C’est l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, en 2017, qui incita Frédéric Falcon à adhérer au Rassemblement national (RN). En janvier, le risque de réélection du chef de l’Etat a encouragé le chef d’entreprise de 36 ans à se présenter dans la 2e circonscription de l’Aude, celle de Léon Blum entre 1929 à 1940.
Né à Besançon et domicilié à Paris, le candidat du parti d’extrême droite savait qu’il était une cible facile pour ses adversaires politiques. « Je ne suis pas né dans l’Aude, je n’ai pas l’accent, mais je suis chez moi, ici, car ma famille maternelle vit dans le Narbonnais et ma famille paternelle dans le Languedoc, se défend Frédéric Falcon. Je sais que le régionalisme y est très fort, mais j’ai dit la vérité, puis on a enchaîné sur les propositions. »
Le nouveau visage du RN dans ce territoire, qui comprend les villages viticoles des Corbières, Narbonne et les stations balnéaires de la région, est parvenu à convaincre 52,53 % des électeurs et à battre Alain Perea, le député sortant de la majorité présidentielle, avec des thèmes chers aux frontistes : le pouvoir d’achat et la retraite, « inenvisageable », à 65 ans.
« Farouchement opposé » aux projets d’éoliennes
Diplômé de quatre masters, le député, ancien consultant en système d’information jusqu’à ce qu’il fonde son entreprise de conseil en investissement immobilier en 2015, sait qu’il devra s’approprier des sujets propres à la circonscription, au premier rang desquels les déserts médicaux. « On n’a plus de médecins et il faut aller dans les métropoles régionales, Toulouse et Montpellier, pour se faire soigner, dénonce-t-il. Il faut trouver des solutions d’urgence. »
Les deux projets d’éoliennes offshore, au large de Gruissan et de Leucate, sont sa bête noire. « On y est farouchement opposés, car ils sont une fausse bonne idée de l’écologie. Du béton flottant va être plongé dans les fonds marins, la pêche sera perturbée. Sans parler de la pollution visuelle », argumente-t-il.
Autre cheval de bataille du parlementaire : le passage par Narbonne de la ligne à grande vitesse Montpellier-Perpignan. « C’est un de mes combats, car nous sommes excentrés par rapport aux grandes métropoles et Paris est à plus de quatre heures de train. »