Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’adresse à la presse, le 14 décembre 2023 à Bruxelles.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’adresse à la presse, le 14 décembre 2023 à Bruxelles. JOHN THYS / AFP

Politique. Orban plie sur l’adhésion de l’Ukraine, mais bloque 50 milliards d’euros d’aide

Les dirigeants européens ont officialisé l’ouverture des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, usant d’un “stratagème” diplomatique “très inhabituel” pour contourner l’opposition farouche du Premier ministre hongrois, Viktor Orban. En revanche, la Hongrie s’est opposée au programme d’aide de 50 milliards d’euros à l’Ukraine.

“Après huit heures de discussions tendues à Bruxelles”, le Conseil européen a suivi les recommandations émises début novembre par la Commission européenne, et décidé de lancer les négociations sur l’entrée de l’Ukraine dans l’UE, “en dépit de l’opposition de la Hongrie”, observe The Guardian.

Viktor Orban assurait depuis des semaines “qu’il mettrait son veto” à toute négociation d’adhésion. Finalement, il a préféré “quitter la salle au moment où la décision – qui devait recueillir l’unanimité [des présents] – a été prise par les dirigeants des 26 autres États membres. Même dans une ville où l’art de la négociation est fort aiguisé, il s’agissait d’une manœuvre très inhabituelle”, souligne le quotidien britannique.

Pour la Süddeutsche Zeitung, la “solution” choisie par le Conseil pour contourner le problème Orban “était diplomatiquement élégante – et très européenne. Selon certaines informations, la procédure aurait été largement conçue par le chancelier [allemand Olaf] Scholz, en coordination avec le président du Conseil européen [Charles] Michel” et Viktor Orban lui-même, écrit le titre allemand.

“Méthode retorse”

“Le stratagème adopté est apparemment sans précédent dans l’histoire du Conseil européen, même si l’entourage de Charles Michel assure que tout a été fait dans le respect des lois”, insiste La Stampa. “Mais il a permis à l’UE de prendre une décision que tout le monde qualifie d’historique et à Viktor Orban de reculer sans perdre complètement la face dans son pays”, analyse le quotidien italien.

Au-delà de “la méthode retorse de Bruxelles, l’histoire retiendra les actes posés, écrit Le Soir dans un éditorial. En particulier le signal fort adressé, ce 14 décembre, au peuple ukrainien qui se bat, depuis près de deux ans, pour sa vie, ses libertés, ses droits fondamentaux, sa démocratie, et son désir d’Europe.”

“C’est une victoire pour l’Ukraine, pour toute l’Europe, une victoire qui motive, inspire et rend plus fort”, a immédiatement réagi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’unisson des capitales occidentales. De fait, la décision européenne “est la seule victoire depuis des mois en Ukraine, où la guerre est quasiment paralysée face à la défense russe, et où la lassitude des citoyens, en dépit de la résistance, est évidente”, analyse El País.

Les nouvelles aides en suspens

La Hongrie a en revanche bloqué, ce vendredi 15 décembre, un programme d’aide de 50 milliards d’euros de l’UE à l’Ukraine. Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, cité par le journal Le Temps, a “commenté la décision de Viktor Orban” en ces termes :

“Nous sommes 26 pays à avoir donné notre feu vert. Il n’y a pas d’accord avec la Hongrie pour l’heure, mais je suis persuadé que nous y parviendrons l’an prochain.”

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a confirmé que les dirigeants des Vingt-Sept reprendront “en début d’année prochaine” leurs discussions sur un nouveau soutien budgétaire de l’UE à l’Ukraine.

Des négociations très longues à venir

Quant à l’ouverture des négociations sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, celle-ci est surtout une victoire “symbolique”, explique El Confidencial : “Les négociations d’adhésion sont très longues, chapitre après chapitre, et peuvent durer des décennies. Les discussions ne commenceront pas avant le printemps, quand les Vingt-Sept devront de nouveau approuver le cadre des négociations.”

En outre, chaque étape du long processus requiert l’unanimité des États membres, offrant à Orban autant de leviers “qu’il pourra au minimum brandir, au pire utiliser”, avertit Le Soir : “Pour contrecarrer le destin européen de Kiev, si réellement il lui est insupportable. Pour intensifier son travail de sape du projet européen si tel est son dessein caché, nourri par les succès électoraux des forces populistes. Ou, plus trivialement, pour monnayer son soutien en milliards européens.”

The Times s’interroge quant à lui sur les répercussions que pourrait avoir, in fine, l’entrée de l’Ukraine dans l’UE. “Si un pays de la taille et de l’importance stratégique de l’Ukraine venait à adhérer, cela entraînerait le changement le plus radical dans l’Union depuis des décennies. Comment l’UE absorberait-elle l’Ukraine, un pays qui était déjà le plus pauvre d’Europe avant l’invasion de la Russie ?”

“À Bruxelles, il existe un large consensus sur le fait que l’accueil de l’Ukraine dans le bloc est la bonne chose à faire, mais de nombreuses divisions existent quant à ce que cela signifierait pour l’UE, renchérit The Washington Post. Si l’Ukraine adhérait aujourd’hui, elle deviendrait le cinquième pays le plus peuplé de l’UE et de loin le plus pauvre, modifiant ainsi l’équilibre des pouvoirs au sein du bloc et perturbant son marché intérieur. Nombreux sont ceux qui pensent qu’il faudrait repenser les institutions clés” de l’UE avant l’entrée éventuelle de Kiev.

Le président vénézuélien Nicolás Maduro (droite) et son homologue du Guyana, Irfaan Ali, se serrent la main lors de la rencontre organisée le 14 décembre Saint Vincent and The Grenadines, le 14 décembre 2023(Photo by MARCELO GARCIA / Venezuelan Presidency / AFP)
Le président vénézuélien Nicolás Maduro (droite) et son homologue du Guyana, Irfaan Ali, se serrent la main lors de la rencontre organisée le 14 décembre Saint Vincent and The Grenadines, le 14 décembre 2023(Photo by MARCELO GARCIA / Venezuelan Presidency / AFP) MARCELO GARCIA / AFP

Pendant que vous dormiez. Essequibo, Hong Kong et Finlande : les informations de la nuit

Essequibo : le Venezuela et le Guyana rejettent l’usage de la force. Le Venezuela et le Guyana, qui se disputent le territoire de l’Essequibo, ont convenu jeudi, selon El Nacional, “de ne pas se menacer mutuellement ni d’utiliser la force l’un contre l’autre”, à l’issue de la première journée de négociations entre leurs présidents respectifs, Nicolás Maduro et Irfaan Ali. L’Essequibo, riche en pétrole, est aujourd’hui administré par Georgetown et revendiqué par Caracas. Une nouvelle journée de discussions est prévue “dans les trois mois” au Brésil.

Hong Kong : récompenses pour l’arrestation de cinq militants. La police de Hong Kong a promis jeudi des récompenses de plus de 117 000 euros pour l’arrestation de cinq militants vivant à l’étranger, “accusés d’incitation à la sécession et de collusion avec des forces étrangères”, rapporte le South China Morning Post. L’annonce a suscité la condamnation immédiate de Londres et Washington. Les cinq militants pro démocratie vivent à l’étranger depuis l’imposition par Pékin d’une loi sur la sécurité nationale réprimant la dissidence, après les manifestations massives en faveur de la démocratie de 2019.

La Finlande ferme à nouveau sa frontière avec la Russie. Quelques heures seulement après avoir rouvert deux postes frontières avec son voisin, le gouvernement finlandais a décidé jeudi “de fermer à nouveau toute la frontière orientale du pays avec la Russie – jusqu’au 14 janvier – en raison d’un nouvel afflux de demandeurs d’asile”, écrit Politico. La Finlande, qui accuse Moscou d’orchestrer l’afflux de migrants sans papiers et de demandeurs d’asile, avait déjà bouclé sa frontière le mois dernier, pendant deux semaines. Au moins 40 personnes ont traversé la frontière pour demander l’asile sur la seule journée du 14 décembre, selon les gardes-frontières finlandais.

Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, assiste à un rassemblement en soutien à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, en octobre 2022, dans la ville de Gaza.
Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, assiste à un rassemblement en soutien à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, en octobre 2022, dans la ville de Gaza. PHOTO MAHMUD HAMS/AFP

Portrait. Yahya Sinwar, le chef du Hamas qui a étudié la psyché d’Israël pour exploiter ses faiblesses

Durant son incarcération pendant plus de vingt ans dans les prisons israéliennes, l’actuel chef du Hamas à Gaza a compris la psyché israélienne et s’en est inspiré pour préparer les attaques du 7 octobre, notamment la prise en otage d’un grand nombre de civils et de militaires, explique “The Wall Street Journal”, qui brosse le portrait d’un homme “sans merci”.

Quand le chef du Hamas [à Gaza], Yahya Sinwar, était incarcéré en Israël il y a plus de dix ans, il avait expliqué à un responsable israélien une théorie qui donne un tout autre éclairage à la guerre actuelle à Gaza. Pour Sinwar, ce qui fait la force et la fierté d’Israël – le fait que la plupart des Israéliens fassent un très long service militaire et que les soldats jouissent d’un statut privilégié dans la société – était une faiblesse à exploiter, raconte Yuval Bitton, qui a passé du temps avec lui en tant qu’ancien directeur de la division du renseignement du Service pénitentiaire israélien.

Cette idée a montré toute sa pertinence en 2011, quand Sinwar s’est retrouvé libre à la suite de l’échange de 1 027 prisonniers palestiniens contre un seul soldat israélien. Aujourd’hui, Sinwar retient en otage 138 Israéliens [leur nombre s’élevait à plus de 240 avant la libération de 105 autres otages durant une semaine de trêve, à la fin de novembre], y compris des soldats. Et le chef du Hamas compte bien obtenir le maximum en échange, comme la libération de milliers de prisonniers palestiniens et la mise en place d’un cessez-le-feu permanent.

Pour cela, il se fie à son jugement sur la société israélienne, lui qui a passé vingt ans à la décortiquer en prison, en apprenant l’hébreu et en regardant les infos locales pour mieux rentrer dans la psyché israélienne. Mais d’abord, le Hamas doit survivre à la puissante et meurtrière contre-attaque israélienne. Et Sinwar pourrait bien devenir celui qui a précipité la fin de ce groupe, classé comme terroriste par les États-Unis, et y trouver la mort.

Guerre psychologique

Depuis qu’il est devenu le chef du Hamas à Gaza, en 2017, la stratégie de Sinwar a été de constamment rappeler aux Israéliens qu’ils étaient en conflit avec les Palestiniens. Il alternait ainsi les moments de dialogue constructif avec Israël et le recours à la violence à des fins politiques. Il est connu pour sa traque impitoyable des Palestiniens soupçonnés de collaborer avec Israël, et sa manière de mener les négociations pour libérer les otages a été perçue par certains Israéliens comme une véritable guerre psychologique.

Lors des récentes négociations concernant les otages, il a coupé les communications pendant plusieurs jours pour faire pression sur Israël et faire accepter une trêve qui permettrait au Hamas d’avoir le temps de regrouper ses hommes, selon les médiateurs égyptiens. Quand les premiers otages ont été relâchés, ils ont été libérés au compte-gouttes plutôt qu’en une seule fois, et ce afin de déstabiliser au quotidien la société israélienne, plongée dans l’angoisse.

Sinwar, la petite soixantaine, a depuis déclaré aux négociateurs égyptiens que la guerre ne serait pas finie de sitôt, à cause de la violence des bombardements, ce qui laisse entendre qu’il compte obtenir le maximum d’Israël en échange des derniers otages. L’une des raisons des attaques du 7 octobre était de capturer le plus de soldats possible, pour les échanger contre des prisonniers palestiniens.

Quand Sinwar a été libéré, lors de l’échange de 2011, il pensait que le Hamas aurait dû réclamer davantage et obtenir d’Israël la libération de Palestiniens responsables d’attentats qui avaient tué des Israéliens et qui purgeaient des peines à perpétuité.

“Une affaire personnelle”

À sa libération, Sinwar a déclaré qu’il ferait tout pour faire libérer ceux qui restaient emprisonnés. “Il en fait une affaire personnelle, assure Mkhaimer Abusada, un Palestinien qui enseignait les sciences politiques à l’université Al-Azhar, à Gaza, avant la guerre. Il était gêné de quitter la prison en 2011 et de devoir abandonner certains de ses camarades.”

Si les négociations reprennent, Gershon Baskin, un militant pacifiste israélien qui a participé aux négociations

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Le projet de “train maya”, dans la péninsule du Yucatán, au Mexique.
Le projet de “train maya”, dans la péninsule du Yucatán, au Mexique. COURRIER INTERNATIONAL, TREN MAYA TRIPS, TREN MAYAA

Carte. Au Mexique, l’immense “train maya” démarre dans une polémique

L’un des projets phares du président mexicain Andrés Manuel López Obrador, 1 500 kilomètres de voies ferrées dans la péninsule du Yucatán, est inauguré le 15 décembre. Qualifié de “mégalomaniaque” par l’opposition, il a surtout été très critiqué pour ses conséquences sur l’environnement.

C’était l’un des grands projets promis par le président mexicain Andrés Manuel López Obrador, dit “AMLO”. Le “train maya”, dans la péninsule du Yucatán, sera inauguré – en partie – vendredi 15 décembre, par une liaison entre Campeche, connue pour son architecture coloniale, et la célèbre station balnéaire de Cancún.

AMLO tenait à tout prix terminer les travaux avant la présidentielle du 2 juin 2024. Lui-même ne peut pas se représenter mais son parti de gauche, Morena, (Mouvement de régénération nationale), emmené par l’ex-maire de Mexico Claudia Scheinbaum, est pour l’instant en tête des sondages.

“Cette œuvre marque le [développement] du Sud-Est, il était temps, mais elle aura aussi un effet multiplicateur dans tout le pays”, se félicitait le président, repris dans le quotidien El Universal, à quelques jours de l’inauguration. Puis il s’est enflammé : “Nous sommes les meilleurs en qualité de main-d’œuvre, nous sommes une grande puissance, nous sommes parmi les premiers du monde en matière de

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À la une de Courrier ados. Dans les secrets des chambres d’ado

C’est déjà la sixième parution de “Courrier ados”, disponible chez votre marchand de journaux jusqu’au 3 janvier avec le numéro de fin d’année de “Courrier international” paru le 14 décembre. Au sommaire : un dossier sur la chambre d’ado et ses mystères, ainsi qu’une sélection de reportages, de portraits et d’analyses de la presse étrangère à destination des plus jeunes.

“Comme des millions d’autres, mes parents s’inquiétaient de ce qui se passait dans ma chambre”, raconte la journaliste britannique Emma Jacobs dans un passionnant article du Financial Times, que nous publions dans le dossier de ce numéro.

Que se passe-t-il derrière la porte d’une chambre d’ado ? Espace secret, intime, solitaire, on le décore à son image, on le montre à ses amis. C’est un sanctuaire dans lequel on n’entre pas sans autorisation. “Je me souviens parfaitement de l’horreur que j’ai ressentie à l’âge de 15 ans lorsque mon père en a franchi le seuil pour interroger un ami sur ses intentions. Je m’en souviens encore, des décennies plus tard, parce que cela m’a semblé terriblement invasif”, reprend la journaliste britannique.

Car voilà, “la chambre d’ado est devenue une source d’anxiété pour les adultes”, explique l’essayiste Jason Reid dans l’article, notamment du fait de l’arrivée du smartphone. Derrière la porte de sa chambre, on n’est plus seul, mais avec ses proches et des inconnus. Faut-il s’en inquiéter ? Pour Jason Reid, “les craintes que font naître les réseaux sociaux aujourd’hui sont la continuation de tendances qui existent depuis des dizaines d’années”.

En gros, les parents ont toujours eu du mal à voir grandir leurs enfants : “Leur angoisse s’explique en partie par le fait qu’ils connaissent de moins en moins leur ado au fur et à mesure qu’il ou elle se dirige vers l’indépendance”, analyse Maggie Jackson, qui a travaillé sur le sujet. Alors que tout est si simple, comme l’explique Fox, une Londonienne de 15 ans, dans l’article d’Emma Jacobs : “Ma chambre, c’est un lieu où je peux me détendre. J’ai envie de rentrer à la maison et de me vautrer sur mon lit.”

Comme toujours dans Courrier ados, nous vous proposons une balade autour du monde à partir d’articles de la presse étrangère. Ce numéro passe entre autres par l’Afrique, où le béret rouge est le signe de ralliement des opposants aux régimes autoritaires du continent, la Suède et un concours de gazon moche, l’Indonésie, où des enfants bravent les courants pour aller à l’école en pirogue ou encore le Japon pour un enrichissant voyage mère-fils.

On évoque aussi le scandale des Oreo, qui auraient moins de crème à cause de la hausse des prix, ou une convention fantasy en Allemagne.

Bonne lecture !

Une odeur de “shrinkflation” dans les Oreo
Une odeur de “shrinkflation” dans les Oreo Dessin de Mako Tsereteli, Géorgie.

Courrier ados. Une odeur de “shrinkflation” dans les Oreo

Sur les réseaux sociaux, les amateurs du biscuit le plus vendu au monde sont persuadés d’avoir affaire à un complot de l’industrie agroalimentaire en pleine “réduflation”. Ils accusent Mondelez d’avoir réduit la couche de crème entre les deux gaufrettes. Une enquête du “Wall Street Journal” à retrouver dans le supplément “Courrier Ados” avec le numéro triple de l’hebdomadaire, en vente du 16 décembre au 3 janvier.

Manger des Oreo, c’est le rituel du soir de Shane Ransonet. Il a pour habitude de piquer sa fourchette dans la crème fourrée entre les deux biscuits et de le tremper dans un verre de lait. Il y a quelques mois, il a eu la très désagréable surprise de voir le gâteau se briser.

Ce vendeur d’eau en bouteille en Louisiane [sud des États-Unis] a alors montré la pièce à conviction à sa femme, Christine. Comme le reste du paquet, les deux tranches chocolatées n’étaient collées que par une fine couche de crème, et non par la généreuse garniture à laquelle il était habitué.

Cet automne, le couple a décidé de tester la gamme “double crème” des Oreo, que Shane n’avait jamais appréciée – trop écœurante. Il a immédiatement reconnu le biscuit. “Là d’accord, a dit Shane à sa femme. Ça, c’est un Oreo normal.”

Un “signe des temps”

Shane Ransonet, 47 ans, est l’un des très nombreux adeptes d’Oreo perturbés par ce qu’ils estiment être le plus grand scandale lié à l’inflation : une quantité normale de crème dans les Oreo double crème, et beaucoup moins dans le biscuit classique. Certains s’insurgent contre le fait que la garniture n’arrive plus jusqu’au bord des tranches. D’autres disent que les biscuits ne ressemblent plus guère aux images sur l’emballage.

Les Oreo du géant agroalimentaire Mondelez ont depuis longtemps leurs fervents fidèles, qui en ont fait le biscuit le plus vendu, plus d’un siècle après son invention. Aujourd’hui, certains adeptes s’élèvent contre ce qu’ils considèrent comme le dernier complot en matière de gâteaux.

Beverly Cooper et son mari habitent le Nebraska. Ces derniers temps, ils ont supporté

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