Vie économique

Des cheffes d’entreprise du Pithiverais se livrent face à Aurore Bergé, ministre de l'Égalité femmes-hommes

Des cheffes d’entreprise du Pithiverais se livrent face à Aurore Bergé, ministre de l'Égalité femmes-hommes
À l’issue des échanges, Aurore Bergé a indiqué qu’ils étaient utiles à construire les politiques publiques les plus efficaces possibles afin de lutter contre les stéréotypes et ouvrir tous les emplois, notamment techniques, aux femmes. © Alexis MARIE
Aurore Bergé, ministre de l’Égalité femmes-hommes, a passé son après-midi, lundi 25 mars, à la chocolaterie Alex Olivier, de Neuville-aux-Bois. Elle l’a ponctué par un échange avec des cheffes d’entreprises en milieu rural.

Huit femmes, cheffes d’entreprise en milieu rural, dans le Pithiverais, avaient la parole, lundi 25 mars. Face à elles, Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. Après avoir fait leur connaissance, elle a recueilli leurs remarques, leurs doléances sur leur statut. Et sur les difficultés, les stéréotypes qui en découlent.

"On me prenait pour la secrétaire"

Nicole Ladner, la patronne d’Eurobougie à Boynes, qui fabrique de façon artisanale des bougies d’anniversaire et des bougies parfumées, a été la première à s’exprimer. Elle a donné le ton en narrant son combat : "J’ai créé l’entreprise en décembre 1999. Mais je n’ai pas été soutenue par les banques. Je me suis surendettée en prenant des crédits à la consommation. J’estime qu’en tant que femme, j’ai dû faire deux fois plus mes preuves et qu’il fallait toujours se justifier pour obtenir quelque chose. Sur les salons, on me prenait pour la secrétaire."

Nathalie Renier qui dirige Serta, une entreprise familiale de mécanique de précision à Malesherbes, confirme : "Il faut s’affirmer".

Toujours à Malesherbes, dans le secteur de la plasturgie et de la métallurgie, Mégane Duverger-Chatellet, 32 ans, deux enfants, directrice commerciale chez DC-Holding groupe, a expliqué qu’être la fille du patron et avoir des responsabilités n’est pas une affaire de tout repos : "Et mon père ne m’a pas fait de cadeau."
Tout en précisant que dans les ateliers, "le regard de l’homme, on ne peut pas l’attirer."

Elle considère pourtant que tout ne peut pas être la faute des hommes, tout le temps : 

Même s’il reste à faire un gros travail d’éducation et culturel, être une femme et avoir des responsabilités ne doit pas être exceptionnel.

De son côté, Anne-Sophie Levassort, qui a créé la Brasserie des Merveilles à Boynes, avec son mari et son frère, avoue se sentir "coincée", parfois : "J’ai du caractère et en famille, on peut se dire les choses même s’il m’arrive de jouer les conciliatrices."

Elle a livré cette anecdote révélatrice : 

On a reçu une lettre de félicitation d’une députée du Loiret pour la médaille de bronze obtenue au Salon de l’agriculture, pour notre bière à l’hibiscus. C’est d’ailleurs moi qui ai insisté pour qu’on fasse le concours. Seuls mon mari et mon frère ont été félicités?!

"Ça me rend folle" 

Quant à Delphine Carpier, 52 ans, qui s’est reconvertie dans le travail intérimaire après avoir fait sa carrière dans l’agroalimentaire, elle est effarée par le retour récent du machisme absolu, au travers de vidéos sur les réseaux sociaux : "Ça me rend folle".

Présidente de l’association Voy’Elles, qui accompagne les femmes dans leur parcours professionnel au-delà des stéréotypes, elle est d’accord avec Aurore Bergé. Ce combat ne se gagnera qu’à la condition de le mener, femmes et hommes réunis.

La chocolaterie Alex Olivier de Neuville-aux-Bois à nouveau sur le Vendée Globe

Contexte. Cette discussion s’est déroulée dans le cadre d’un déplacement de la ministre à la chocolaterie, dirigée par Catherine Houvion. Et ce panel avait été réuni sous l’impulsion d’Anthony Brosse (Renaissance), député du Pithiverais, et de Sandra Diniz, sa suppléante et collaboratrice.

Alexis Marie


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