L1 – Marseille : Jordan Amavi s’est perdu en chemin

18 JORDAN AMAVI (OM)
De retour ce dimanche à Nice, son club formateur, Jordan Amavi n’a pas connu l’évolution espérée depuis son départ. Mais le latéral de l’OM a encore le temps de rattraper le temps perdu, à condition de ne plus se perdre en chemin.

L’avenir devait appartenir à Jordan Amavi. Mais trois ans après son transfert de Nice pour Aston Villa, le latéral de l’OM n’est pas beaucoup plus avancé, à l’heure de revenir à la case départ, avec un déplacement à l’Allianz Riviera ce dimanche (21h00). Il était pourtant accompagné de grands espoirs au sortir de la saison 2014-15, sa première pleine avec l’équipe première des Aiglons. A seulement 20 ans, il s’y était imposé comme une référence de L1 au poste de latéral gauche. Il avait fait 36 apparitions, dont 35 dans leur intégralité, et avait terminé sur le podium des défenseurs buteurs du championnat, avec quatre réalisations. Son éclosion suscitait l’espoir qu’il prenne une autre dimension, avec même déjà un œil sur la succession de Patrice Evra en équipe de France, qui était alors très ouverte. Les 11 millions d’euros alignés par le club de Birmingham validaient son potentiel. Mais le soufflet est bien retombé depuis. Une rupture des ligaments croisés du genou était d’abord passée par là et l’avait fauché en plein élan, à l’automne de sa première saison en Premier League.

7 passes décisives en 34 matchs de L1

Sa seule, Aston Villa tombant en Championship au terme d’une saison catastrophique, à laquelle Amavi ne prendra part qu’à 10 rencontres. Il a la chance que Marseille ne l’ait pas oublié au moment de lancer son « Champions Project », dans lequel il s’insérait parfaitement, avec sa marge de progression inexploitée. Le hic, c’est que le natif de Toulon souffle le chaud et le froid depuis son arrivée. Il vit ainsi une année 2018 compliquée sur le terrain, où son irrégularité lui joue régulièrement des tours et son impact offensif (7 passes décisives en 34 matchs de L1 avec l’OM) ne suffit pas à compenser ses limites défensives. Même quand il est solide, comme à Lyon pendant une heure par exemple (4-2), il est souvent rattrapé par une erreur d’inattention, par une saute de concentration. « Ça s’est énormément vu, parce que c’était un gros match, contre un adversaire direct efficace, a-t-il soufflé vendredi en conférence de presse. Après chaque match, je me remets en question, qu’il soit bon ou mauvais. Je pense à la suite et je travaille pour progresser encore plus. »

Hiroki Sakai, une menace pour Jordan Amavi ?

Amavi : « Mon début de saison n’est pas bon, ni mauvais »

Une attitude que Rudi Garcia s’évertue à encourager, en le mettant un maximum sous pression. Mais ce n’est pas si facile sans latéral gauche de métier et d’expérience dans l’effectif. Christopher Rocchia a 20 ans et 0 match en pro. Tomas Hubocan est un défenseur central gaucher avant d’être un latéral. Alors la plus grande menace pour le temps de jeu d’Amavi, c’est Hiroki Sakai, dont la polyvalence des deux côtés est rendue intéressante par le repositionnement fructueux de Bouna Sarr en défense. Pas facile dans ce contexte de pousser le numéro 18 de l’OM à tout donner pour conserver une place dans l’équipe-type qui lui parait acquise d’avance. « Mon début de saison est mitigé, moyen. Il n’est pas bon, ni mauvais. J’ai fait de bonnes performances et des mauvaises. Avec ou sans concurrence, j’essaierai de faire le maximum. Hiroki est prétendant au poste, c’est bénéfique pour tout le monde. » Pour l’instant, ça ne se voit pas sur le terrain, Marseille ayant déjà encaissé 16 buts en 9 journées et affichant l’avant-dernière défense de L1 avant le coup d’envoi de la journée.

Un vrai test face à Saint-Maximin

Des statistiques indignes d’un candidat au podium en fin de saison. « On a profité de la trêve pour travailler les problèmes défensifs, mais pas que, parce qu’on n’a pas que des problèmes défensifs, a souligné Amavi. On a essayé de perfectionner ce qui n’allait pas. » Ce ne sera pas de trop avant de croiser Nice, qui devrait retrouver un Mario Balotelli plus affûté qu’en septembre. Des retrouvailles d’autant plus particulières que l’attaquant italien aurait pu porter le maillot de l’OM si le club phocéen avait consenti les efforts financiers qu’il fallait pour s’attacher ses services. « C’est Balotelli, c’est un joueur comme un autre », a assuré Amavi, qui passera lui un sacré test dans son couloir face à Allan Saint-Maximin, l’homme en forme du Gym et véritable dynamiteur de défenses depuis le début de la saison : « Je prépare tous les matchs de la même manière. Face à Saint-Maximin, ça va être compliqué, parce que c’est un joueur avec d’énormes qualités. Il va falloir être un peu plus concentré. » Un aveu qui montre bien qu’Amavi connait le chemin à suivre pour rattraper le temps perdu. A lui de ne plus en dévier.

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À propos de l'auteur
Geoffrey Steines
Né un jour de France-Allemagne, j'ai tapé dans mon premier ballon à dix-huit mois et suis passé directement des tribunes du Parc des Princes au journalisme sportif. Formé à Media365, j'y suis revenu en 2015 après avoir bourlingué à l'étranger.