Cette fois, c’est la bonne. Après deux reports, en décembre 2020 et en mars dernier, le procès du couple gérant d’un refuge animal à Revest-les-Roches (Alpes-Maritimes) et à la tête de l’association Artémis Handicap Animal s’est ouvert devant le tribunal correctionnel de Nice. Comme l’expliquent Nice-Matin et France 3, ils sont soupçonnés d’escroquerie par la justice. En cause : plusieurs cagnottes en ligne lancées ces dernières années pour venir en aide à des animaux prétendument en danger, qui n’auraient en réalité jamais existé.

Alors que des opérations chirurgicales ou le sauvetage de bêtes menacées d’aller à l’abattoir étaient prétextés pour ces cagnottes, la justice soupçonne un enrichissement personnel. Au total, près d’un million d’euros auraient été récoltés en deux ans, mais seuls 145.000 euros auraient réellement servi pour l’entretien des animaux. Le reste de cet argent aurait été utilisé pour plusieurs frais, comme l’a énuméré la présidente du tribunal correctionnel : “location de voitures, bijoux, meubles, programme minceur, coiffeur, restaurants..." “J’ai fourni près de 700.000 euros de factures à mes avocats”, s’est toutefois défendue l'accusée, qui a assuré avoir mis “beaucoup d’argent personnel” dans ses associations.

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Refuge “de l’enfer”

Elle et son époux ont été incarcérés en avril dernier pour avoir violé les conditions de leur contrôle judiciaire, prononcé en septembre 2020, puisqu’ils auraient continué d’organiser des cagnottes en ligne sur leur site ou par mail. Selon les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), ils détenaient également illégalement des perroquets, dont ils souhaitaient faire l’élevage. Plusieurs associations pointent depuis des années les mauvais traitements des animaux dans ce refuge et ont fourni des témoignages d’anciens salariés en ce sens. Si plusieurs animaux ont déjà été saisis par les autorités, 70 seraient encore présents dans le refuge “de l’enfer”, comme le définissent les associations. Elles souhaitaient que la justice se prononce sur le délit de mauvais traitements sur les animaux et les autorise à récupérer les animaux encore détenus par le couple.

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