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Autonomie : ce qu'a voté exactement l'Assemblée de Corse ce mercredi

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C'est finalement un texte en trois blocs qui a été adopté hier soir, peu avant minuit, à l'Assemblée de Corse pour l'inscription de l'île dans la Constitution. Les élus territoriaux votaient le rapport et la délibération concernant l'écriture constitutionnelle validée le 11 mars place Beauvau.

Le Conseil Exécutif de Corse à l'issue ce mercredi 27 mars du vote de l'écriture constitutionnelle Le Conseil Exécutif de Corse à l'issue ce mercredi 27 mars du vote de l'écriture constitutionnelle
Le Conseil Exécutif de Corse à l'issue ce mercredi 27 mars du vote de l'écriture constitutionnelle © Radio France - Hélène Battini

Les élus de l'Assemblée de Corse ont respecté la deadline fixée par le président de la République, à savoir 6 mois pour achever le processus de beauvau et trouver un consensus sur une écriture constitutionnelle pour inscrire l'île dans la loi fondamentale. Après de longues heures de discussions sur les modalités de vote en bloc ou par alinéa, en aparté puis en séance, à huis clos jusqu'à plus de 23 heures hier soir, heure du vote, le texte a été validé scindé en trois sections avec quatre votes distincts. Le premier concernant l'article 1 "le pourquoi de l'autonomie" via la communauté historique, linguistique, culturelle avec son lien à la terre, a sans surprise recueilli 62 voix pour et une seule contre.

Un deuxième article mêlait pouvoir législatif et pouvoir d'adaptation, au cœur des discussions tout au long de cette journée ; celui que les indépendantistes de Core in Fronte notamment tenaient à ne pas voir divisé, au grand dam de la frange Mondoloniste de la droite qui aurait voulu faire valoir son opposition au pouvoir de créer la norme tout en réaffirmant sa position en faveur de l'adaptation législative. Cette section a recueilli 49 voix pour, celles de la famille nationaliste unie hormis Josepha Giacometti, conseillère indépendantiste siégeant en non inscrite, qui avec l'opposition d'Un Soffiu Novu porte à 13 le nombre de votes contre, on notera une abstention à droite également. À noter que trois membres du groupe de droite dont Valérie Bozzi, la co-présidente, ont voté en faveur de cette alinéa.

"Beaucoup reste à faire"

Un troisième article concernant la consultation des Corses via referendum a fait l'unanimité moins une voix comme le premier, celle de la représentante de Nazione qui n'a jamais fait mystère sur sa volonté de ne rien valider de ce texte, bien en deçà des standards en matière d'autonomie, selon elle. Enfin le quatrième vote obtient le même score, celui entérinant la délibération et ses modalités, un acte administratif pour certains, éminemment politique pour d'autres.

Invité de la rédaction ce jeudi 28 mars de France Bleu RCFM, Gilles Simeoni, le président du Conseil Exécutif de Corse, a exprimé sa satisfaction quant à l’adoption de ce texte. C’est un sentiment de satisfaction, même si nous avons tous conscience, et moi le premier, que beaucoup reste à faire", a-t-il déclaré, soulignant l’importance de convaincre les parlementaires et de travailler sur la loi organique qui définira les contours de ce statut d’autonomie. Gilles Simeoni a également mis en avant la légitimité renforcée de cette démarche, grâce à l’unanimité quasi-totale des votes.

"Assise démocratique renforcée"

Les discussions ont donc été marquées par des désaccords, notamment sur le pouvoir législatif. Jean-Martin Mondoloni a incarné l’opposition de la droite à cette question. "On peut mettre du gazon, on peut mettre des fleurs, des pâquerettes autour du pouvoir législatif, on sera toujours contre le pouvoir législatif", a souligné Jean-Martin Mondoloni, tandis que Josepha Giacometti, conseillère territoriale indépendantiste, a voté contre l’ensemble du processus. “On est bien obligé de voter contre”, a-t-elle expliqué, critiquant le manque de clarté sur les domaines d’exercice du pouvoir législatif et suggérant un recul par rapport aux standards des autonomies en Europe.

Malgré ces oppositions, Gilles Simeoni a souligné l’élargissement de la base démocratique en faveur du texte, notamment grâce à l’ajout de voix issues de la droite. “Nous avons encore renforcé l’assise démocratique de cette demande”, a-t-il affirmé, optimiste quant à l’avenir du processus d’autonomie corse.

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