes de missiles Iskander capables d’emporter des charges nucléaires ainsi que des avions de combat adaptés dans le même sens. « Dix appareils sont déjà prêts à utiliser ce type d’armes », a-t-il précisé. Début 2022, Minsk avait amendé sa Constitution pour y effacer toute référence à son statut d’Etat dénucléarisé.

La nouveauté réside dans le stockage annoncé de ces armes nucléaires sur le territoire biélorusse. Selon M. Poutine, Moscou aura achevé le 1er juillet la construction d’un centre de stockage d’armes nucléaires tactiques – soit des armes qui contiennent des charges moins puissantes que les armes nucléaires dites stratégiques.

Le président russe a également précisé que celles-ci resteraient sous le contrôle des forces armées russes, ce qui signifie que Moscou « ne viole pas ses engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires ». Des unités biélorusses seront toutefois formées à l’utilisation des Iskander à partir du 3 avril, a fait savoir le chef du Kremlin.

Détricotage systématique

Outre la supposée demande de son homologue biélorusse, Vladimir Poutine a justifié cette initiative par l’annonce, lundi, que le Royaume-Uni allait fournir à l’Ukraine des obus à uranium appauvri. Ces munitions, efficaces contre les chars et les véhicules blindés, n’ont rien à voir avec les armes nucléaires, même si leur emploi peut se révéler toxique pour les populations et les militaires les maniant.

Le président russe a également établi un parallèle avec les actions occidentales dans le domaine nucléaire. « Il n’y a rien d’inhabituel ici, a-t-il fait valoir. Les Etats-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés. »

Il vous reste 65.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.