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Pour Élisabeth Borne, «en politique, la référence, c’est les hommes»

Lors de la Journée internationale des droits des femmes, l’ancienne première ministre est revenue sur le sexisme en politique.

Presque deux mois jour pour jour après son départ de Matignon, Élisabeth Borne s'est exprimée pour la première fois publiquement ce vendredi sur RTL. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la seconde première ministre de l’histoire française est revenue sur le vote du Congrès en faveur de la constitutionnalisation de l’IVG. «Il y avait beaucoup d'émotions lundi, un moment d'unité assez inhabituel (...) un des rares sujets sur lequel on peut être d’accord avec Mathilde Panot (LFI)» a-t-elle commenté.

Toutefois, la désormais députée du Calvados a déploré les nombreux «clichés» qui subsistent en politique. «Il y a encore du boulot, dans beaucoup de domaines sur l'accessibilité des femmes aux postes à responsabilités», s’est ému Élisabeth Borne. «Vous êtes en permanence comparé à des codes masculins. Sur la façon dont vous faites le tour du salon de l'Agriculture. On dit : ''Chirac il mangeait sa tête de veau, il buvait de la bière. Vous êtes comparé à des codes masculins en permanence, la référence c'est les hommes''».

Parfois critiquée pour ses habitudes alimentaires, l’ancienne ministre a fustigé d’être renvoyée à des choses «décalées» alors que sa conception de l’engagement en politique est «d’avoir des résultats pour son pays». «Les hommes en politiques ils ont tous intérêt à imposer des codes masculins, comme ça, ça élimine la concurrence», a-t-elle poursuivi avant de déplorer que pour lui succéder à Matignon, aucune femme n’ait été envisagée. «Dans les noms qui ont circulé pour me remplacer, je note qu'il n'y avait que des hommes. C'est un peu comme si les commentateurs se disaient : ''bah écoutez on vient d'avoir pendant 20 mois une femme première ministre, on reprend une vie normale''.»

Cependant, évoquant un échange avec Edith Cresson, seule femme avant elle, à avoir occupé Matignon, l’ancienne première ministre note «qu’heureusement on n’est pas dans le sexisme débridé comme elle a pu le vivre. Mais il reste une forme de sexisme qui est sans doute plus insidieuse». Alors qu’elle découvre le mandat de député depuis quelques semaines, l’élue du Calvados s’est dite «plus détendue» depuis la fin de son bail à Matignon. «J'ai pu retrouver une vie plus personnelle». À trois mois des européennes, Élisabeth Borne déplore «qu'on ne porte pas assez le débat sur ce que porte le RN», un parti «qui continue à vouloir affaiblir et détruire l'Europe». Alors que Marine Le Pen caracole en tête des sondages et pourrait devenir la première femme présidente de la République, Élisabeth Borne «fera tout» pour que cela ne soit pas le cas .

Pour Élisabeth Borne, «en politique, la référence, c’est les hommes»

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80 commentaires
  • anonyme

    le

    Les femmes savent briller en politique gola Mher Margaret Tatcher Merkel ,,, des femmes intègres et compétentes qui ont su marquer l histoire de leur pays et favoriser leur prospérité tout l inverse de nos femmes politiques en France

  • marlon

    le

    alors qu'en réalité la seule référence est l'Europe

  • Styrnikov

    le

    C'est assez pénible de dissimuler derrière la cause des femmes les ambitions de 0.1% des personnes les plus privilégiées de la société. Elle ne réclame pas la parité chez les éboueurs, dans la métallurgie ou le BTP. Elle réclame une place dans les conseils d'administration et les gouvernements. Ce sont des histoires de très biens nourris.

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