Carcassonne : pour toucher les jeunes, la généalogie s'invite sur les réseaux sociaux

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  • Capter les futurs généalogistes assouvissant leur passion sur internet : un gros enjeu pour les associations.
    Capter les futurs généalogistes assouvissant leur passion sur internet : un gros enjeu pour les associations. DR - DR
Publié le , mis à jour
Lionel Ormières

Si les moins de 30 ans sont nombreux à s'intéresser à la discipline, ils n'ont jamais franchi le seuil d'une association et préfèrent passer par le digital. Les structures s'adaptent et vont numériquement à leur rencontre : ce sera la thématique centrale du Colloque régional de généalogie d'Occitanie, qui se déroulera en avril à Carcassonne.

Si certaines activités s'alarment du désamour que leur témoigne la jeunesse et s'inquiètent pour leur avenir, ce n'est pas le cas de la généalogie. Motivée pour diverses raisons, la jeune génération se lance dans la quête de ses ancêtres... mais pas de la même manière que ses prédécesseurs. Car si les moins de 30 ans pratiquent bien la généalogie, on ne les retrouve que très rarement dans des associations traditionnelles. Le constat se vérifie à Carcassonne, eu sein de l'Entraide généalogique audoise (EGA 11) présidée par Sophie Vaugin, mais bien plus largement. La jeunesse sera ainsi au centre du prochain Colloque régional de généalogie d'Occitanie, qui se tiendra le 27 avril dans la préfecture audoise (à l'Hôtel du Département).

Pour autant, les responsables ont déjà pris les devants pour capter ces passionnés en devenir essaimés dans la nature. "Nous avons créé à l'échelle régionale une structure baptisée Jeunes généalogistes Occitans", explique Eric Pociello, président de l'Union généalogique d'Occitanie historique
(UGOH). Une autre association, certes... mais une association "virtuelle", au sens littéral du terme. Elle ne vit en effet qu'en ligne, s'adressant aux futurs trentenaires amateurs d'histoire et de racines par le biais exclusif de visioconférences ou de réseaux sociaux, qu'il s'agisse de X (ex-tweeter), Instagram ou encore Discord. "L'objectif est bien de valoriser la généalogie et d'aider les jeunes dans leurs travaux, mais plutôt sous la forme de discussions", poursuit Eric Pociello. S'adaptant ici encore aux nouvelles habitudes de leur audience, les spécialistes locaux dispensent leurs conseils à l'occasion d'échanges ou de tchats plutôt qu'au travers de conférences.

Ces personnes pratiquent la généalogie virtuellement, en consultant des documents numérisés

Les transformations impulsées par ces généalogistes en herbe ne s'arrêtent pas là. "Ces personnes n'ont jamais mis les pieds dans une institution, une administration ou des archives, et elles ne le feront sans doute jamais. Ici encore, elles pratiquent la généalogie virtuellement, en consultant des documents numérisés. Mais tout n'est pas consultable en lige ! Lorsque nous discutons avec eux, nous les alertons notamment sur ce point. La numérisation a un coût et ce sont les documents les plus demandés qui en bénéficient prioritairement, afin qu'ils ne soient plus manipulés et que leur conservation soit mieux garantie".

Faut-il regretter cette nouvelle façon de procéder ? Certains puristes se disent "choqués" ; pas Eric Pociello. "Il faut évoluer, s'exclame-t-il. Je reste persuadé que tout ceci est bénéfique à la discipline". A commencer parce que ces mutations confirment son attractivité. "Ces jeunes s'ouvrent aussi à la généalogie internationale, vont voir comment cela se passe dans d'autres pays..." Si "la disparition d'un grand-parent" déclenche souvent la découverte de la généalogie, d'autres s'interrogent sur leurs propres racines : "J'ai rencontré un jeune cherchant à prouver qu'il est un descendant de Napoléon". En revanche, le responsable intervient aussi parfois pour freiner l'enthousiasme de certains et corriger quelques idées préconçues. "Beaucoup  se renseignent auprès de nous car ils voudraient exercer le métier de généalogiste familial et successoral, mis en avant par certaines émissions de télévision. Ils pensent que cela rapporte beaucoup d'argent". Le colloque carcassonnais sera ainsi l'occasion de rétablir certaines vérités, tout en veillant à ne pas altérer la passion naissante de ceux qui feront vivre la généalogie durant les prochaines décennies.

Les conseils d'amateurs chevronnés restent indispensables.
Les conseils d'amateurs chevronnés restent indispensables. DR - DR

Un colloque pour cerner les enjeux de demain

À bien des égards, le Colloque régional de généalogie prévu à Carcassonne pour la fin avril esquissera le futur visage de la discipline (dont les contours, en vérité, se dessinent déjà). Les conférences traiteront en effet de généalogie digitale, de logiciel de généalogie, ou encore de la mise en ligne par l'Etat d'une foule de documents issus du ministère des Armées, relatifs logiquement à l'armée française (et regroupés derrière l'appellation "Mémoire des hommes").

Les participants effectueront aussi une visite aux Archives départementales, raison pour laquelle (compte tenu de la proximité des deux bâtiments) le colloque se tiendra à l'Hôtel du département. Le rendez-vous sera ouvert et accessible à tous. 

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Les commentaires (1)
baron-de-synclair Il y a 1 mois Le 18/03/2024 à 15:56

Tapisserie de la licorne captive et son arbre gêné à logique...
(Nomenclature lunaire A & D autour du losange pour :
Anomalistique et Draconitique, voir sur internet.)