Fin de vie dans le Lot : basée à Cahors, l'ADMD milite pour une aide active à mourir

L'aide active à mourir est demandée depuis plusieurs années par l'ADMD, association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, relayée par une antenne locale dans le Lot, à Cahors.

Philippe Delort, défenseur du libre choix de sa fin de vie
Philippe Delort, défenseur du libre choix de sa fin de vie ©ADMD46
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Depuis plusieurs années, l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir, dans la Dignité), et ses délégués départementaux, sur le terrain, militent en faveur de l’aide active à mourir. L’antenne locale du Lot de l’ADMD est basée à Cahors.

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Alors que le président de la République et le Gouvernement, à la suite de la Convention citoyenne sur la fin de vie, ont fait part d’un futur projet de loi, nous avons interrogé le délégué départemental de l’ADMD du Lot, Philippe Delort. 

L’aide active à mourir dans le Lot

Quelle est la force d’action de l’ADMD, afin d’aboutir à une loi légalisant l’aide active à mourir ?

Philippe Delort – L’ADMD a plus de 75 000 adhérents, au niveau national, dont 388, dans le département du Lot. Avec cette force, on intervient auprès des élus, pour les sensibiliser sur nos objectifs. Beaucoup ignorent l’existence des directives anticipées, qui existent depuis 15 ans en France, et aussi la possibilité de demander, en toute fin de vie, une injection létale, dernier aménagement instauré à la loi Leonetti.

En 2022, on a rédigé une proposition de loi, où on parlait de la liberté de décision finale.

Justement, entre euthanasie, suicide assisté ou aide active à mourir, quel serait le bon terme à utiliser, selon vous ?

Nous sommes en faveur de l’aide active à mourir. Cela signifie de décider par soi-même, de respecter les directives anticipées, en partant de manière apaisée, tout en bénéficiant d’un entourage familial, près de ses proches.

Comprenez-vous que votre projet se heurte aux croyances, aux religions ? Cette loi ne serait-elle pas un obstacle au développement des soins palliatifs ?

On respecte toutes les croyances. On souhaite la loi pour confirmer notre liberté de choix. Nous ne sommes pas opposés aux soins palliatifs, qui permettent d’accompagner les malades, de les soulager en fin de vie. Nous sommes favorables à leur développement.

Le projet de loi du gouvernement

Au stade des premières annonces, comment jugez-vous le projet de loi du Gouvernement ? Répond-il à vos attentes ?

On estime que c’est un projet de loi libertaire, avec la légalisation de l’aide active à mourir. La seule avancée existante, depuis la loi Léonetti-Claeys de 2016, était la possibilité de demander un liquide létal, en toute fin de vie, mais c’était aux médecins de prendre la décision de faire cette injection.

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Pour nous, c’est au patient d’avoir la possibilité de prendre sa décision. On veut mettre en avant les directives anticipées, permises par la loi de 2005. Il faut qu’elles soient appliquées. Il ne faut pas qu’elles soient liées à une décision médicale. A ce stade, on attend les discussions sur le projet de loi. Pour l’instant, on est dans l’attentisme.

Le projet, tel que présenté par le Gouvernement, parle de l’application de l’aide active à mourir lorsque le pronostic vital est engagé, à court ou moyen terme. Qu’entend-on par cela, d’après vous ?

Les gens atteints, par la maladie de Charcot savent que leur pronostic vital est engagé. On se bat en faveur d’une loi libertaire, ce qui est le cœur de nos actions, depuis 1980.

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Les actions au niveau du Lot

Quelles sont vos actions, localement, et au niveau national, auprès des malades et des familles ?

En tant que délégué départemental, on assure le relais de l’instance nationale. On tient une permanence téléphonique, trois fois par semaine, les lundis, mercredis et vendredis, de 10 h 30 à 12 h 30, au 06 74 72 64 30. A cette permanence (numéro de la délégation départementale du Lot), on écoute les gens, on leur fait connaître les droits sur les directives anticipées et la possibilité d’agir auprès des médecins traitants.

Les juristes d’ADMD Écoute, numéro national (01 48 00 04 92) sont là pour répondre aux demandes particulières. On évite de donner de faux espoirs, tout en prenant en compte les demandes. Au niveau national, nous avons deux grosses actions. Du 21 au 31 mars, se déroule la 18e édition de la Semaine de sensibilisation pour le droit de mourir dans la dignité. Dans ce cadre, pour la première fois, j’ai enregistré une émission, pour la radio locale Antenne d’Oc. Nous participons aussi, tous les 2 novembre, à la journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité.

Propos recueillis par Didier QUET

Prochainement article concernant les Soins Palliatifs

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