Le ciel du Grand Nord suédois était parcouru jeudi de halos de lumière artificielle après le lancement d'une fusée-sonde, libérant des matériaux dans l'atmosphère pour mieux étudier les aurores boréales.

Parfois appelées aurores polaires, elles donnent l'impression de percer le ciel nocturne arctique de faisceaux lumineux bleus, verts ou violets.

Pour pénétrer les secrets de ce phénomène naturel spectaculaire, des chercheurs de l'Institut suédois de physique de l'espace ont envoyé jeudi soir une fusée depuis la base de lancement Esrange, près de la ville de Kiruna en Laponie suédoise, relâchant des matériaux similaires à ceux des feux d'artifice à une altitude de 100 à 200 kilomètres (62-124 miles).

Des vagues de couleurs factices blanches et vertes ont pu être observées, illuminant le ciel après 18h30 GMT et évinçant progressivement 'vraie' aurore boréale qui éclairait alors le ciel.

Une expérience destinée à l'amélioration des prévisions météorologiques du proche espace, aussi appelé haute atmosphère, qui permettrait de mieux protéger les satellites et autres infrastructures télécoms essentielles.

"Aujourd’hui plus personne ne peut s'imaginer sans GPS, sans télévision, sans câble satellite ou sans smartphone. Mais pour garantir l'accès à tout ça, nous devons mieux comprendre la météo spatiale", a expliqué à l'AFP avant le lancement Tima Sergienko, le responsable de l'expérience.

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Une aurore boréale illumine le ciel au-dessus du village d'Erikslund, en Suède, le 23 août 2016 / © AFP/Archives

"Toutes ces choses peuvent être détruites lors de fortes activités ioniques" à l'origine des aurores boréales, a-t-il ajouté.

Pour reproduire cet effet, les chercheurs ont relâché du baryum depuis des cylindres en aluminium.

"Ca ne pose absolument aucun danger pour les gens. Ce sera un beau phénomène visible dans le ciel, et ne vous inquiétez pas, ce n'est pas un ovni", s'est amusé M. Sergienko.

Des expériences comparables ont été réalisées dans le monde entier ces dernières décennies, mais les caméras et la technologie sont aujourd'hui mieux développées, a-t-il souligné.

Selon lui, les chercheurs peuvent obtenir "bien plus d'informations grâce à ce type d'expériences et de mesures optiques".