Réunion de crise à l’Elysée sur les comptes publics

La contrainte budgétaire va marquer toute la fin du second quinquennat du chef de l’Etat. Secousses en vue.
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Macron 20/03/2024 Vignaud
Emmanuel Macron.  -  Sipa Press

Branle-bas de combat. Mercredi soir, Emmanuel Macron devait recevoir les chefs de la majorité à propos de l’état alarmant des comptes publics. L’information a été confirmée par plusieurs titres de presse. « Il s’agit de préparer le prochain programme de stabilité », c’est-à-dire le document qui va actualiser la trajectoire budgétaire de la France, destinée à nos partenaires européens, décrypte une bonne source.

A Bercy, on se montre de plus en plus pessimiste sur le résultat du déficit 2023, qui déterminera la hauteur des marches à franchir pour revenir sous la barre des 3 % du PIB de déficit en 2027. Un objectif a priori intangible. Le trou entre les recettes et les dépenses devait se creuser de 4,8 % du PIB à 4,9 % en 2023, mais les mauvaises rentrées fiscales montrent que le résultat sera beaucoup plus dégradé : entre 5,2 % et jusqu'à 5,8 %, craint-on. De quoi semer la panique.

Effort colossal. Le chiffre ne sera dévoilé que le 26 mars par l’Insee, indépendant. Mais dans les têtes, l’objectif de revenir à 4,4 % de déficit cette année, en 2024, est déjà enterré. Ce qui va obliger le chef de l’Etat à devoir trouver des dizaines de milliards d’économies lors de ses trois dernières années de mandat : plus de 50 milliards d’euros. Autant dire qu’il faudra que la majorité relative au Parlement ait les reins solides. « Ça va être assez dur, euphémise un responsable. Nous ne réussirons pas le redressement des finances publiques si nous ne réussissons pas à dire, regardez, l’effort est partagé. » Autrement dit, les grandes entreprises et les plus aisés devront être mis à contribution. D’une manière ou d’une autre.

Le président du groupe MoDem à l’Assemblée, Jean-Paul Mattei, pousse en ce sens. L’année dernière, il avait déposé un amendement pour taxer les opérations de rachats d’actions des grandes entreprises. Le patronat a même été mis dans la boucle pour faire ses propres propositions. Le tout sans revenir sur la « politique de l’offre ». Un exercice de funambule.

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